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I-SLAM : ISLAM POSTMODERNE








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dimanche 26 janvier 2025

Nouveau Monde postmoderne 4

Déconstruction du 

complexe Proche-Orient 

1/3*


Au Proche-Orient complexe, partie en ébullition de l'Orient dit compliqué1, se fait au grand jour l'œuvre au long cours de faire cadrer l'état des lieux de la Seconde Guerre mondiale aux idées des seigneurs du monde. Face aux composites2 États arabes musulmans, décomposés ou en train de l'être, elles en deviennent simplistes même, cogitation au service d'un nouveau machiavélisme impérialiste faisant saigneurs ses bénéficiaires au détriment de la paix dans le monde.

États composites décomposés

L'heure est à la déconstruction géopolitique d'un Orient plus complexe que compliqué, une constellation d'États composites3 selon Paul Pascon4, mais englué dans un orientalisme dépassé, une entreprise ne visant pas que le Proche-Orient quoique s'y concentrant à la faveur du problème de Palestine. Assurément, ce n'est pas la déconstruction au sens du philosophe Derrida, entendant l'acte de déconstruire « non pas au sens de dissoudre ou de détruire, mais d’analyser les structures sédimentées5 », rejet donc de l'usage selon Heidegger, synonyme de rupture avec la métaphysique.

Certes, on parle bien de monde arabe et de communauté islamique ; or, à la vérité, ce monde et cette communauté doivent s'écrire au pluriel comme tout phénomène arabe, la multiplicité y étant ontologique même si elle est formellement - sinon officiellement - refusée et combattue au nom d'une unité mythique, culturelle et surtout religieuse.

Ainsi ne parle-t-on pas l’arabe littéraire dans la vie courante, alors que c'est l'usage qui donne vie à une langue. Officiellement, on en use, mais en idiome simplifié, stéréotypé même, réduit à un chapelet d'expressions toutes faites, l'âme de cette langue, dont on s'enorgueillit d'être celle du Coran, en étant absente. D'ailleurs, qui - notamment au Maghreb - comprend l'idiome coranique traduisant la caractéristique de la langue arabe d'être souple et sans restrictions dans l'innovation, ce que des règles rigides de la grammaire6 condamnent et refusent au nom de pureté de l’arabe, de la sorte niée tout autant que l’Amazigh, idiome d’origine au Maghreb.

 Confusion axiologique, déracinement élitaire

Si au début de ce qu'on a prétendu être printemps arabe, l'intervention étrangère était voilée7, elle ne l'est plus au moment où l'on ose désormais violer le droit international, se suffire au mieux de règles sur lui basées, au service des démocraties ou supposées telles.

Le génocide postmoderne8 en cours au Proche-Orient n'est qu'une reconfiguration territoriale ayant pour moteur principal supposé la valeur de la démocratie. Dans un théâtre d'ombres géostratégique, elle est le leurre masquant les appétits impérialistes d'une complicité objective entre Occidentaux et obligés et satellites d'un côté et fondamentalistes musulmans et juifs chez les acteurs principaux.

Leurre car ce n'est point la démocratie, déjà en crise en Occident en tant que souveraineté véritable du peuple, mais manipulation des esprits. On l'a vérifié en Tunisie où l'on a prétendu être en démocratie avec la préservation des lois scélérates de la dictature. C’est un poker menteur où tout est permis, la fin du triomphe des valeurs, supposées particularité occidentale, justifiant les moyens employés, dont crime de guerre et génocide ainsi qu'on le constate en Palestine.

Au vrai, cette cause est un abacule dans une mosaïque manichéenne cultivée par les différents protagonistes dans un théâtre d'ombres érigé en géostratégie. C'est le défi que devront relever les autorités arabes et musulmanes et leurs élites dont certaines sont embarrassées par la complexité des événements, certains ayant le cœur penchant d'un côté et la raison de l'autre. Tel écartèlement nécessite force d'âme pour dénouer le nœud gordien machiavélique des injustes de tous bords, agresseurs extérieurs et victimes, justes et injustes compris.

Théâtre d'ombres géostratégique

Dans ce théâtre d'ombres géostratégique, les événements se précipitant en terre arabe traduisent, sur fond de dégénérescence du droit international et répudiation de la solidarité humaine minimale, les contradictions internes des régimes. Tous autoritaires, sinon des dictatures, ils facilitent ou encouragent les menées étrangères hostiles avec la manie de se prévaloir de la rhétorique de la démocratie et de la souveraineté, efficace auprès de peuples en manque de tout, de la dignité d'être citoyens surtout dans un environnement de contraintes morales et légales.

