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jeudi 5 mars 2015

Im-posture des élites 3

Tunisie, 8 mars 2015 : la femme honorée




Ce 8 mars 2015, comme chaque année, c'est la fête de la femme partout dans le monde, journée internationale de la femme oblige.

Elle fut instaurée par l'ONU en 1977 par une résolution appelant les nations membres à célébrer « les droits de la femme et la paix internationale ».

Aussi, célébrer une journée de la femme sans promouvoir ses droits, revient à ne pas célébrer réellement la femme !

La femme contre l’obscurantisme

Nos fêtes et célébrations ne doivent plus être de simples festivités convenues, juste bonnes pour des discours creux de la part des responsables en charge de nos destinées, s’adonnant à la langue de bois.

Certes, la journée de la femme en Tunisie est une occasion rare permettant la manifestation de la vigueur de la lutte de la femme tunisienne pour ses droits intangibles.

On sait le rôle qu'elle a joué dans la révolution et surtout pour contrer l'obscurantisme qui a failli emporter les précieux acquis de Bourguiba dans notre pays.

Toutefois, le legs bourguibien est resté inachevé, et prétendre servir les droits de la femme juste en préservant le Code du Statut personnel est notoirement insuffisant.

La femme doit donc interpeller le nouveau régime en place à la réussite duquel elle a contribué activement  afin que ses droits soient renforcés durant cette journée, ne serait-ce que par des annonces qui auront l'avantage d'engager pour l’avenir le plus immédiat.

De telles mesures peuvent n'être en ce jour que symboliques, mais on sait à quel point le symbole, maître de l'imaginaire, contrôle nos pensées et nos actions.

Des droits à promouvoir

Par exemple, on pourrait proclamer la totale liberté de la femme de ne pas se couvrir d'un voile; ce qui n'est pas garanti dans la confusion actuelle des valeurs.

Nous avons ainsi rappelé ici la pratique honteuse, toujours suivie, du protocole de la présidence qui oblige la femme de se couvrir la tête en prêtant serment, faisant du voile un signe islamique.

Or, il n'en est rien ! En termes d'obligations, le voile en islam ne serait plutôt qu’un reliquat de la tradition judéo-chrétienne, car le voile n'a aucun caractère religieux dans le Coran contrairement à la Bible.

Pareillement, il serait judicieux que le Président, honorant ainsi le vote féminin qui s'est porté sur lui lors de la présidentielle, décide la parfaite égalité entre les sexes.

En effet, contrairement aux apparences, on en est loin ! Et cela ne sera effectif qu'avec des mesures touchant aux vraies causes de l'infériorité de la flemme, qui sont pour la plupart une fausse interprétation de la religion.

Ainsi, l'égalité des parts successorales est une absolue nécessité dans un État civil comme la Tunisie ! C'est même une honte que l'inégalité actuelle y persiste, car elle n'est qu'en apparence islamique. Effectivement, si elle respecte la lettre d'un texte du Coran, elle en viole l'esprit et les visées.

Or le Coran est un texte dont les prescriptions sont valables pour tous et pour tous les temps. Si sa lettre est venue adaptée aux contingences du moment, ce n'est pas pour le rester éternellement, ce qui est éternel étant l'esprit du texte.

Aussi, le texte doit évoluer pour tenir compte des exigences du temps, consacrant de la sorte le caractère éternel des  prescriptions coraniques tout en agissant dans le sens tracé par l'islam ayant consisté à élever le statut de la femme et à parfaire sa totale égalité avec l'homme.

C'est ainsi qu'en un temps où la femme n'avait droit à rien dans un monde d'homme, la loi musulmane l’a honorée en lui réservant une part fixe. En un temps aussi où la femme était une marchandise qu'on achetait ou qu'on rejetait, allant jusqu'à l'enterrer vivante, l'islam a interdit une telle horrible pratique et a limité le nombre des épouses à quatre.

Ce faisant, l'islam n'a fait qu'initier un processus, indiquant à l'homme doué de raison la voie à suivre. C'est ce qu'a compris Bourguiba en interdisant la polygamie. C'est ce que l'héritier de Bourguiba, Caïd Essebsi est appelé à parfaire en décrétant en cette journée de la femme la parfaite égalité des sexes en matière successorale.

Contrer Daech


Plus que tout discours et toute manifestation, une telle annonce sera la meilleure célébration de la fête de la femme en cette année qui sera alors mémorable.

Qu'on ne s'y trompe surtout pas ! Ce n'est pas en faisant des concessions à l'islamisme supposé modéré qu'on évitera la fascisation de notre belle religion. C'est plutôt en les forçant à une évolution soutenue dans les acquis humanitaires, en leur démontrant que l'islam est humaniste et qu'il doit être conforme aux standards internationaux, qu'on réussira à barrer la route aux intégrismes de toutes sortes, déclarés comme cachés.

Sinon, Daech finira par triompher. Car, aujourd'hui, il n'y  a plus d’alternative : c'est soit l'islam des droits et des libertés, soit l'islam de Daech; il n'y a aucun choix intermédiaire.

L'islam a été une révolution mentale et il doit le rester; sinon, il sera forcément daéchien, qui n’est que la déclinaison paroxystique du wahhabisme. Qu'on y réfléchisse et qu'on saisisse la première journée de la femme pour l'affirmer et y travailler le plus sérieusement du monde et le plus rapidement !

Après tout, c’est ce qu'a fait Bourguiba au sortir de l'indépendance, ne tardant pas à honorer la femme  à travers sa mère.

Aujourd’hui, son successeur et continuateur, le président Caïd Essebsi ne pourra pas faire moins que d'honorer la femme, son électrice, en annonçant à l’occasion de cette journée la prochaine abolition de toutes les lois inégalitaires, telle celle en matière successorale.

Ainsi donnera-t-il, commençant par la femme, le signal d'une réforme qui n'a que trop tardé de notre droit, l’expurgeant des lois scélérates, car supposées inspirées de l'islam alors qu'elles le violent de manière caractérisée.

La femme tunisienne le vaut bien en cette journée internationale de ses droits. Car, la Tunisie sera femme ou elle ne sera plus.

L'histoire retiendra alors, en Tunisie, mais ailleurs aussi, dans le monde arabe musulman pour le moins, que le 8 mars 2015, en Tunisie, la femme a été honorée !


Publié sur Al Hiuffignton Post
Le site a fermé, le lien fonctionnel était :
http://www.huffpostmaghreb.com/farhat-othman/tunisie-8-mars-2015-la-fe_b_6808056.html