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lundi 26 octobre 2015

Postmoderne axiologie 1

Les fautes graves du ministère de l'Éducation nationale


  

Il n'est de doute pour personne que le ministre de l'Éducation nationale fait du travail méritoire au vu de l'état de totale déliquescence de ce département sensible d'où sortira la Tunisie de demain.

Cela ne l'empêche pas de relever d'un dogmatisme logique ambiant et de la confusion des valeurs qui caractérise notre pays aujourd'hui, qui constituent le véritable boulet empêchant la mentalité de nos jeunes de se libérer d'un conditionnement néfaste se diffractant dans tout leur comportement.

Quand l'injustice est consacrée à l'école

Déjà, en réactivant un ancien texte prohibant de fumer dans l'enceint scolaire, le ministère l'a autorisée dans certains endroits réservés, mais en la limitant aux cadres enseignants. Quel bel exemple il a donné ainsi d'inégalité et surtout d'absence d'administration de l'exemple par les adultes !

Car si on veut obtenir un comportement des jeunes, faut-il que ceux qui sont censés les éduquer commencent par s'y plier; sinon c'est la politique des deux poids deux mesures que la génération d'aujourd'hui est en droit de ne plus accepter.  Aussi, faut-il soit autoriser de fumer en ces endroits pour tout le monde soit l'interdire pour tous, les enseignants en premier.

C'est pourtant le b.a.-ba de la pédagogie que d'être juste et de le démontrer, non ? C'est bien grave, mais c'est encore nettement moins que la confusion des valeurs humanistes qui ouvre  nos écoles et lycées à la politique politicienne !

Quand la politique est intronisée à l'école

On vient de célébrer partout dans nos écoles et lycées une journée de solidarité avec le peuple palestinien; est-ce du rôle de l'Éducation nationale ? Sa mission n'est-elle pas de se concentrer sur les valeurs humanistes; pourquoi s'abaisser à user de ce qui est devenu une pure affaire politicienne?

En effet, on sait à quel degré d'instrumentalisation la cause palestinienne fait l'objet par nos politiques, qui en profitent pour diaboliser auprès des jeunes un État reconnu d'ailleurs par les premiers concernés eux-mêmes, les Palestiniens.

Ce n'est pas parce que ses dirigeants actuels pratiquent une politique de terrorisme d'État qu'il est permis d'assimiler l'État à ce régime démocratiquement élu et de risquer de faire passer son peuple dans la tête de nos enfants pour des terroristes.

Comment veut-on alors empêcher des jeunes de vouloir se porter au secours de leurs frères brimés quand on vient leur raconter leur malheur, en chargeant juste une partie, celle qu'on présente en ennemi ?

N'aurait-il pas été préférable de réserver toute discussion sur la cause au strict cadre des cours d'histoire avec rappel de tout le dossier, du refus initial des Arabes du plan de partage et de la nécessité d'y revenir, état la seule légalité en l'objet ?

Ne serait-il pas plus judicieux d'évoquer dans le cadre de ces cours ou à leur occasion la nécessité de reconnaître un état reconnu de par le monde avec l'obligatoire retour au plan de partage qui conditionnait sa naissance par celle d'un État palestinien ?

Voilà ce qu'aurait dû être la mission de l'Éducation nationale et non d'aller dans le sens des idéologies diabolisant l'autre et faisant du déni de nos responsabilités une pédagogie !
C'est bien plus qu'une erreur pédagogique que commet ainsi l'Éducation nationale à l'égard de nos enfants et nos jeunes, c'est une irresponsabilité tant éthique que politique.

Ce qu'est la vraie solidarité avec la Palestine

Il est quand même temps d'arrêter de se tromper sur la vraie solidarité avec le peuple palestinien et la manière de lui être utile; mais surtout de tromper nos innocentes générations élevées ainsi dans le rejet d'autrui et sa diabolisation tout autant que dans le déni de nos propres responsabilités.

Comme on ne peut plus prétendre évacuer totalement la politique de l'enceinte des écoles et lycées,  la politique étant aujourd'hui intimement liée à la vie de la cité, revenant à son sens étymologique il nous faut arrêter de faire de la démagogie pour rendre à la politique ses lettres de noblesse.

En la matière, cela suppose de tenir à nos enfants et nos jeunes le langage de la vérité, les éduquant à être des justes de voix en parlant de cette cause. Cela suppose d'éviter tout manichéisme ainsi qu'on le pratique aujourd'hui et d'appeler à un retour à ce que le fondateur de la Tunisie moderne a eu la sagesse de proposer depuis si longtemps : revenir au partage de 1947 avec la reconnaissance dans ce cadre de l'État légitime d'Israël en rappelant que sa légitimité tombe s'il n'a pas à ses côtés son frère jumeau, l'État de Palestine.

Voilà ce que le ministère doit veiller à dire à nos générations montantes; sinon, il ne pourra pas prétendre mener sa noble mission selon les règles de l'art, qui est celui de l'éthique à la base d'une juste parole.  


Publié sur Al Huffington Post