Message céleste pour faire de 2017 l'année de l'abolition de l'homophobie en islam
Un témoignage émouvant vient d'être édité à Bruxelles et à Paris (1) sur le terrible drame d'Ihsane Jarfi et semble connaître déjà le succès non seulement auprès des militants contre l'homophobie, mais aussi auprès de tous les humanistes. Car il s'agit véritablement d'un hymne à l'amour de son prochain, une sorte de commandement divin à abolir la tare homophone en terre d'islam, cette foi n'étant nullement homophobe. (2)
Un message du ciel contre l'homophobie en islam
Ce dernier lui avait déjà consacré un livre, véritable hommage d'un père à son fils chéri. Aussi, le message du fils se présente-t-il volontiers comme la réponse du fils à son papa, une réponse amoureuse, mais intransigeante sur les principes d'amour et d'humanisme qui sont, d'après ce parfait croyant, le vrai message islamique.
Nous avons d'ailleurs déjà appelé à envisager de célébrer la mémoire de ce martyr de l'islamohomophobie en osant abolir l'injuste article 489 du Code pénal par un texte plus juste auquel on donnerait le nom d'Ihsane Jarfi en symbole d'un islam enfin tolérant et juste.(4)
En effet, ce jeune homme ravi atrocement à la vie par des sauvages homophobes était un modèle de piété ayant parfaitement honoré l'islam et ses valeurs selon le témoignage de toutes ses connaissances. Son père l'a aussi dit dans l'hommage qu'il lui a rendu dans son livre, un tombeau comme on dit, rendant justice à son fils.
Celle-ci a d'ailleurs été solennellement rendue à Ihsane par les autorités judiciaires belges qui ont condamné à la peine maximale trois des quatre terroristes à part un seul condamné relativement moins sévèrement puni faute de preuves suffisantes.
Un message aux homophobes du Maroc
Il comporte, d'ailleurs, une lettre adressée à son roi l'exhortant à oser abolir enfin l'homophobie au royaume, car elle est source de drames et d'injustices, surtout maintenant que la démonstration a été faite que l'islam n'est pas homophobe.
Comment, au reste, le pouvait-il, alors qu'il est une foi de justice? Or, l'homosexualité est une nature dans certains humains, placée en eux par Dieu. Peut-on donc punir la créature pour ce qui n'est que la volonté de son créateur ?
Pour l'esprit d'Ihsane jarfi, être homophobe en islam aujourd'hui, c'est tout simplement ne plus être musulman; au mieux, c'est être un hypocrite !
Un message militant
Le livre en parle au demeurant et se montre même sévère à l'égard de ses responsables, leur reprochant de ne pas parler de ce qui compte le plus aux yeux du martyr : l'abolition de l'homophobie au Maroc et dans les pays musulmans.
La fondation écoutera-t-elle cette exhortation en transportant son combat au Maroc ? Pourquoi donc ne crée-t-elle pas une antenne marocaine ou ne s'associe-t-elle pas à une structure militante du pays qui porterait le nom d'Ihsane Jarfi ou du moins prolongerait son combat?
Ce serait tout bénéfice pour la lutte anti-homophobe en islam, car les militants ne savent pas encore défendre leur cause, et en évitant d'user du seul argument de nature à le servir dans un pays musulman : rappeler que l'homophobie n'a jamais été islamique et qu'elle n'est qu'un héritage de la colonisation dans tous les pays du Maghreb et d'ailleurs en terre d'islam.(5) Car les pays musulmans avaient les mêmes libertés que les pays du Nord développé aujourd'hui avant de subir la loi de l'Occident colonisateur qui était encore soumis à l'anathème homophobe de la tradition judéo-chrétienne.
D'ailleurs, le drame d'Ihsane a bien rencontré au Maroc une large sympathie auprès du peuple qui, comme tous les peuples arabes, n'est nullement homophobe quant au fond à l'exception d'une minorité intégriste qui viole sa foi et impose sa loi à la majorité.
Les études sociologiques les plus sérieuses démontrent même que le sexe arabe est bisexuel, comme il l'est dans la nature, et si l'on semble se montrer homophobe, c'est plutôt par peur des lois scélérates et des zélotes intégristes qui n'hésitent pas à user de violence pour imposer leur fausse lecture de l'islam.
NOTES
(1)
(2)
(3)
(4)
(5)
Publié sur Al Huffington Post
