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dimanche 18 octobre 2015

Recettes terroricides 9

Cannabis : Proposition de texte dépénalisant la consommation et rectifiant la flagrante lacune du projet de loi gouvernemental




La dernière affaire impliquant un chanteur de rap relance le débat sur la nécessité de dépénaliser totalement la consommation du cannabis en Tunisie, car la réforme actuellement est honteuse, continuant à pénaliser les innocentes victimes des vrais délinquants, ceux qui font métier du trafic de la drogue.

Un jeu malsain de machiavéliques politiciens

La soi-disant réforme de la loi 52 est la preuve tangible que le gouvernement n'a aucune vision réaliste de la situation de notre jeunesse et des ravages des drogues douces dans la société. Il croit légiférer pour contrer le fléau de la toxicomanie quand il ne fait que l'envenimer.*

Nous avons déjà dit ici** et ailleurs*** que les instances les plus crédibles et les plus compétentes en la matière conseillent comme seule solution susceptible d'avoir des effets concrètement bénéfiques en l'objet de dépénaliser sans hésitation la consommation.
Or, le gouvernement persiste et signe dans sa coupure ahurissante du pays, érigent même l'État contre la société. Ce qui le conduira à sa perte. Car toute jeunesse a sa gourme à jeter, et elle se fait aujourd'hui par le sexe, l'alcool et le joint, lequel demeure plus inoffensif qu'une cigarette nullement criminalisée. Aussi, criminaliser une consommation cannabique qui relève au pire de la bêtise inévitable d'une jeunesse qui découvre la vie et que son âge excuse, c'est prétendre tuer une mouche avec un bazooka.

Certes, le projet de loi entrevoit maintenant de timides mesures de réinsertion en substitution aux peines pour le primo-consommateur; mais cela ne servira pas à grand-chose, le mal absolu étant de continuer à criminaliser une consommation devenue banale de la part de jeunes victimes innocentes qu'on ne peut empêcher de s'essayer aujourd'hui au joint comme hier leurs parents à la cigarette et dont on saccage ainsi la vie, en faisant des délinquants.

N'est-ce pas la volonté chez certains politiciens machiavéliques cherchant à en  faire des révoltés contre l'ordre établi, ennemis de la société, futurs terroristes ? Qu'on y réfléchisse ! L'expérience humaine nous apprend que les plus vertueux ne sont pas  ceux qui usent de la vertu pour le vice, le leur propre en premier !
       
Dépénaliser la consommation, antidote à la toxicomanie

Aujourd'hui, et toutes les études sérieusement objectives le prouvent, l'interdit de la consommation attise l'intérêt pour le joint et la meilleure façon d'amener les jeunes à ne pas tomber dans les pièges que leur tendent les trafiquants est de banaliser la consommation en la dépénalisant, lui enlevant le halo qui l'entoure comme moyen de contester l'ordre établi qui se veut encore plus autoritaire et répressif que celui d'une dictature officiellement déchue.

En effet, n'ayant plus devant leurs yeux la fausse aura de la chose interdite et avec des campagnes soutenues de sensibilisation, les jeunes succomberont moins à une tentation dont le ressort psychologique relève surtout de l'ordre de la contestation et d'un mimétisme viral.

Il n'est plus besoin de prouver que la tentation a un pouvoir inversement proportionnel à sa nature : si sur quoi elle porte est objet d'interdit, son attrait n'est que plus grand et se démultiplie à l'infini en notre société encore autoritaire alors que la société accepte mal un tel autoritarisme passé de mode, les mentalités ayant changé.

De plus, comme  déjà rappelé, il a été prouvé que le cannabis a été injustement victime d'anathème, étant bien plus inoffensif que la vilaine cigarette qu'on voit presque sur toutes les lèvres. Alors, pour être juste, pourquoi ne pas interdire aussi la cigarette ? On sait bien que des lobbys s'y opposent !

Alors, il faut arrêter de simuler le service de la morale quand on ne fait que plier aux injonctions d'un lobby religieux ou conservateur immoral agissant, en cette matière comme dans d'autres, à dresser l'État contre la société, usant à tort de la religion.

Celle-ci n'a jamais été pour l'injustice ou contre la liberté du croyant dont elle protège la liberté et le droit de faire usage de sa raison ; quitte à se tromper, il est appelé à réussir l'épreuve de résister à la tentation. C'est l'épreuve qui prouve la piété et donc la tentation doit exister pour réussir à y résister.

