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lundi 30 juillet 2018

En finir avec l’Absurdie 1

Le nouveau ministre de l’Intérieur servira-t-il enfin les libertés et droits citoyens ?




La célébration de l’anniversaire de la République a été bien triste, passant sans aucune initiative du président de la République pour revitaliser l’esprit nié d’une République qui n’est plus la chose de tous.

Et voici la séance d’adoubement du nouveau ministre de l’Intérieur qui a eu lieu aussi sans qu’aucun signe ne vienne de la part des députés dénoncer l’état plus que déplorable des libertés dans le pays. Et encore moins d'engagements de la part des autorités pour y mettre fin.

La Tunisie des droits et des libertés, une «absurdie»

Pourtant, la coupure ne cesse de s’élargir entre des forces de l’ordre, guère républicaines, et les citoyens, notamment les jeunes, de plus en plus brimés dans leurs légitimes droits privés et libertés individuelles. Même les plus basiques choix dans le cadre du vivre-ensemble serein, ce qui relève de la vie privée paisible, ne sont plus respectés en Tunisie.

Comble de cette  « absurdie » qu'est devenue notre pays, cela se fait au nom du respect de lois devenues nulles de nullité absolue depuis l’adoption de la constitution, que nos forces devenues du désordre s’évertuent à respecter à la lettre, augmentant l’injustice faite aux innocents. Ainsi, le mur élevé entre les sécuritaires et les jeunes a-t-il atteint un niveau inadmissible dans un État se voulant en transition démocratique.

Les abus et l’impunité, honorés du temps de la dictature supposée déchue, restent de règle en un pays plus que jamais soumis à la botte d’une pure langue de bois prétendant honorer les artisans de sa bascule en démocratie, ces mêmes jeunes qu’on brime ! L’un d’eux, le pauvre supporter de club sportif, dont le seul tort était de ne savoir nager, n’a ainsi pas encore eu justice rendue ? L’aura-t-il jamais au vu de l'esprit répressif gagnant de plus en plus une République devenue la chose de certains  privilégiés ?

Extrêmement grave est la situation au pays, car même la société civile, dont le dynamisme est l’un des acquis du coup du peuple, sa révolution du jasmin, fait l’objet d’assauts au parlement de la part d'ayatollahs liberticides s’en prenant aux rares droits restants. À qui mieux mieux, dans le cadre des délices d’une politique politicienne, la plupart de nos députés se livrent aux manoeuvres politiciennes au service d'intérêts opposés à ceux du peuple libertaire dans sa majorité

Ils ne sont nullement soucieux des devoirs de leur mission plus qu’urgente d’édification d’un État véritablement de droit par le toilettage des lois notoirement scélérates, toujours en vigueur. Bien pis, l’on agit actuellement dans l'Assemblée à écorner les quelques avancées réalisées en matière des droits associatifs par de récentes initiatives constituant un véritable retour aux anciennes pratiques de la dictature.

L'égalité successorale, juste un hochet présidentiel 
 
Dans notre « absurdie » de pays, c'est par leurs guéguerres à mieux profiter du pouvoir que nos élites délitées ont aujourd’hui l'attention accaparée, non par l’état on ne peut plus déplorable des droits citoyens et des libertés publiques et privées.

Même le président de la République, qui en est le garant pourtant, en arrive à ne pas tenir parole, oubliant de réaliser sa promesse du 13 août de l’année dernière de réaliser enfin l’égalité successorale. Ainsi se retient-il de la démarche qui s’impose dans un État de droit consistant à proposer le nécessaire projet de loi en l’objet, passage obligé pour sa mise en oeuvre.

Au vrai, BCE semble déterminé à continuer à louvoyer, comme il l’a fait avec la Colibe qui n’ a rien livré de réalisable, juste des propositions et un code tellement déconnecté des réalités qu’il en devient irréalisable. De là à penser qu’on ne l’a pas proposé pour servir la cause affichée, il n’y a  qu’un pas que l’on peut franchir sans hésitation. 
De fait, cela permet à M. Caïd Essebsi de continuer à ne rien faire et poursuivre ses manoeuvres dilatoires, se limitant à référer à ce code, et même éventuellement le proposer au parlement. Cela permettra ainsi de s'abstenir de quoi que ce soit de concret le 13 août de cette année, renvoyant la cause aux calendes… gères plus grecques, car désormais tunisiennes !

Pourtant, la société civile n’a pas manqué de proposer des projets de loi applicables de suite, si jamais il y avait une volonté politique réelle pour réaliser l’égalité successorale. Or, si une telle volonté n’existe pas du côté des autorités, elle est également absente chez les militants qui continuent à attendre une aumône qu’ils savent bien ne jamais venir des instances officielles. Ce faisant, ils se refusent de proposer et défendre de tels projets parfaitement réalisables pour enfin réussir à les imposer et libérer la Tunisie de l'une de ses scélératesses législatives.

