Il faut arrêter de violer l'islam en attentant aux libertés privées !
On apprend que la police judiciaire a arrêté récemment sept jeunes gens et trois jeunes filles en violant leur intimité, un appartement meublé à Menzah V. Selon le site Kapitalis,* citant le journal Attounissya, la police aurait surpris les jeunes en train de s'adonner au sexe et de consommer des drogues douces.
D'après les indications, la descente a fait suite à une opération de surveillance minutieuse après réception d'informations; elle était donc bien préméditée. L'intention des forces de l'ordre semble donc avoir été de prendre les jeunes en flagrant délit.
Il n'est nul délit dans l'intimité de la vie privée !
Mais délit de quoi ? Ils étaient bien dans leur intimité et avaient le droit, même au vu de la loi religieuse, de fauter, seul Dieu étant juge alors de leurs actes et conscience.
Aussi ne peut-on raisonnablement exciper ni de la morale ni de la religion pour reprocher quoi que ce soit à ces jeunes qui ne faisaient que vivre selon la plupart sinon la majorité de leurs semblables.
Bien sûr, on peut exciper d'infraction à des lois scélérates, comme celle sur la consommation des drogues douces, qui est en cours de révision ou la consommation d'alcool qui est illégale.
D'ailleurs, c'est la descente de la police et l'arrestation des jeunes qui est illégale, car elle viole la constitution qui garantit l'inviolabilité de la vie privée.
Aussi, les autorités nationales sont-elles invitées à exiger de la police de se conformer à la loi et à une correcte interprétation de la religion en arrêtant ce genre de violation flagrante de l'ordre juridique et moral du pays.
Qu'on s'occupe donc des vrais délinquants !
Il serait salutaire pour la morale du pays de commencer à donner l'exemple du respect de la légalité en arrêtant de brimer les gens, restreignant leurs libertés privées.
Aux plus zélotes des forces de l'ordre, qu’on rappelle donc leur devoir qui est de protéger les citoyens en ne s'en prenant qu'à ceux qui perturbent l'ordre public.
Au moment où le terrorisme menace le salut du pays, ce ne sont pas des jeunes pacifiques qu'il faut surveiller et arrêter, mais ceux qui appellent à la haine et à l'exclusion.
Car on aura beau dire que certains des jeunes arrêtés auraient reconnu s'adonner à la prostitution, cette pratique n'est déjà pas interdite par la religion et elle est loin d'attenter à l'ordre public.
De fait, le vrai attentat à l'ordre public est le fait de qui harcèle des jeunes s'adonnant à l'amour dans leur intimité, car ce sont de tels agissements qui sont de nature à pousser ces jeunes dans le désespoir, la violence et le terrorisme.
Vaut-il mieux que les jeunes fassent donc l'amour ou la guerre ? À nos autorités responsables d'y répondre afin de ne pas devenir irresponsables. Il y va du salut de la Tunisie.
Il est temps d'arrêter de violer l'islam en Tunisie en attentant de la sorte aux libertés privées, foulant au pied sans la moindre honte la norme supérieure au pays qu'est la constitution !
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Publié sur Al Huffington Post