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mercredi 4 novembre 2015

Penser libre 4

Ministère de la Santé ou de l'insanité ?





Après un long silence qu'il aurait dû mettre à profit pour mieux peser ses mots et ne pas verser dans un ridicule bien triste, le ministère de la Santé vient de sortir un communiqué commentant les critiques adressées aux médecins légistes dans la scandaleuse affaire du test anal.

Ce communiqué est bien affligeant en ce qu'il ne dit mot sur le caractère indigne d'un tel test moyenâgeux, comme s'il était possible de déterminer une orientation sexuelle par un tel test.
 
Une argumentation spécieuse

Au lieu de le dénoncer et en profiter pour faire état de recommandations claires et précises aux intéressés afin de ne plus déférer aux réquisitions illégitimes en l'objet de la part des juges, le ministère prend fait et cause pour ses derniers, prétendant qu'ils ne font qu'exercer leur métier.

Il assure ainsi qu'ils demeurent attachés à l'intégrité des individus et indépendants dans l'exercice de leur métier. 

Or, on aimerait bien savoir comment ils sont indépendants quand ils violent leur propre code déontologique ? Et comment ils respectent l'intégrité physique des prévenus quand ils leur font subir le test de la honte ?

La seule façon pour le ministère de prouver ses dires est d'annoncer son refus dans le futur que les médecins légistes soient réquisitionnés pour de telles pratiques ignominieuses et de refuser le cas échéant de déférer à une possible injuste réquisition, contestant sa validité, se réclamant de leur code de déontologie et de la norme supérieure dans le pays qu'est la Constitution.

Que le ministère se sente obligé de défendre les médecins est bien compréhensible, mais que cela le soit en foulant l'éthique, la légalité et la dignité, c'est ce qui est inadmissible.
 
Aussi, après ce honteux communiqué, nous invitons le ministre de la Santé Saïd Aïdi de prendre au plus vite ses responsabilités entières en déclarant l'illégalité du test anal et en décidant qu'aucun médecin légiste ne s'y pliera à l'avenir si jamais les juges devaient continuer à violer la norme supérieure du pays.

Que M. Aïdi dénonce l'homophobie !

M. Aïdi serait inspiré aussi de profiter de l'occasion pour donner la position de son département sur l'homophobie et la fatale nécessité de son abolition en Tunisie.

Doit-on lui rappeler que si l'OMS a inclus pendant longtemps l'homosexualité sur sa liste des maladies, elle a fini par se rendre compte d'une telle flagrante injustice et l'en a éliminé depuis les années 90 du siècle dernier ?

Notre ministère contesterait-il l'autorité de l'OMS dans le domaine médical en continuant à traiter les homosexuels comme on le fait dans notre pays, bafouant les plus basiques des normes du respect de la dignité humaine ?

Certes, il pourrait éventuellement exciper du prétexte religieux en la matière; mais ce serait en vain, outre d'être une grossière erreur de sa part.

Grossière erreur, car l'autorité sanitaire qu'est le ministère ne doit se déterminer dans ses actions que selon des considérations de santé; sinon, il verse dans l'ignoble.

En vain, en plus, car on ne peut plus invoquer ledit argument religieux étant donné que la preuve a été largement faite que l'islam n'est pas homophobe.

Alors, Monsieur le Ministre de la Santé, à quand une positon officielle sur le refus du test anal et la nécessité de l'abrogation de l'homophobie en Tunisie ?

Il y va de votre crédibilité, car en l'absence d'une telle position, vous ferez la preuve que votre département est plutôt celui de l'insanité et non de la Santé !
   
Publié sur Al Huffington Post