Stop à la désinformation sur l'homosensualité !
À la veille de la journée internationale de lutte contre l'homophobie, nous avons appelé ici* même à l'abolition de l'article 230 du Code pénal criminalisant l'homosensualité, terme que nous préférons à homosexualité, qui est trop connoté sexe alors qu'il s'agit de sensualité, une constante anthropologique de notre société.
Au lendemain de cette journée, l'association Shams a obtenu le visa d'activité. Aussitôt on a assisté à une véritable levée de boucliers de la part de certains médias en mal de désinformation. Un front médiatique entend ainsi se construire pour contrecarrer la consolidation de la démocratie naissante en Tunisie.
Pour cela, on n'hésite pas sur les faux arguments que nous allons dénoncer ici en invitant nos médias à stopper leur désinformation.
L'homophobie est une pathologie et une aberration contraire à la nature
Dans son éditorial du 23 mai, le quotidien Assabah se demande « Quelle est l’utilité de ce genre d’associations pour les Tunisiens ? » osant qualifier l'homosensualité comme étant une «pathologie » et une « aberration ».
Qu'il sache que c'est une nature parfaitement saine dans une minorité d'humains voulus ainsi par Dieu. Ce n'est ni une pathologie ni une aberration. De plus, cela correspond à un état répandu dans la nature où le sexe est plutôt bisexuel qu'hétérosexuel.
Contrairement à ce qu'insinue le journal, admettre ce type de sexe, c'est agir contre l'extrémisme dont nombre d'adeptes sont des refoulés sexuels, des jeunes empêchés de vivre normalement leur vie et de pratiquer le sexe comme le veut leur nature.
Or, chez nous, le sexe est total, au sens qu'il est pratiqué à la fois avec le même sexe qu'avec le sexe différent. Et il est surtout sensuel, comme on le voit dans nos rues.
Il faut donc en finir avec les rengaines de dépravation et de dissolution des moeurs, car il n'est pire dépravation que de refuser à son prochain ses droits de vivre librement sa vie et de pratiquer le type de sexe conforme à sa nature dans son intimité.
S'il est une dissolution des moeurs, elle est dans ces manifestations de violence et de haine voulant imposer de force une religiosité viciée, alors que le vrai islam est loin de la moindre ostentation, étant en plus tolérant et paisible.
Aussi, abolir l'homophobie, c'est agir pour le vivre-ensemble et pour la démocratie !¨**
L'homosensualité n'est pas interdite en islam qui respecte cette nature
Que le journal arabophone sache aussi que légaliser l'homosensualité, c'est se conformer à l'islam vrai qui ne condamne nullement ce type de sexe*** contrairement au judaïsme et au christianisme.
Notre loi actuelle est ainsi bel et bien anti-islamique, outre le fait d'être coloniale, fruit de la religion du colonisateur français**** qui n'a aboli sa loi homophobe qu'au début des années 80.
Cela est à rappeler aussi au journal Adhamir y est allé aussi de son éditorial estimant que l'abolition de l'homophobie n'était pas une priorité et que les Tunisiens « rejettent, dans leur majorité, ce phénomène et le considèrent comme contraire à la nature humaine et aux préceptes de l’islam ».
Pour l'islam, nous venons de le dire et cela a été prouvé par des essais en vente dans les librairies de Tunisie. Pour ce qui est des urgences, c'est bien une question prioritaire, car elle agira sur les blocages inconscients refusant le vivre-ensemble. Cela permettra aussi d'initier la nécessaire réforme de l'islam***** qui est menacé de daéchisation.
S'agissant de la majorité des Tunisiens, ils sont bien loin de condamner l'homosensualité pour la simple raison qu'ils la pratiquent, mais en catimini et plutôt sous forme de sensualité, comme précisé ci-dessus.
S'ils se cachent, s'ils font semblant d'être contre, c'est juste par sécurité, car la loi l'interdit. Il suffit d'abolir cette loi pour voir si le peuple est pour ou contre.
Légalisons maintenant l'homosensualité!
Signalons que nous avons eu aussi une attitude affligeante d'une journaliste membre du bureau exécutif du Syndicat national des journalistes tunisiens qui a osé qualifier l'homosensualité de « comportement contraire à la nature », la comparant à la « pollution de l'environnement ».
On voit bien le degré de son ignorance, puisque le sexe dans la nature est plus souvent homosexuel qu'hétérosexuel, étant bisexuel. Ensuite, si élargir les droits et les libertés était une pollution de l'environnement, on se demande bien quelle conception notre journaliste se fait de l'écologie, certainement celle des industriels et des capitalistes sauvages.
Nos députés et politiciens doivent donc avoir le courage d'arrêter leur désinformation indigne de la maturité du peuple et de la jeunesse tunisiens en abrogeant sans plus tarder la survivance du protectorat qu'est l'article scélérat du Code pénal.
Ils verront alors si le peuple est avec cette liberté supplémentaire ou contre, une liberté d'autant plus légitime qu'elle est parfaitement reconnue par l'islam qu'on continue à défigurer avec une lecture judéo-chrétienne.
Il est temps d'en finir avec une hypocrisie illégitime, liberticide, coloniale, anti-islamique et antidémocratique ! Légalisons donc maintenant l'homosensualité !
Publié sur Al Huffington Post