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jeudi 14 avril 2016

Le monde d'après 7

De la sociologie à la socialogie



Si l'on ose faire « culture de l'excuse »* de la sociologie en un pays lui ayant donné des lettres de noblesse, n'est-ce pas qu'il est temps qu'elle évolue ? La socialogie serait-elle une refondation de l'appréhension de la socialité postmoderne ?     
Sortir de la crise de la sociologie
On sait que la mauvaise sociologie a fait le sociologisme; on doit savoir désormais que la bonne sociologie fait la socialogie. La raison pour une telle refondation est dans le mot même, ontologique.
C'est qu'il n'y a plus de logos d'une société qui n'existe pas, le vivre-ensemble dont on a illusionné de faire un être-ensemble étant nié. Nonobstant, plus que jamais, cet être-ensemble existe, combien même il n'a que l'apparence d'un non-être; c'est l'être-là sociétal.
Ce Dasein est celui d'une société qui n'existe plus en tant que société, mais en une socialité où l'altérité domine quoiqu’à bas bruit, en soubassement de la société, une centralité souterraine telle une nappe phréatique finissant par sourde à la surface.
D'où la négation de la société en ce temps du fake, de zéroïsme de sens à tout va, où c'est l'apparence qui fait  l'humain, épiphanisant l'humus qui est dans son étymologie à travers une société prise juste en décor. C'est ce qui fait que l'humain ne fait plus la société au sens de paraclet de la non moins essentielle part de la dualité existentielle humaine qu'est la spiritualité.
Ainsi, la socialogie n'est plus la science de la société, bien plutôt celle de la socialité; c'est celle d'une socialité raisonnée sensiblement, appréhendée par un savoir scientifique faisant usage de raison sensible en science sensitive, nullement scientiste ou cartésiste, relevant de cette connaissance ordinaire qui est le savoir incorporé de la sagesse populaire organique à tout être social en ses profondeurs immémorielles. 
Mise à nu de la socialité
La socialogie est donc la scientificité de la socialité prise tant en objet d'étude qu'en science critique objectivée, elle-même mise à l'étude au vu des caractéristiques de la socialité.
Celle-ci, doit-on le rappeler, est un ordre en désordre (des-ordres), désordonné (dés-ordonné) et donc non moins ordonné, où l’irrationnel est rationnel autrement et où le hasard est objectif et le fantastique une forme inhérente d'une poésie de rue permanente.
Si la social a la mécanicité d'une structure inerte où l'ordre du pouvoir (économique et politique, mais aussi moral et culturel) obéit à un mythique contrat entre individus et groupements d'individus aux fonctions préfixes, la socialité possède plutôt la complexité d'une structure vivante, car organique, avec une dialogie entre les individus devenus personnes (dont l'étymologie réfère au masque, persona : personnage de théâtre) s'adonnant non pas à des fonctions, mais aux jeux de rôles    
Quel intérêt de passer de la quinzième lettre à la première de l'alphabet dans l'étude sociétale ? Tout l'avantage de revenir à sa source revitalisée, non seulement rénovée selon les techniques inévitables d'un marketing épistémologique, mais surtout en en revisitant les fondamentaux, une sorte de dynamisme enraciné, au plus près de l'essence de la sociologie des pères fondateurs.
Concrètement, ce n'est plus avoir en objet d'étude le fait social, tout le fait social et rien que le fait social; c'est se faire objet d'étude en tant que socialité microscopique, la société n'étant qu'un système macroscopique d'une multitude de socialités de tailles variées jusqu'à l'infinitésimal. C'est replacer l'humain dans sa complexe dualité matérielle et spirituelle au coeur de la science sociologique redevenue science humaine par excellence. Car l'homme ne pense plus, il est pensé; et il n'est plus rien sans l'autre, sa propre image, le tout pris dans un maelström de liens et de rapports jamais inertiels.
Que sont les sciences humaines aujourd'hui sinon la naissance aux uns les autres, une con-naissance qui ne peut, dans son ordinarité, qu'être ce qui parle de tous et à tous, de l'in-signifiant et du presque rien faisant souvent le tout.
Peut-on donc négliger plus longtemps ce dont attestent les acquis de la psychologie des profondeurs et encore plus des neurosciences, à savoir la sagesse populaire et la geste des gens de peu dont l'empreinte est indélébile en archétypes manifestes dans une ruse de vivre et un jeu du je, particulièrement dans tout environnement de contraintes ?
Une sociologie de la postmodernité
La socialogie est ainsi, dans le prolongement de la sociologie dite compréhensive, une science à dimension humaine, tenant moins compte de l'apparent en lui que de l'inapparent, non seulement de ses rapports avec autrui, l'autre soi-même, qu'avec lui-même déjà dans sa complexité, cet inconnu en soi pouvant être horla ou ce qu'on pourrait qualifier inla.
C'est la sociologie revenue de plus belle à soi, se redécouvrant en redécouvrant l'humain; une sociologie postmoderne, syntonie du technologique et de l'archaïque en son sens premier, architectonique de la société humaine et de l'humain social en postmodernité. 
Ainsi ne pourrait-on plus dire que la sociologie devenue socialogie, pour reprendre les mots utilisés par M. Valls, chercherait  « en permanence des excuses ou des explications » à ce qui se passe puisqu'elle ne fera que l''accompagner, en rendre compte, ne l'interprétant nullement. Car elle ne représente pas le fait social, mais se limite à présenter ce fait devenu sociétal, étant étendu à toutes ses dimensions visibles et invisibles, conscientes et inconscientes, ne négligeant nullement l'imaginaire collectif, éminente structure anthropologique.  
Expression du Premier ministre français critiquant les sociologues.   
 
Publié sur Al Huffington Post