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I-SLAM : ISLAM POSTMODERNE








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samedi 11 novembre 2017

Provoaction axiologique 9

Une nouvelle conquête de l’Ouest




L’Ouest dont il s’agit ici est le Maghreb, qui est l’ouest de l’Orient. Aussi n’est-il ni surprenant, ni illogique, ni surtout immoral qu’il reproduise les valeurs de l’Occident dont il relève économiquement et financièrement.   
Même si certaines de ses élites "orientalocentrées"  ne le souhaitaient pas, la position stratégique du Maghreb en fait un centre d’intérêt et de haute stratégie pour l’Occident. C’est par une conversion à une telle realpolitik que les islamistes au Maghreb, notamment en Tunisie, ont accédé au pouvoir à la faveur d'une nouvelle conquête de l’Ouest que les Américains y ont décidé de reproduire pour le service de leurs intérêts qu’ils soient militaires et politiques, ou idéologiques et culturels ou, surtout, économiques et financiers.
Ainsi assiste-t-on à un déploiement effréné du capitalisme mondialisé en Tunisie et au Maroc qui rappelle, par ses excès, les débuts du capitalisme quand il était encore sauvage avant de s’assagir un peu sous la contrainte de la démocratie et des valeurs humanistes.
En cela, les Occidentaux sont aidés activement par les élites occidentalocentristes qui, aussi dogmatiques que les intégristes entichés d'un Orient mythique, sont moins attachées aux valeurs propres du pays et les aspirations libertaires de son peuple qu'à une conception faussée taillée sur mesure sur le modèle en vigueur en Occident, bien qu'il soit désormais vidé de ce qui a fait les Lumières d'Occident, aujourd'hui clignotantes sinon éteintes du fait d'une crise particulièrement éthique pour cause d'excès de matérialisme.

Remake du Far West

On ne le sait que trop : la conquête de l’Ouest a été une succession de drames et de succès. Ces derniers étaient ceux du capitalisme naissant et du monde moderne qui se ne s’embarrassait pas des premiers endeuillant les pauvres, décimant les Indiens dont on a spolié les terres et réduits à vivre dans des réserves.
Cela n’a pas moins empêché l’extension de la civilisation et le progrès industriel lequel s’est d’ailleurs fait dans de terribles conditions pour les classes laborieuses.
Or, il se passe la même chose aujourd’hui en notre Maghreb dans ce monde qui n’est plus qu’un immeuble planétaire. Aussi, le capitalisme mondial qui voit ses affaires réduites en Occident et sa marge de manoeuvre rognée par les lois rationalisant son activité pour le retenir de ne se soucier que de ses plus-values, s’étend-il dans les pays où encore manquent les lois qui l’empêchent de se dévergonder.
Il lui est ainsi loisible de se permettre, et au plus vite, de faire le plein d’affaires, quitte à être sauvage, profitant de l’absence de démocratie, dont il ne fera rien de sérieux encourager l’advenue, contrairement à ce qu’il affiche pour tromper, ses intérêts se satisfaisant, au mieux, d’une sous-démocratie.     

Résurgence du capitalisme sauvage    

Pour cela, on voit bien en Tunisie cette course effrénée aux affaires, tout le monde s’y mettant au nom de la libéralisation du pays, quand ce n’est que celle de son économie et des services, juste ce qu’il faut pour ne pas contrarier les intérêts d’un capitalisme redevenu sauvage.
Ce dernier, d’ailleurs, pour emporter la mise au Maghreb, a reproduit la botte secrète ayant été pour son fabuleux développement en Occident : une alliance avec les religieux les plus dogmatiques, hier les protestants, aujourd’hui les intégristes islamistes.
C’est bien ce qu’on appelle l’argent sale (or, c'est son emploi qui l'est) et qui n’est que ce retour en force dans notre pays du capitalisme sauvage. c’est lui qui est le plus souvent derrière ces formes brutes dévergondées de l’affairisme qu’est la contrebande et la corruption et contre lesquels on ne peut pas grand-chose, étant donné qu’il s’agit d’un système dépassant les frontières et les capacités d’un seul petit pays comme la Tunisie.
D’autant plus que cela se nourrit d’un dogmatisme religieux et d’un illogisme effarant. Prenons pour cela l’exemple éloquent de la contrebande d’alcool. On sait bien qu’elle se nourrit du régime en vigueur de la nécessité d’autorisation pour sa vente et des restrictions qui en découlent pour de supposées raisons religieuses et de moralité. Or, il ne s’agit bien évidemment que de prétextes fallacieux, aussi bien religieux que moraux !             

