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mercredi 16 mars 2016

Une mentalité terroriste 7

Que le ministre de la Justice reconnaisse d'abord les droits des innocents avant de dialoguer avec les terroristes !



Dans une déclaration à radio Shems Fm,[1] le ministre de la Justice et des Droits de l'Homme a tenu dernièrement des propos ahurissants, en pleine guerre antiterroriste. Ainsi a-t-il assuré notamment ceci :   "Qui sont les terroristes au final? Ce sont des enfants de notre pays (...) qui ont pris le mauvais (chemin) et ont fait du mal à leur société. Nous sommes pour le châtiment mais c'est bien aussi si nous parvenons à réformer la mentalité".[2]
Si un tel propos part d'un bon sentiment, il ne traduit pas moins un imaginaire pour le moins tolérant pour les abominables forfaits des terroristes. Comment envisager pour les auteurs des crimes terroristes une réhabilitation s'ils doivent payer pour leurs crimes, comme l'a pourtant bien dit le Ministre? Car la loi prévoit la peine de mort; Monsieur Mansour serait-il, par hasard contre la peine capitale ? Et pourquoi le serait-il alors uniquement pour les terroristes dont le crime est l'abomination absolue ?
De plus, en tenant de tels propos, ne prend-il pas le risque d'affaiblir le moral de nos vaillants combattants, étant donné qu'il est inadmissible de parler de possibilité de réhabiliter des terroristes tunisiens avant d'en avoir triomphé et qu'ils n'aient répudié la lutte armée?
On ne dialogue avec un criminel si on est sûr de son droit
Il est bien surprenant que le ministre du gouvernement d'un pays en pleine guerre contre de tels criminels ose tenir des propos de nature à donner un signal de faiblesse à l'ennemi. Car parler de dialogue et d'éventuel pardon, qui est déjà une éventualité contraire à la loi actuelle, n'est envisageable qu'après la totale victoire, sinon cela revient à se mettre en situation de faiblesse. Le ministre de la Justice est-il donc d'ores et déjà sûr de la victoire de la Tunisie sur le terrorisme ?
Par ailleurs, l'art de la guerre enseigne qu'on doit exclure, durant la bataille, toute mansuétude si l'on est absolument sûr de son droit légitime à combattre ces hordes sauvages. M. Mansour douterait-il par hasard de la légitimité du combat antiterroriste de la Tunisie?
Au surplus, ne contredit-on pas le principe admis de punir prévoyant déjà la peine capitale, en faisant état de disponibilité au dialogue ? Surtout qu'il a, de tout temps, été exclu de dialoguer avec les barbares, comme le sont nos daéchiens.
Criminalisons le jihad mineur, école du crime !
M. le ministre penserait-il, par hasard, à une quelconque légitimité des menées de nos jeunes terroristes? Qu'il le dise alors ! Pense-t-il, comme certains, que ces criminels ne pratiquent que le jihad, mineur qui plus est, qui serait licite ?
Ne croit-il donc pas que ce type de lutte armée est devenu non seulement illicite en islam, mais aussi illégale, car l'usage de la violence est de l'exclusive compétence de l'État ? Oublie-t-il que c'est la fausse conception de ce jihad qui encourage l'endoctrinement de ces supposées "victimes"?
La louable intention du ministre d’extraire de leurs pensées les idées destructrices ne serait-elle pas mieux servie en déclarant solennellement le jihad mineur forclos en islam tout comme l'a été déjà la hijra? Ne pense-t-il pas que c'est même impératif aujourd'hui au moment où un tel jihad s'est transformé en école du crime?[3]
Si nos terroristes sanguinaires sont victimes de perceptions fausses, n'est-ce pas surtout du fait qu'on n'ose pas leur préciser que le jihad mineur est illicite ? Or, désormais, tout silence à ce sujet encourage l'endoctrinement de ces victimes. Aussi, criminaliser le jihad mineur serait la meilleure façon d'arriver à une telle fin.[4]
Abolissons d'abord nos lois scélérates!
Si, comme semble le dire Monsieur Mansour, nos terroristes sont des enfants de la patrie ayant pris un mauvais chemin causant du tort à la société, peut-on oublier qu'ils ont commis et commettent des crimes? Et doit-on occulter le fait qu'il y a nombre d'autres jeunes — innocents quant à eux — avec lesquels le ministère de la Justice ne songe même pas à dialoguer ni à plus forte raison pardonner?
Les autorités continuent même à briser la vie de jeunes dont le seul crime est de consommer un joint, produit déjà moins nocif que la cigarette, et ne l'étant au pis que pour la santé du consommateur. Leur liberté compte-t-elle moins que celle d'un terroriste, ayant du sang sur les mains? Et pourquoi ne pas envisager la même clémence pour les gays qui ne tuent pas, mais font l'amour, meilleur antidote à la haine et au crime terroriste?
Sauf à tenir compte de ces tristes réalités, la mansuétude qui marque les propos du ministre ne serait qu'immorale, devenant même coupable, faisant une fausse lecture de l'humanisme tout en usant de la honteuse pratique de deux poids deux mesures dans un pays se voulant État de droit.
Aussi, disons-le haut et fort : s’il existe une possibilité de réhabiliter les terroristes, elle ne peut et ne doit être envisagée qu'après avoir réhabilité les victimes innocentes de nos lois scélérates dont on n'ose pas suspendre l'application, alors qu'elles sont caduques depuis l'adoption de la Constitution. J'en citais récemment un cas flagrant engageant la responsabilité de l'État.[5]
Pourquoi donc Monsieur Mansour n'ose-t-il pas prendre sur sa lancée — ce qui est légalement possible et même impératif — un arrêté suspendant l'application immédiate des textes juridiques pénalisant la consommation d'alcool, du cannabis et des relations entre personnes de même sexe? Ce faisant, il sera fondé à envisager d’être clément avec les daéchiens.
Sinon, le sang des victimes de ces barbares lui interdit la moindre clémence, sauf à risquer de trahir leur sacrifice pour la patrie. En effet, c'est à cela que revient la culture de pensées tolérantes à l'égard du terrorisme sans en faire bénéficier au préalable tous ceux qui les méritent, étant d'absolues victimes d'une législation obsolète, terroriste même !

Publié sur Al Huffington Post