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I-SLAM : ISLAM POSTMODERNE








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jeudi 17 novembre 2016

Agiacteur d'idées 8

Reconnaître enfin que l'alcool est licite en islam


Comment être authentique ?

Nul observateur perspicace de la vie politique tunisienne ne contestera que le parti islamiste se veut une formation à la page, à l'américaine même selon le formatage que lui indiquent ses « conseilleurs » d'outre-Atlantique, chèrement rétribués pour lui donner des atouts angéliques, au pire ceux d'un cow-boy à la conquête de l'Eldorado du pouvoir.
Or, ce faisant, il cherche à tort ailleurs que dans son pays — qu'il ne connaît manifestement pas assez faute d'enracinement et d'organicité — ce qu'il est en mesure de trouver auprès de notre peuple de bien plus original.
Il s'agit de cet esprit tunisien originel que je qualifie de tunisianité et qui est, au reste, bien proche de celui de nos amis américains; ceux de la première génération d'immigrants, toutefois, à la conquête de la liberté.
En effet, ce mental est fait de pragmatisme et d'adaptation continuelle aux contraintes de la vie tout autant que de soif de réussite et de faim de libertés.  Je dirais même que le Tunisien et l'Américain authentiques sont un peu à l'image de ce couple formé à l'écran par le père adoptif et l'enfant abandonné dans le monument du cinéma qu'est le kid. (1)
Aussi, le parti Ennahdha ferait-il mieux, pour être original comme il s'évertue à le faire accroire, de ne chercher tout simplement qu'à être tunisien, ou bien plus tunisien qu'il ne l'est encore, en étant au fait de l'esprit du peuple et non de cette frange qui caricature en religiosité l'islam du Tunisien qui est plutôt spiritualité.

Agir au lieu de s'agiter

On l'a bien vu récemment avec la « sortie » médiatique de Madame Mehrezia Labidi qui s'est affichée dans une brasserie. Comme on ne peut nullement l'ignorer, aucune initiative de ce genre n'est dépourvue de sens, pour le moins indirect ou subliminal, pour employer un terme de spécialistes.
Est-ce à dire donc que l'on assiste à une future évolution du parti  islamiste sur la question de la licéité de l'alcool en islam, largement démontrée sur le plan doctrinal au demeurant ?  (2)
Ce serait certes, de sa part, aller dans le sens du harcèlement continu des amis occidentaux vers plus de libertés. Mais, dans le même temps, ce serait aussi aller trop vite en besogne, car le parti de Rached Ghannouchi pratique à merveille, comme on le sait, cet artefact du langage à géométrie variable, et ce du fait qu'il fait encore la politique à l'antique, se voulant dans le même temps lion et renard pour tromper, avoir toujours le trait, ainsi qu'on le dit aux jeux d'échecs.  Qu'est-ce donc la politique sinon un tel jeu ?
Cependant, une telle pratique politique est has been; être à la page aujourd'hui, en postmodernité, c'est faire de la politique éthique, donc sincère, ce que je qualifie de « poléthique ».
M. Ghannouchi a certes pour excuse de cette pratique antédiluvienne de la politique ce dont il ne manque pas de se prévaloir d'ailleurs, en public ou en privé, à savoir l'opposition de ses troupes à un  changement par trop brusque dans leur dogmatisme suranné. 
Accessoirement, il fait aussi comme la plupart des élites attachées à ses privilèges : évoquer le mythique conservatisme social. Or, s'il est du conservatisme en notre pays, il est le fait des élites et non du peuple qui est bien plus en avance qu'elles en termes de mentalité libertaire. (3)

Lever l'anathème frappant l'alcool


Il est bien temps, à nos élites islamistes, mais pas seulement, de réaliser que ce qui compte en politique, ce sont les actes et non les paroles; encore moins les promesses qui n'engagent que ceux qui les débitent pour ne jamais les tenir, comme on ne le sait que trop.
Il est patent, à ce sujet, qu'Ennahdha entretient la tare rédhibitoire de l'inaction en matière d'éthique islamique véritable, cet islam politique dont elle se prévaut malgré tout. Car la politique libérale dont elle se réclame aussi, et qui lui vaut le soutien inconditionnel yankee, est fondée sur les droits et les libertés, notamment dans la vie privée des gens
C'est que ce parti, comme la plupart des autres au demeurant en Tunisie, se satisfait des lois scélérates de la dictature, dont certaines sont issues de la colonisation, qui confortent sa propre lecture caricaturale de la politique puisqu'il la veut soumise à une dictature morale étant une lecture dogmatique de l'islam. Pourtant elles ne sont pas seulement obsolètes, mais nulles de nullité aboslue ! (4)
C'est là une vérité évidente que nul membre du parti Ennahdha ne saurait contester sauf à oser enfin agir pour joindre l'acte honnête et sincère au simple remuement politicien ! Ainsi, sauf initiative législative ou politique, relève bien de cette déplorable agitation la visite de Madame Labidi à la brasserie et sa déclaration sur le secteur vinicole en Tunisie.
Pour être vraiment utile et non verser dans la simple esbroufe, Madame Labidi et ses amis partageant ses vues se doivent donc de prendre au plus vite position officielle, nette et claire, sur le statut de l'alcool en islam.
On attend avec impatience qu'Ennahdha tienne enfin une parole de vérité à ce sujet en rappelant que l'islam ne prohibe nullement l'alcool, mais juste l'ivresse, et ce surtout au moment de faire la prière. Faut-il attirer leur attention sur le fait qu'un ancien mufti de Tunisie, parmi les plus dignes et honorables, s'adonnait BIEN ET sans nulle hésitation au divin nectar, au demeurant disponible au paradis ? (5)
Verrons-nous enfin et pour le moins, pour commencer, des instructions claires dans le sens de la cessation d'application de tous les textes illégaux et obsolètes en matière de consommation et de commerce d'alcool devant relever du  total libre commerce et de la nécessaire liberté citoyenne dans un État de droit comme se veut l'être la Tunisie ?

Notes 
 
(1)


(2)

En voici une synthèse sur le Net :


(3)


(4)


(5)



Publié sur Al Huffington Post