Impératif d’un libéralisme complet

On le note bien : on opte pour un faux libéralisme, juste affairiste, étant cantonné aux domaines économique et financier, alors que le vrai libéralisme, ce laissez-faire laissez-passer est un tout concernant déjà non seulement les marchandises, mais les humains. Et on est loin du droit à circuler librement ! Ensuite, il doit être total, holiste, ne se limitant pas au secteur économique, mais impliquant également et surtout la société avec la libéralisation des lois régissant le qoutidien citoyen, notamment dans le domaine de la vie privée.
De tout cela, on se désintéresse, laissant la société ployer sous des lois scélérates remontant non seulement à la dictature, mais aussi au protectorat. Dans un pareil environnement de contraintes et de répression, pour tromper sur l’état des libertés, on multiplie alors les manifestations festives destinées souvent à une minorité, les larges masses s’en désintéressant, n’ayant pas la tête à de telles mesquines réjouissances quand la majorité de la jeunesse continue à être brimée par des lois liberticides. Ce qui n'arrange que les intégristes se nourrissant de la désespérance généralisée, poursuivant leur travail de sape à la faveur du maintien en l'état de la législation scélérate dont seul l'abolition stoppera leurs menées occultes.        
Il n’est donc pas étonnant que se multiplient dans un pays devenu cette sorte de Far West sauvage les manifestations criminelles qui, au fond, ne sont que la parodie des manifestations voulues d’allégresses dans un pays qui étouffe. Au vrai, les braquages, vols, viols, agressions et meurtre ne sont-ils pas que de véritables cris de détresse contre l’état d’ensauvagement du pays et de ses élites sous des dehors de bonhomie affectée, sans actes concrets ?
N'a-t-on pas évoqué la nécessité de l'égalité successorale, qu'a-t-on fait ? N'a-t-on pas dénoncé la criminalisation du bisou public, la négation du droit au sexe et la libre consommation d'alcool en tant que libertés privées sacrées ? Pourquoi donc tarder à abolir les lois y relatives au lieu d'en voter de nouvelle aussi scélérates ?  
Si nos pays maghrébins sont désormais, comme ils se présentent de plus en plus, des espaces étendus où les truands ont le loisir d’agir et de s’évanouir dans la nature sans rendre compte de leurs méfaits, le besoin ne se fait que plus sentir d’un shérif qui rappelle les outlaws et les cow-boys à leur devoir.
Ce qui impose une réforme législative libérale en matière sociale et des mœurs, devant aller de pair avec les avancées du libéralisme dans l'économie de ces pays. Et du fait de leur dépendance de l'environnement méditerranéen, cela ne saurait se limiter à la législation interne du Maghreb. Ce qui impose, pour répondre à la dramatique désespérance de la jeunesse, l'impérative nécessité de commencer par réaliser la libre circulation humaine tel qu'on s'applique activement à le faire pour les marchandises et les services.

Ainsi sera assagi le libéralisme au Maghreb, mettant un terme à sa sauvagerie devenue exagérée, étant confortée par l’intégrisme religieux, ce qui a fait naître ce capitalislamisme sauvage dont souffre cruellement aujourd'hui la Tunisie.   

Publié sur Huff Post