Ce voile biblique qu'on prétend islamique !
Première partie
On voit de plus en plus de jeunes filles et de femmes voilées dans nous rues; on aurait dit des nonnes !
Elles prétendent le faire par obligation religieuse ou pour satisfaire aux exigences de certains religieux intégristes se prétendant appliquer l'islam. Or, les uns et les autres ne se conforment en l'objet qu'aux prescriptions de la Bible et non de l'islam.
Si cela peut échapper aux masses qui ne sont pas ou peu au fait de leur religion, surtout quand elles sont trompées par les marchands du temple de l'islam, il n'est pas admissible que les autorités religieuses ne disent rien au peuple, lui cachant la vérité.
Ce qui est encore plus grave, c'est que les plus hautes autorités du pays, le président de la République par exemple qui est garant de l'ordre juridique et de l'État civil tunisien, semblent démissionner en la matière malgré les références bourguibiennes.
En effet, la présidence de la République tolère encore au palais de Carthage un protocole archaïque (1) qui viole l'islam en exigeant indûment des femmes de se voiler pour prêter serment sur le Coran; ce qui n'est pas une exigence islamique mais biblique.
Alors, à quand donner l'exemple sur cette question au sommet de l'État afin de revenir à une saine lecture de l'islam authentique qui n'a jamais fait du voile une obligation ?
À cette fin, voici la vérité sur ce voile de nonne qu'on prétend être islamique !
Le voile n'est ni arabe ni islamique
Le voile est aujourd'hui associé à tort à l'islam tandis qu'il est devenu l'image, dans la société française et plus généralement dans le monde occidental, du rabaissement de la femme, de sa soumission. Il est également associé à tort aux pays arabes et musulmans.
On oublie ou on affecte d'oublier que l'islam n'a fait que reprendre ici ce qui a existé avant lui, tout comme il a consacré la prééminence de l'homme sur la femme ainsi que cela existe dans la tradition judéo-chrétienne. En effet, il est clairement affirmé dans la bible que l'homme est le « chef » non seulement de la famille, mais aussi de la femme qui doit lui être soumise (2).
S'agissant du voile, il n'est point islamique puisqu'il relève d'une constante anthropologique n'ayant aucun caractère religieux. S'il fallait lui en trouver un, il serait plutôt judéo-chrétien.
En effet, ainsi qu'on le démontrera infra, il n'est aucune évocation du voile dans le Coran qui ignore ce terme, qu'on l'appelle hijab, khimar ou encore bourquô, la fameuse burqua.
Le voile est de tradition en Orient. Il était certes une forme de pudeur, mais aussi la manifestation de la subordination de la femme à son mari. Sa nature a bien varié avec l'évolution des moeurs (3), mais il se résolvait généralement à ce dont parle le Coran : une partie du vêtement extérieur que l'on remonte sur la tête comme un capuchon.
Chez les Arabes, comme le rappelle Jawad Ali, se basant sur l'encyclopédiste Jahidh, les femmes ne se voilaient nullement :
فلم يكن بين رجال العرب ونسائها حجاب، ولا كانوا يرضون مع سقوط الحجاب بنظرة الفلتة ولا لحظة الخلسة، دون أن يجتمعوا على الحديث والمسامرة، ويزدوجوا في المناسمة والمثافنة، ويسمى المولع بذلك من الرجال الزير، المشتق من الزيارة. وكل ذلك بأعين الأولياء وحضور الأزواج، لا ينكرون ما ليس بمنكر إذا
أمنوا المكر.(4)
فلم يزل الرجال يتحدثون مع النساء، في الجاهلية والإسلام، حتى ضرب الحجاب على أزواج النبي صلي الله عليه وسلم خاصة... ثم كانت الشرائف من النساء يقعدن للرجال للحديث، ولم يكن النظر من بعضهم إلى بعض عارا في الجاهلية، ولا حراما في الإسلام. (5)
التزمت والتشدد في وجوب ابتعاد الرجل عن المرأة وانفصالهما بعضهما عن بعض إنما نشأ في الإسلام بسبب تغير الظروف واختلاط العرب بالأعاجم وظهور حالات جعلت العوائل الكبيرة تحرص على حصر المرأة في بيتها. أما في البادية، فإن المرأة لا تزال تشارك الرجل في أعماله وتجالسه وتكلمه ولو كان غريبا عنها، لأن محيط البادية محيط بعيد عن مواطن الريبة والشبهات، وينشأ البنات والأولاد فيه سوية، ويلعبون سوية ويشبّون سوية، ولذلك لم تنشأ عندهم القيود والحدود التي تفصل بين المرأة والرجل. وقد كان حال المرأة الأعرابية على هذه الحال في الجاهلية. (6)
Le voile en islam
Ci-après les seuls versets traitant de la question dans le Coran et qui ont servi aux jurisconsultes musulmans de prétexte pour aligner le Coran sur la Bible qui en traite expressément en tant qu'obligation ainsi qu'il sera dit plus loin.