Avec la démission forcée ou choisie d’élites guère organiques, assez souvent déracinée ou déconnectée des réalités, on est moins à l'heure des révolutions au monde arabe musulman que des prémices de dissolution, état avancé de passage d'États du statut composite en décomposé. La chute du régime syrien, rappelant celle de Ben Ali en Tunisie, est l'aboutissement d'un travail de sape au long cours des faiblesses intrinsèques aux deux dictatures dont le principal talon d'Achille était de compter sur des élites délitées. Invariablement, cela se traduit dans les pays musulmans par la constante de l'absence de droits et libertés citoyens au nom d'un islam dont on prétend faire meilleure application que les dictatures fondamentalistes tout en pervertissant son essence libertaire.

Pourtant, ces régimes déchus n'étaient ni zélotes ni adeptes d'une laïcité non édulcorée de la religion dans la vie publique. Ce qui illustre, au-delà de la confusion axiologique précitée, un pervertissement des valeurs dans un monde à la dérive en notre postmodernité. Ainsi, la supposée révolution tunisienne fut un coup d'État déguisé amenant au pouvoir des islamistes cultivant une active résurgence de politiques rétrogrades. En Syrie, on l'a vu, les révolutionnaires au pouvoir, terroristes d'hier, sont des intégristes prônant un islam plus strict que celui du régime abattu. Il en va de même ailleurs aux pays du défunt Printemps arabe : islamité fausse en Libye, dictature vraie en Égypte. 

NOTES

1 À ce propos, on ne saurait oublier l'expression du Général de Gaulle dans ses Mémoires de guerre « Vers l'Orient compliqué, je volais avec des idées simples » Cité par l'éditorial de Jean-Louis Chaléard, Le Moyen-Orient sans orientalisme, EchoGéo, sur OpenEdition Journals  25 | 2013  : https://doi.org/10.4000/echogeo.13578

2 Le terme d'État composite est défini infra.

3 C'est l'intime coexistence dans les sociétés arabes de multiples modèles culturels, notamment religieux, patriarcal, traditionnel, moderne, impliquant divers et riches comportements individuels et sociaux dans un cadre structurel social, archaïque à la base. À noter que Pascon parle plutôt de société composite, mais nous étendons volontiers l'expression à l'État au vu de l'intime fusion des deux dans les États arabes et les pays en développement en général.

4 Paul Pascon est un sociologue marocain né le 13 avril 1932 et décédé le 21 avril 1985, ayant eu une grande influence sur la sociologie du Maroc et du Maghreb. C’est un fin connaisseur des subtilités de la société de son pays, particulièrement rurale, étudiée avec une méthodologie propre de recherche de terrain alliée à un engagement actif pour une expertise sociologique au plus juste au-delà des limites des analyses coloniales.

5 Qu’est-ce que la déconstruction ? Par Jacques Derrida, Commentaire 2004/4 n° 108 pages 1099 à 1100 CAIRN Info : https://doi.org/10.3917/comm.108.1099

6 Inventée pour comprendre le texte sacré et ses brillantes et inédites tournures.

7 En Tunisie, la mise à bas de la dictature, coup d'État déguisé, a été décrétée révolution alors qu'elle était au mieux ce que j'ai nommé coup du peuple, un coup d'État fait au nom du peuple qu'on libère d’une dictature sans l’émanciper de ce qui faisait sa réalité même : ses lois scélérates. Cf. ma tribune : Le coup d’État dont on ne parle pas, tribune publiée sur Réalités Magazine n° 1839 du 1er au 7 avril 2021, https://drive.google.com/file/d/1uAnT72S9inauf_hhPcxoFpmlZZdDbj7J/view?usp=sharing -  et sur le site de Réalités : https://realites.com.tn/fr/le-coup-detat-dont-on-ne-parle-pas/

8 Au sens de concept vidé de sens, la postmodernité étant l'ère de la vacuité absolue de sens, une Absurdie. Sur l'hypothèse de plus en plus avérée de génocide, cf. les récents rapports encore confidentiels d'instances israélienne et de l'Union européenne : Les responsables de L'UE affirment ignorer les crimes de guerre commis par Israël. Ce document divulgué montre ce qu’ils savaient -  En ligne : https://theintercept.com/2024/12/23/eu-report-israel-war-crimes-complicity/?fbclid=IwY2xjawH9gBRleHRuA2FlbQIxMQABHfB6tb8LKq6wVLoIFlfFXBmImF09J65Wn708c2sHc5Bq3jtyKaTJNA4njw_aem_PaYUDQBNlz3RRWKvKwrqeQ

* Proposée au site libéral Contrepoints où j'avais l'habitude de publier des textes similaires dans le ton et le courage de vérité, cette trinune a été réfusée comme le furent celles précédentes sur les réalités tues de la guerre de Palestine (voir ma trilogie: Palestine : Par delà bien et mal 1/3 - 2/3 - 3/3). Ce qui illustre, s'il en était besoin, au delà de la crise de crédibilité des médias aoccidentaux, que le libéralisme n'est plus ce qu'il était - et devrait le rester au risque de se discréditer - un  humanosme inétgral !