Quelle nouvelle Tunisie ?
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Recette de l'esprit de Bourguiba
En cette journée de célébration du départ d'un grand homme de la Tunisie moderne et du monde non seulement arabe, Habib Bourguiba, je livre ici le fruit d'une expérience spirite ou soufie de communication spirituelle.
Elle le fut avec l'esprit du Combattant suprême et celui de l'un de ses compagnons de lutte pour la dignité du vaillant peuple de Tunisie ainsi qu'un d'un Compagnon du prophète ayant énormément oeuvré à la sauvegarde de l'islam.
Communication avec les espritsUnique en son genre, une telle expérience n'est pas moins assez connue sinon reconnue et respectée aussi bien par la science que la religion. En tout cas, sa légitimité — spirituellement attestée — ne saurait non plus être contestée par l'esprit scientifique.
Depuis les travaux de Bachelard, en effet, on sait que ce qui n'est pas apparemment rationnel n'est pas nécessairement irrationnel, il est rationnel autrement. Et les acquis des neurosciences confirment la relativité de la vérité qui ne saurait plus être dogmatique, sinon elle vire en scientisme et cartésisme; elle n'est valable, au reste, que jusqu'à l'advenue de ce que Bachelard appelle "fait polémique".
De plus, et l'histoire le confirme, il est une constante anthropologique que ce qui est anomique aujourd'hui est canonique demain et vice-versa. Or, ce qui relève encore de l'anomie est cette spiritualité galvaudée en religiosité. Car notre époque postmoderne est marquée par le retour à l'antique au sens étymologique, c.-à-d. au premier, à l'essence, et ce en un monde délité, livré aux turpitudes du matérialisme le plus sauvage.
Dans mon expérience spirite soufie, j'ai eu un contact avec l'esprit de grands de la Tunisie et du monde arabe islamique en pleine tourmente. Ils annoncent la venue du temps de ce que nomment les soufis, les Abdals, ces justes appelés à sauver le monde en détresse, y préservant les valeurs essentielles.
En Tunisie, cela se manifestera surtout par le retour de monstres sacrés de la politique assistés dans une sorte de guidance dirigée par des saints, sur cette terre ardente, bénie par les maîtres soufis.
Je fus visité par l'esprit de Bourguiba, accompagné par celui de son alter ego, Farhat Hached, mais aussi celui du Compagnon du prophète qui a sauvé le Coran d'une perte irrémédiable par son Codex, Othman Ibn Affène.
Voici ce qu'ils m'ont dit ou, pour le moins, ce que j'ai compris de leur message le plus fidèlement transmis. Car, il faut le dire, le risque d'interprétation reste énorme et peut être approximatif étant donne l'écart se déclinant en années-lumière pratiquement entre ne monde incarné et celui de l'au-delà.
Toutefois, qu'il me soit permis d'assurer avoir été appliqué à réceptionner psychographiquement le message spirituel, et ce de la façon la plus fidèle et la plus honnête qui soit. Il faut dire que ce n'est pas ma première communication avec des esprits amis; or, l'expérience compte en ce domaine.
Honorer Bourguiba, c'est prolonger son oeuvreLe Combattant Suprême rappelle qu'il n'a jamais été qu'au service de sa chère Tunisie qu'il voyait en tant que femme; et pas n'importe quelle femme : une mère !
Ému manifestement jusqu'aux larmes, il dit que son oeuvre a été axée sur ce sentiment filial à l'égard de sa maman; et c'est un tel sentiment que tout vrai patriote, voulant se réclamer de l'oeuvre de Bourguiba, doit cultiver.
Il conseille que l'on se garde de tomber dans la culture de l'égo et du culte de la personnalité qui a fragilisé son oeuvre, reconnaissant volontiers y avoir succombé, devenant prisonnier de son aspect surdimensionné qu'il impute aux poids des traditions de gouvernement nécessitant un homme à poigne et le magistère des apparences, même si elles sont trompeuses.
Il appelle à l'humilité, reprenant mon terme d'humilitude, et insiste sur la nécessité que le politique fusionne avec son peuple, en soit la voix et en fréquente la voie en n'hésitant pas à sortir des palais de la République et ses tours d'ivoire pour se mélanger au peuple. Rien, martèle-t-il, ne doit séparer un responsable de gens du peuple !
C'est surtout en décentralisant à l'extrême l'autorité que la Tunisie réussira sa transition démocratique; aussi est-il très critique à l'égard de la loi électorale et du projet des modalités électorales pour les municipales. Il est même cruel à ce sujet, vilipendant les dogmatiques bien-pensants ne faisant que singer un paradigme démocratique qui a fait faillite en Occident.
Il croit dur comme fer qu'il a doté son pays de l'arme magique pour réussir, devenir une véritable exception : le savoir et la maturité de sa jeunesse où la femme est le fer de lance de toute innovation.
L'égalité successorale de suite
Il appelle juste à ne pas reproduire son péché mignon qui a consisté à croire suffisante sa bonne foi à servir son pays sans réaliser qu'elle était obérée par ce qu'il pensait être justement une garantie de son succès : un autoritarisme qu'il a voulu éclairé, et qui n'a fait qu'introduire le ver de l'obscurantisme dans le fruit Tunisie.
De cela me parla l'esprit du troisième calife Othman Ibn Affène, donnant sa recette pour l'aggiornamento de l'islam en Tunisie. Mais il ne parla qu'après la référence du patriotisme et du militantisme tunisiens, le grand Farhat.
Notons ici qu'à la fin du message de Si Lahbib, à un moment où il a tenu à dire qu'il pardonne à tous ceux qui lui ont fait du tort et beaucoup de mal, surtout parmi qui ose prétendre être de son oeuvre, il y a eu une intervention impromptue d'un esprit inattendu que j'ai identifié être celui d'Abou Al Kassim Chebbi quand il s'est présenté comme étant l'âme populaire de la Tunisie en révolte.
Cependant, Bourguiba a pratiquement crié qu'il ne pardonnera jamais à qui, se réclamant de lui, ne finira pas son oeuvre en établissant l'égalité successorale sans plus tarder. Car il en souffre encore plus que des avanies qu'on lui a fait subir, a-t-il assuré !
Abou Al Kassim, quant à lui, a juste assuré, dans une première intervention, à la suite de celle d'un Bourguiba manifestement très ému, que la tunisianité est d'abord Amour, avec un grand A, y compris et surtout du pardon; c'est ce qui alimente sa Volonté de vivre, une tunisianité qui est une volonté voluptueuse ou une volupté volontaire, un hédonisme, un plaisir de vivre en partage du bonheur de la vie.
Car le bonheur, c'est la chance étymologiquement; or, la vie est bien cette chance de la dignité de vivre, qu'on quête et qu'on honore surtout. Chebbi parlera encore livrant une sagesse qui fait cruellement défaut de nos jours; mais ce sera à la suite de Farhat Hached qu'il a dit admirer beaucoup. Place donc à Farhat !
À suivre ...
Publié sur Al Huffington Post