D'abord le verset 53 de la sourate Al Ahzab (Les Factions) où Dieu parle spécifiquement des épouses du prophète. En voici l'extrait relatif au voile (avec la traduction de Denise Masson), et ce dans le cadre d'une exhortation au respect de l'intimité du prophète s'adressant aux Bédouins dont l'habitude était de ne s'embarrasser d'aucun protocole en entrant chez autrui :
﴿وَإِذَا سَأَلْتُمُوهُنَّ مَتَاعًا فَاسْأَلُوهُنَّ مِنْ وَرَاءِ حِجَابٍ ۚ ذَٰلِكُمْ أَطْهَرُ لِقُلُوبِكُمْ وَقُلُوبِهِنَّ ۚ وَمَا كَانَ لَكُمْ أَنْ تُؤْذُوا رَسُولَ اللَّهِ وَلَا أَنْ تَنْكِحُوا أَزْوَاجَهُ مِنْ بَعْدِهِ أَبَدًا ۚ إِنَّ ذَٰلِكُمْ كَانَ عِنْدَ اللَّهِ عَظِيمًا﴾
« Quand vous demandez quelque objet aux épouses du Prophète, faites-le derrière un voile. Cela est plus pur pour vos cœurs et pour leurs coeurs. Vous ne devez pas offenser le Prophète de Dieu, ni jamais vous marier avec ses anciennes épouses : ce serait, de votre part, une énormité devant Dieu. »
Il est clair que le voile dont il s'agit ici est une une tenture, et que le commandement n'a aucun rapport avec le dogme religieux puisqu'il relève des rapports humains dans le cadre de la mission éducative du prophète.
Or, ces aspects du Coran sont appelés à évoluer avec le temps, n'ayant en rien de caractère sacré puisqu'elles ne touchent en rien à l'essence de la foi islamique.
La seconde occurrence est une nouvelle évocation des épouses du prophète, mais le propos se veut extensif, élargissant les recommandations divines de bonne conduite sociale. Il est ainsi dit, dans la même sourate, au verset 59 :
﴿يَا أَيُّهَا النَّبِيُّ قُلْ لِأَزْوَاجِكَ وَبَنَاتِكَ وَنِسَاءِ الْمُؤْمِنِينَ يُدْنِينَ عَلَيْهِنَّ مِنْ جَلَابِيبِهِنَّ ۚ ذَٰلِكَ أَدْنَىٰ أَنْ يُعْرَفْنَ فَلَا يُؤْذَيْنَ ۗ وَكَانَ اللَّهُ غَفُورًا رَحِيمًا﴾
« Ô Prophète ! Dis à tes épouses, à tes filles et aux femmes des croyants de se couvrir de leurs voiles : c'est pour elles le meilleur moyen de se faire connaître et de ne pas être offensées. — Dieu est celui qui pardonne, il est miséricordieux —.»
Notons ici la précision apportée par Dieu que son commandement a une finalité bien précise qui le conditionne presque : le voile a pour but d'éviter à la femme d'être offensée. Aussi, tout logiquement, s'il n'y a pas risque d'offense, il n'y a pas nécessité du voile, l'absence de la cause éliminant la prescription; c'est une loi bien connue chez les jurisconsultes. Le texte coranique le précise bien en faisant du voile un signe distinctif.
Par ailleurs, le voile évoqué ici (Masson précise en note qu'il doit aller jusqu'en bas) n'a rien à voir avec la dégénérescence de la vêture actuelle chez nombre de nos femmes intégristes, puisque le propos divin veut textuellement dire "rapporter sur soi une partie de sa mante" et n'entend nullement un masque à appliquer au visage. C'est encore une fois bien plus de règles de courtoisie sociale dont il s'agit soumises au goût et à l'esprit du temps que de prescriptions relevant de la foi.