La cause d'une telle impéritie tient au laïcisme des modernistes, refusant qu'on fasse référence à l'islam dans ces projets de loi salutaires. Or, aucune loi ne saurait réaliser l’égalité successorale sans référer au respect de cette foi ainsi que l’impose la constitution. De plus, il a été démontré que c’est le cas si l’on fait une lecture correcte de la religion. C’est au reste dans ce sens que le rapport de la Colibe s’est prononcé. Alors, pourquoi continuer un malsain jeu de mensonges éhontés, se suffisant des manoeuvres dilatoires de la part d'un président n'ayant guère la volonté de faire ce qu'il prétend vouloir? 
Pour un ministre de l'intérieur légaliste

Un tel attentisme intolérable est plus qu'inadmissible; l’état de déliquescence avancée du pays ne l’autorisant plus, car il est gros de graves périls. Alors, pourrait-on espérer sinon attendre un sursaut salutaire de la part des rares consciences libres qu’on sait présentes, malgré tout, dans les allées du pouvoir pour enrayer cette dérive vers les enfers et sortir enfin la Tunisie de l’inertie mortifère sinon criminogène de ses décideurs ?

Que n’a-t-on dit sur les qualités personnelles et les compétences techniques du nouveau ministre de l’Intérieur, un haut commis de l’État comme on n’en ferait plus, paraît-il ? M. Fourati, fraîchement et brillamment investi, osera-t-il enfin ce qu’on n’attend plus des responsables politiques, surtout à la tête de ce département sensible, d’autant que ceux qui l’y ont nommé ne l’attendraient pas non plus de lui ?

Aura-t-il la volonté et la détermination d’ordonner aux agents sous ses ordres de mettre fin aux comportements illégaux et immoraux ? Il agira ainsi selon sa seule conscience à la lumière de ce qu’exige la réelle bonne gouvernance de l’ordre public, se devant d’être respectueux de la loi juste et non injuste. Et ce même si celle-ci n’est pas encore abolie, en se référant à la lettre et à l’esprit de la seule loi suprême du pays, la constitution, qui s’impose à tout l’ordonnancement juridique.

Cette constitution est, aujourd’hui, tenue en échec par les lois scélérates de la dictature et une mauvaise volonté politique refusant d’instituer la cour constitutionnelle en flagrante violation de cette même constitution. Où est donc l’État de droit dont on se targue? Comment espérer son respect de la part des citoyens qui ne peuvent, comme les pontes de la société, échapper aux rigueurs de lois qu’ils savent illégales même si elles leur sont appliquées par les policiers et les juges ? N’est-ce pas un nouveau pays d'Ubu roi, autrement plus dictatorial que le régime de Ben Ali?

C’est de volonté et d’éthique que l’on a le plus besoin, surtout de courage. Cela suppose de la part du nouveau ministre de l’Intérieur qu’il n’agisse pas en simple exécutant de la volonté de ceux qui l’ont choisi, mais en véritable décideur, âme vive du département qu’il connaît mieux que quiconque. Ce qui veut dire que fort de la confiance des députés et se basant sur la lettre et l’esprit de la plus haute norme juridique du pays, il fasse ce qu’on attend d’un patron des forces de l’ordre pour être enfin républicaines et guère plus des fores du désordre, comme c’est encore aujourd’hui le cas.

Concrètement, on espère et on attend de M. Fourati qu’il ordonne sans tarder à tous les agents du ministère de l'Intérieur de ne plus violer les droits et les libertés des citoyens en les respectant scrupuleusement en leur âme et conscience. Ce qui signifie qu’ils ne seront plus tenus de déférer aux lois scélérates de la dictature, même si elles ne sont pas encore abolies, ne se référant qu’à la seule loi qui compte du pays, sa constitution dans l'attente que des lois justes viennent enfin concrétiser les droits et libertés constitutionnels.

Car l'absurdité législative actuelle, nos lois illégales encore en vigueur, est la stricte conséquence de turpitudes politiciennes; pourtant, nul ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes : «Nemo auditur» dit l’adage des anciens.

C’est bien l’impératif catégorique de l’action des sécuritaires pour être républicaine, véritablement légaliste. C’est bien cela qui réduira le fossé de plus en plus profond entre les agents de l’ordre et la société, ce qui mène fatalement à une catastrophe si cela continue. Or, la société ayant besoin de ses sécuritaires et vice-versa, ces derniers ne pouvant être contre ceux qu'ils se doivent de protéger.

M. Fourati, en homme de conviction et de compétence, et en tant bon technicien sécuritaire, le fera-t-il ? Assurément oui, s’il n’écoute que son âme et conscience ! 

Publié sur Huff Post