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I-SLAM : ISLAM POSTMODERNE








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vendredi 22 septembre 2017

Provoaction axiologique 3

Il n'y a que l'incurie des gouvernants pour empêcher l'abolition de l'homophobie et de la peine de mort


Dans une déclaration commentant la position favorable de la Tunisie à 189 recommandations expresses du Comité de l'ONU des droits de l'Homme sur un total de 248, le ministre Mehdi Ben Gharbia, en charge notamment des droits de l'homme a justifié le refus de la Tunisie d'abolir la peine de mort et de l'homophobie par le fait, capital à ses yeux, que la société n'y serait pas prête pour des raisons culturelles à connotation religieuse. Or, c'est absolument faux !
La société, dans sa majorité, n'est pas homophobe
S'agissant de l'homosexualité (ou homosensualité selon mon néologisme), la société en Tunisie n'a jamais fait une lecture obscurantiste de sa foi qui est à la base humaniste et tolérante. En effet, il est absolument faux de prétendre que l'islam est homophobe puisqu'il a été démontré d'une manière définitive qu'il ne l'est pas. (1)
C'est une fausse lecture de la religion par des jurisconsultes influencés par la tradition judéo-chrétienne (abandonnée depuis à la faveur de la démocratie) qui a introduit l'homophobie en islam qui ne comporte aucune prescription en la matière; or l'interdit l'exige en droit musulman!
De plus,  à ce jour, les sociétés islamiques, arabes et amazighes notamment, pratiquent le sexe total, sans complexe et sans distinction de sexe; car ce dernier, chez elles, est bisexuel, comme il l'est dans la nature, au demeurant. (2)
Mais si elle vivait son sexe au grand jour, elle est obligée aujourd'hui de se cacher par peur de la loi homophobe de la colonisation, maintenue dans le droit positif. (3) Et du fait de la violence d'une minorité de zélotes, elle joue la comédie qui consiste à se montrer homophobe pour ne pas risquer d'avoir de soucis avec de tels véritables terroristes. 
Aussi, contrairement à ce que prétend le ministre qui n'honore pas les droits de l'Homme dont il a la charge, on n'a nullement besoin de débat avec la société sur l'abolition de l'homophobie. On a juste besoin de courage de la part des gouvernants et des associations pour présenter, au nom du respect de la constitution et des traditions du pays, tout autant que des véritables valeurs de l'islam, un texte de loi pour en finir avec cette négation absolue des droits humains.
Pareil texte existe bel et bien; (4) il suffit donc d'avoir le courage de le proposer; car le parti islamiste, qui est supposé le premier à s'y opposer et qui est la plus importante formation au parlement, s'est engagé à voter un tel test s'il arrivait à entrer au parlement. (5)
Que Monsieur Ben Gharbia ose donc endosser ce projet de loi et le proposer au parlement; il verra alors si la Tunisie est prête ou non à l'abolition de ce qui fait honte à ce gouvernement ne songeant qu'à user de logomachie au lieu d'agir et de servir l'éthique.  
Il faut aussi cesser de prétendre que la Tunisie n'oblige pas à subir le test anal, alors qu'elle tire prétexte de son refus pour une présomption de culpabilité; il est donc bien temps que le gouvernement ne désinforme plus en la matière !
Qu'il agisse  avec honnêteté, légiférant sans plus attendre sur l'abolition de l'article 230, base légale de l'homophobie; et qu'il commence de suite, par simple circulaire ou arrêté ministériel, par interdire tout recours au honteux test anal.      
La société dans sa majorité est contre la peine de mort
C'est se tromper aussi sur la nature de la psychologie de notre société que de la croire favorable à la peine de mort. En effet, si la peine existe en islam, ce qui fait hésiter certains à se déclarer pour son abolition, elle n'est pas moins soumise à des conditions strictes et susceptibles de non-application pour peu que la victime ou ses ayants droit se désistent de réclamer le prix du sang. (6)
Or, l'islam appelle vivement au pardon comme manifestation suprême de grandeur d'âme. Aussi, c'est aller contre les visées de l'islam, qui cultive l'humanité, que de maintenir la peine de mort, ne tenant pas assez compte de son appel récurrent au pardon.
C'est même violer l'islam et non le respecter que de maintenir en son nom la peine de mort, le transformant en religion obscurantiste, dévoyant son sens de la justice. Et la justice aujourd'hui n'est plus la loi du talion, mais l'administration de la preuve par le fidèle de sa noblesse d'âme en refusant le prix du sang par le pardon. En cela, il suivra son créateur qui se définit le mieux en étant Clément et Miséricordieux.
Aussi nous faut-il interpréter extensivement la disposition constitutionnelle quant à la préservation de la vie en y incluant celle du meurtrier en abolissant la peine de mort afin de lui donner l'occasion en prison de méditer son acte, mieux comprendre sa faute et venir à résipiscence.
N'est-ce pas cela l'islam véritable, un effort continu de la part du fidèle pour s'améliorer, parfaire ses sentiments, être juste ? Pour les uns, cela veut dire regretter leurs actes injustes  et les réparer; pour les autres, les victimes, apprendre à pardonner l'offense et même le crime.
Car donner l'exemple insigne est la vraie définition du musulman authentique. Or, quel meilleur exemple de hauteur d'âme que la magnanimité et le pardon? C'est cela l'islam, et il nous faut le servir en tenant compte de ses visées, dont l'abolition de la peine de mort.







Publié sur Huff Post