Enfin, le Coran revient sur la question dans une 3e sourate, Al-Nûr (« La Lumière »). Voici ce qu'il est dit au verset 31 :
﴿وَقُلْ لِلْمُؤْمِنَاتِ يَغْضُضْنَ مِنْ أَبْصَارِهِنَّ وَيَحْفَظْنَ فُرُوجَهُنَّ وَلَا يُبْدِينَ زِينَتَهُنَّ إِلَّا مَا ظَهَرَ مِنْهَا ۖ وَلْيَضْرِبْنَ بِخُمُرِهِنَّ عَلَىٰ جُيُوبِهِنَّ ۖ وَلَا يُبْدِينَ زِينَتَهُنَّ إِلَّا لِبُعُولَتِهِنَّ أَوْ آبَائِهِنَّ أَوْ آبَاءِ بُعُولَتِهِنَّ أَوْ أَبْنَائِهِنَّ أَوْ أَبْنَاءِ بُعُولَتِهِنَّ أَوْ إِخْوَانِهِنَّ أَوْ بَنِي إِخْوَانِهِنَّ أَوْ بَنِي أَخَوَاتِهِنَّ أَوْ نِسَائِهِنَّ أَوْ مَا مَلَكَتْ أَيْمَانُهُنَّ أَوِ التَّابِعِينَ غَيْرِ أُولِي الْإِرْبَةِ مِنَ الرِّجَالِ أَوِ الطِّفْلِ الَّذِينَ لَمْ يَظْهَرُوا عَلَىٰ عَوْرَاتِ النِّسَاءِ ۖ وَلَا يَضْرِبْنَ بِأَرْجُلِهِنَّ لِيُعْلَمَ مَا يُخْفِينَ مِنْ زِينَتِهِنَّ ۚ وَتُوبُوا إِلَى اللَّهِ جَمِيعًا أَيُّهَ الْمُؤْمِنُونَ لَعَلَّكُمْ تُفْلِحُونَ﴾
« Dis aux croyantes : de baisser leurs regards, d'être chastes, de ne montrer que l'extérieur de leurs atours, de rabattre leurs voiles sur leurs poitrines, de ne montrer leurs atours qu'à leurs époux, ou à leurs pères, ou aux pères de leurs époux, ou à leurs fils, ou aux fils de leurs époux, ou à leurs frères, ou aux fils de leurs frères, ou aux fils de leurs soeurs, ou à leurs servantes, ou à leurs esclaves, ou à leurs serviteurs mâles incapables d'actes sexuels, ou aux garçons impubères. Dis-leur encore de ne pas frapper de leurs pieds pour montrer leurs atours cachés. Ô vous les croyants ! Revenez tous à Dieu. Peut-être serez-vous heureux ! »
Ce verset de portée plus générale dont on tire la prétendue prescription du voile islamique est explicite sur la nature et la portée sociales de cette soi-disant prescription.
Il est à rappeler, en effet, que les circonstances de la révélation de ces versets sont liées à la vie à Médine qui était une ville bigarrée ou se mélangeaient les femmes libres et les esclaves et nombre d'elles étaient obligées par leur maîtres de se prostituer.
Aussi, la tradition déjà de rigueur avant l'avènement de l'islam était que la femme libre se couvrait pour ne pas être confondue avec les esclaves. C'était un code de conduite permettant de leur éviter d'être assimilées aux premières et de se préserver du harcèlement des hommes.
Il n'y avait donc aucune considération religieuse derrière le fait pour la femme arabe de se couvrir; il ne s'agissait que d'une règle tacite de distinction sociale ; le voile distinguant la femme libre de l'esclave.
S'agissant de la Sunna, et contrairement à ce que prétendent nos cheikhs qui extrapolent des hadiths ne parlant nullement de voile, il n'existe aucune prescription en matière de voile ni chez Boukhari ni chez Mouslem.
C'est la preuve que nos musulmanes qui prétendent se voiler en application de prescriptions inexistantes de l'islam ne le font qu'au nom de la tradition judéo-chrétienne reprise par nos légistes et aggravée par nos intégristes faisant une parfaite réplique en islam des bonnes soeurs chrétiennes.