En matière de cannabis, une telle épreuve c'est bien la possibilité de consommer librement et sans encourir aucun risque ce joint dont la nocivité, déjà moindre que celle de la cigarette, n'est avérée qu'en cas d'addiction. Ce qui suppose une longue habitude qui est loin d'être le cas de notre jeunesse.

La morale islamique impose l'épreuve de la tentation 

De plus, l'éthique islamique authentique, si elle marque  la nécessité du respect de la Loi religieuse et de la Tradition prophétique, souligne l'impérieuse nécessité que cela soit fait par conviction et libre arbitre.

Car la visée de la Loi de Dieu est l'intérêt de la créature faible et imparfaite par nature; et il est attesté qu'on ne peut faire entrer de force au paradis le fidèle qui doit faire acte de sa bonne foi.

Aussi, la morale islamique correcte est dans l'effort soutenu à faire sur soi  pour ne pas se laisser emporter par ses appétits et pulsions. Or, pour garder la maîtrise de soi vis-à-vis des tentations, celles-ci doivent bien exister !

La piété véritable en islam n'est pas l'abolition de la tentation, mais bel et bien dans l'épreuve que doit pouvoir subir le croyant afin de faire acte de foi en résistant librement à la tentation; non pas par peur de la sanction, mais par la force d'âme qui lui permet de maintenir ses sens dans un état de tranquillité et de sérénité.

L'interdit en islam n'est pas la disparition de la tentation, car il a pour but que le fidèle vérifie par une telle tentation et au vu de cet interdit s'il est bien libre de tout esclavage à l'égard des passions inhérentes à la nature humaine, faible et imparfaite.

C'est l'effort maximal, jihad akbar, qui commande donc qu'on lève tout interdit abusivement attribué à l'éthique islamique alors qu'il la viole. C'est le cas de la consommation de cette drogue douce qu'est le cannabis, nécessaire épreuve pour vérifier la sincérité de sa foi en toute liberté et connaissance de cause. Ce qui est le véritable islam. 
   
Nécessaire rectification du projet gouvernemental

Ces considérations de bon sens rappelées, voici à l'intention de nos gouvernants, qui semblent en panne d'idées utiles au bien de la société, un préambule et un article que nous leur proposons en les invitant à les insérer dans le projet de réforme de la loi 52 sur les stupéfiants.

En y donnant suite, le gouvernement ne fera que montre de sagesse, arrêtant de harceler notre innocente jeunesse dont le tort, en fumant un malheureux joint, est bien moindre que celui de griller une cigarette, bien répandu dans les rangs de nos respectables supposés responsables.

Proposition
de préambule et de nouvel article 1er
pour le projet de loi
réformant la législation sur les stupéfiants
    
Préambule (nouveau)
  • Attendu que les études les plus fiables, notamment au sein de l'ONU, prouvent que la nocivité du cannabis est bien loin d'être ce qu'on soutient à tort à propos d'une plante aux vertus thérapeutiques avérées et à l'addiction inférieure à celle constatée pour le tabagisme;
  • Attendu que de telles instances internationales crédibles et fiables suggèrent comme meilleure parade à une addiction au cannabis, qui est la seule de nature à le rendre nocif, la dépénalisation de la consommation;
  • Attendu que la morale islamique correctement interprétée insiste assez sur la liberté du croyant et la nécessité pour lui de faire acte de résistance aux tentations, lesquelles doivent exister afin de permettre une telle épreuve indispensable afin de prouver la foi sincère qu'exige l'islam en toute liberté et loin de la moindre ostentation;
  • Le présent projet de loi de réforme de la législation nationale sur les stupéfiants pose le principe de dépénalisation de la consommation du cannabis et des drogues douces comme la clef de voûte de toute action sérieuse et efficace contre le fléau de la drogue dont les ravages sont encouragés par l'interdiction qui la frappe.
  • Aussi, seul le trafic, qui est le vrai crime, est à interdire et à réprimer le plus sévèrement.

Article Premier (nouveau)
       La consommation des drogues douces, notamment le cannabis, est dépénalisée sur le territoire tunisien.
     Tout trafic de ces drogues est par contre le plus sévèrement interdit et réprimé selon les modalités fixées par la présente loi.
        Sont aussi encouragées les actions associatives et de la société civile de prévention ainsi que prévu par la présente loi.  
            


Publié sur Al Huffington Post