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I-SLAM : ISLAM POSTMODERNE








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jeudi 15 septembre 2016

Jeune Tunisie 9

Ces nouveaux mécréants qui refusent «Muhammad, le messager de Dieu» !



Il est de mécréants qui veulent rééditer l'histoire des débuts de l'islam, quand le prophète de l'islam était harcelé et combattu par des mécréants refusant la nouvelle religion au prétexte qu'ils sont tenus de s'attacher à celle de leurs pères.

C'est ce que font nous faux musulmans qui s'opposent à une oeuvre d'art qui ne fait nullement du tort à l'islam, rappelant juste son histoire véridique. Son seul tort est que son réalisateur Majid Majidi est d'origine iranienne et qu'il figure le prophète.

Un film à la gloire de l'islam

Or, l'Iranien chiite est bel et bien musulman et a plus de droit à l'islam que les intégristes relevant d'hérésies diverses n'ayant aucune attache avec l'islam sunnite, comme le wahhabisme.

Ensuite, le film ne représente pas directement le prophète, mais  juste sa silhouette. Cela étant, quand est-ce que nos zélotes voudront-ils comprendre que l'islam n'interdit nullement la représentation du prophète ?       
  
Il est temps d'arrêter de défigurer l'islam : rien n'interdit de représenter le prophète; cela est même la règle dans les livres de fiqh. Arrêtons d'être plus royalistes que le roi ! Le film est parfaitement visible en Tunisie ! Non seulement le droit l'autorise, mais aussi l'islam bien compris !

La création est libre en Tunisie et sa diffusion l'est aussi et il ne doit y avoir aucun empêchement, sous forme d'autorisation préalable, pour empêcher la diffusion du film en question. Car la censure a vécu en une Tunisie où il ne doit y avoir plus de place pour les esprits rétrogrades voulant vainement empêcher le Tunisien de juger de lui-même ce qui lui convient et ce qui ne lui convient pas !

Arrêtons avec la mentalité de la dictature ! D'autant plus que la non-diffusion de cette oeuvre est non seulement contraire à la législation tunisienne, mais aussi à la religion musulmane.

Une interdiction contraire à l'islam

Une telle interdiction n'honore point l'islam, car il n'y est nulle interdiction de représenter le prophète. C'est ce qui a donné d'ailleurs tant de miniatures largement répandues dans les arts islamiques. Faut-il renier de tels arts qui ont fait la civilisation arabe islamique ? Faut-il renier notre histoire ?

De plus, les ouvrages les plus sérieux de notre riche tradition littéraire, y compris les livres religieux, regorgent de descriptions du prophète dans le plus infime détail. Certaines sont même plus expressives qu'une photo. Et cela en un temps où la photographie n'existait pas encore ! Pourtant aucun vrai musulman ne s'est offusqué de telles représentations.

Il faut dire qu'on était à une époque de civilisation islamique et non de décadence comme aujourd'hui, ce qui a amené des pratiques obscurantistes auxquelles se rattache l'interdiction de ce film qui est bien à la gloire de l'islam.

C'est bien ce qui fait que le faux islam intégriste, celui des nouveaux mécréants de la jahilya de l'islam, cherche à ériger sa lecture faussée de la foi des Lumières que fut l'islam. Il serait donc temps que les autorités de ce pays, censées être au service de la légalité, cessent de justifier par des raisonnements abracadabrants des attitudes liberticides et antidémocratiques en se réclamant de la religion, car l'islam est bien innocent de ce qu'on lui attribue.

L'islam est une foi de libertés, libertaire même; et il est temps que la Tunisie, État cicil constitutionnellement, renoue avec les fondements de l'islam authentique bafoués par une interprétation qui ne correspond pas à la tunisianité qui est toute tolérance.

Les autorités ne respectent ni la constitution ni l'islam

Aussi, il est bien surprenant et même ahurissant d'entendre une voix autorisée du ministère de la Culture, Madame Mounira Ben Halima, nous dire qu' « au vu du sujet et de la représentation du prophète, le ministère de la Culture tunisienne ne pense pas que l'on pourrait donner une autorisation dans le contexte actuel, et même dans un autre contexte, à la diffusion de ce genre de films ».

Ne sait-elle pas qu'on n'hésite plus à représenter les figures islamiques les plus prestigieuses, comme ce fut récemment le cas avec le Calife Omar dans un feuilleton diffusé durant ramadan ? Il faut arrêter avec notre intégrisme occulte !

Où la Tunisie est un État civil ou elle ne l'est pas. Voici donc un autre teste pour le parti islamiste qui fait des mains et des pays pour empêcher la diffusion du film au prétexte que reprend tout bêtement le ministère de la culture, et qui est une pure mystification, à savoir que « ce genre de films… cause des problèmes ».

Oui, ce genre de films cause des problèmes, mais uniquement dans la tête d'une minorité de zélotes qui est prompte à agiter ce spectre et à l'entretenir avec des hordes endoctrinées.

Contrairement à ce qu'affirme cette directrice des arts audiovisuels, qui n'est manifestement pas à sa place, il n'est aucune limite à la création et à l'art surtout quand ils servent non pas à la « provocation des sentiments des musulmans », comme le prétend un parti qui use de l'islam comme d'un fonds de commerce, mais de rétablissement de ses vraies valeurs bafouées par les nouveaux mécréants.

De plus, il n'y a aucune raison sécuritaire ni atteinte à « l'unité spirituelle et politique » du pays — comme ose le dire notre directrice — si le principal parti islamiste assume ses responsabilités et se déclare pour la diffusion du film au nom justement du respect de l'islam et de la loi suprême en Tunisie.

Alors, Ennahdha démocrate ? C'est le moment de le prouver en militant pour l'islam authentique et en soutenant la diffusion de  « Muhammed, le messager de Dieu ». Au moment où la Tunisie s'apprête aux Journées Cinématographiques de Carthage, c'est une bien mauvaise image qu'on donnera de la Tunisie qui se veut une exception dans le monde arabe islamique.

Que les organisateurs pèsent donc de tout leur poids pour la diffusion de ce film en allant, s'il le faut, jusqu'à la menace d'annulation des JCC. Car c'est une bataille qui ne doit pas être perdue, sinon ce seront toutes nos libertés qui en feront les frais. Demain commence aujourd'hui ! Et c'est bien au nom de l'islam authentique qu'il faut agir tout autant que de la loi civile.   


Publié sur Al Huffington Post