NOTES
(2) Ainsi, dans la première épître de saint Paul à Timothée, on lit aux versets 11 et 12 du chapitre 2 :
2.11 Que la femme écoute l'instruction en silence, avec une entière soumission — 2.12 Je ne permets pas à la femme d'enseigner, ni de prendre de l'autorité sur l'homme; mais elle doit demeurer dans le silence.
(3) On lira avec intérêt L'Art d'aimer d'Ovide. Cf. par exemple à la traduction de Henri Bornecque, Poche, Essai, 2005.
(4) الجاحظ : رسائل الجاحظ، كتاب القيان، تحقيق عبد السلام هارون، الجزء الثاني، ص 148، مكتبة الخانجي، القاهرة. وانظر أيضا جواد علي، المفصل في تاريخ العرب قبل الإسلام، الطبعة التي ساعدت جامعة بغداد على نشرها، الجزء الرابع، ص 617.
(5) الجاحظ نفس المرجع، ص 149ـــ جواد علي، نفس المرجع والصفحة
(6) جواد علي، نفس المرجع
Seconde partie
Nous avons démontré dans la première partie de ce diptyque le vrai statut du voile en islam. Nous le finissons en rappelant son statut dans la Bible; ce qui montre bien que le voile dans nos rues célèbre le judaïsme et/ou le christianisme et non point l'islam. Alors, de quelle religion relèvent nos voilées ? Certainement pas de l'islam !
Le voile dans la tradition judéo-chrétienne
Il est question du voile dans la Bible, mais non plus en termes de comportement social, du strict prisme des rapports humains comme dans le Coran. La question y est d'un statut autrement plus élevé puisqu'elle concerne le rapport entre la femme et Dieu. C'est bien une affaire de dogme.
Ainsi, il est expressément ordonné aux femmes dans Le Nouveau Testament de se couvrir avec un voile lorsqu'elles prient.
Jugeons-en par l'extrait suivant de la Première épître aux Corinthiens où saint Paul, qui est considéré comme étant celui qui a le plus servi le dogme chrétien, traite de l'ordre dans L'Église :
11. 3 Je veux cependant que vous sachiez que Christ est le chef de tout homme, que l’homme est le chef de la femme, et que Dieu est le chef de Christ.
11. 4 Tout homme qui prie ou qui prophétise, la tête couverte, déshonore son chef.
11. 5 Toute femme, au contraire, qui prie ou qui prophétise, la tête non voilée, déshonore son chef, c’est comme si elle était rasée.
11. 5 Toute femme, au contraire, qui prie ou qui prophétise, la tête non voilée, déshonore son chef, c’est comme si elle était rasée.
11. 6 Car si une femme n’est pas voilée, qu’elle se coupe aussi les cheveux. Or, s’il est honteux pour une femme d’avoir les cheveux coupés ou d’être rasée, qu’elle se voile.
11. 7 L’homme ne doit pas se couvrir la tête, puisqu’il est l’image et la gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l’homme.
11. 8 En effet, l’homme n’a pas été tiré de la femme, mais la femme a été tirée de l’homme;
11. 9 et l’homme n’a pas été créé à cause de la femme, mais la femme a été créée à cause de l’homme.
11. 10 C’est pourquoi la femme, à cause des anges, doit avoir sur la tête une marque de l’autorité dont elle dépend.
11. 11 Toutefois, dans le Seigneur, la femme n’est point sans l’homme, ni l’homme sans la femme.
11. 12 Car, de même que la femme a été tirée de l’homme, de même l’homme existe par la femme, et tout vient de Dieu.
11. 13 Jugez-en vous-mêmes, est-il convenable qu’une femme prie Dieu sans être voilée ?
11. 14 La nature elle-même ne vous enseigne-t-elle pas que c’est une honte pour l’homme de porter de longs cheveux,
11. 15 mais que c’est une gloire pour la femme d’en porter, parce que la chevelure lui a été donnée comme voile ? (1)
Le voile chrétien est donc autrement plus religieux que le prétendu voile islamique; il est un aspect essentiel de la prière publique. Et c'est un voile recouvrant tout le visage. Il suffit de voir les nonnes, ces religieuses se consacrant à Dieu; elles sont toutes voilées. D'ailleurs, si on regarde les représentations de la vierge Marie, on la voit toujours avec son voile.
S'il est expressément ordonné dans la Bible aux femmes de se couvrir d'un voile pour prier, elles ont aussi l'obligation de le porter, plus particulièrement quand il s'agit des filles d'hommes libres. C'est que le port du voile est interdit aux esclaves et aux prostituées. Cette interdiction relative surtout aux prostituées était déjà présente dans des lois assyriennes attribuées à Teglath-Phalasar 1er (v. 1000 avant Jésus-Christ) dans le cadre de la tradition orientale.
Le port du voile ne se limite donc pas à l'église. Ainsi, il est recommandé de prier sans cesse dans le premier Livre des Thessaloniciens, (2) ce qui suppose pour la femme de porter le voile même si elle ne prie que chez elle.
Dans l'Ancien testament, le voile est aussi évoqué dans le Livre prophétique d'Isaie en ces termes :
47.2. Prends les meules, et mouds de la farine; Ote ton voile, relève les pans de ta robe, Découvre tes jambes, traverse les fleuves! (3)
Dans le Nouveau Testament, on retrouve dans la première épître de Timothée pratiquement les mêmes prescriptions quant à la vêture de la femme que nous avons dans la tradition non authentique rapportée du prophète insistant sur la pudeur et la discrétion chez la femme. On lit ainsi :
2.9. Je veux aussi que les femmes, vêtues d'une manière décente, avec pudeur et modestie, ne se parent ni de tresses, ni d'or, ni de perles, ni d'habits somptueux (4).
Il en va de même dans la première épître de saint Pierre en plus de la soumission au mari :
3.1. Femmes, soyez de mêmes soumises à vos maris, afin que si quelques-uns n'obéissent point à la parole, ils soient gagnés sans parole par la conduite de leurs femmes,
3.2 en voyant votre manière de vivre chaste et réservée.
3.3. Ayez, non cette parure extérieure qui consiste dans les cheveux tressés, les ornements d'or, ou les habits qu'on revêt,
3.4. mais la parure intérieure et cachée dans le coeur, la pureté incorruptible d'un esprit doux et paisible, qui est d'un grand prix devant Dieu.
3.5. Ainsi se paraient autrefois les saintes femmes qui espéraient en Dieu, soumises à leurs maris, » (5).
S'agissant du voile judaïque, comme déjà noté avec Isaie, la femme juive était aussi voilée. On lit ceci dans le Livre de la Genèse du Pentateuque :
24.65. Elle dit au serviteur : Qui est cet homme, qui vient dans les champs à notre rencontre? Et le serviteur répondit: C'est mon seigneur. Alors elle prit son voile, et se couvrit (6).
Dans le récit du mariage de Jacob avec la fille de Laban, ce livre nous apprend qu'il a contracté mariage sans avoir eu à voir le visage de sa femme qui était voilé selon la tradition sémitique. Aussi, Jacob n'a pu se rendre compte qu'il a épousé Léa et non Rachel qu'au lendemain de la nuit de noces, suite à la consommation du mariage, ainsi que l'imposait la tradition de l'époque (7).
On peut encore citer d'autres références de la littérature juive : 3Maccabées 4.6 [livre apocryphe]; Mishna, Ketuboth, 72a-b. De fait, au premier siècle de l'ère commune, la coutume pour les femmes de se couvrir la tête en public était quasi-universelle; et non seulement dans le monde oriental ou la culture juive. On en trouve aussi trace dans la culture gréco-romaine (8).
Ce rappel étant fait, ne serait-il pas plus juste désormais de qualifier nos femmes voilées de religieuses chrétiennes plutôt que musulmanes, puisqu'elles honorent moins une prescription du Coran que de la Bible ?
NOTES
(1) 1 Corinthiens 11, versets 3 à 15.
(2) 1 Thessaloniciens 5, verset 17 (5.17 Priez sans cesse).(3) Isaïe 47.2.
(4) 1. Thimothée 2.9
(5) 1 Pierre 3, versets 1 à 5(6) Genèse 24.65.
(7) Voir le récit dans Genèse 29 versets 15 à 26.
(8) Cf., par exemple, Plutarque, Oeuvres morales, 3. 232c; 4. 267b et Apulée, L'Âne d'or, 11
Publié en deux parties sur Al Huffington Post