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I-SLAM : ISLAM POSTMODERNE








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lundi 28 juillet 2014

Nouvelle Andalousie 2

Le Maghreb est mozarabe



Le terme mozarabe مستعرب  a eu une fortune particulière en Espagne andalouse où il a désigné particulièrement les chrétiens arabisés. 

Or, l'état de « mozarabie » est en quelque sorte généralisé à tous les Arabes, étant donné que ceux-ci n'ont pas la langue arabe pour langue d'origine, l'ayant adoptée au cours de l'histoire.

Aussi, tous les Arabes sont en quelque sorte des mozarabes. Quelle belle leçon d'humilité donneraient alors les Arabes en reconnaissant cette sorte de péché originel qui fait que l'altérité s'impose d'office à tout Arabe étant donné qu'il est lui-même étranger à soi, à ce qu'il croyait être sa spécificité. 

D'ailleurs, celle-ci, motif d'une fierté parfois excessive, ne cadre plus avec les exigences de l'époque qui sont à la fusion, y compris des contraires, une symbiose forcément enrichissante. 

De plus, cet impératif de l'altérité lui est aussi imposé par leur foi aux Arabes. En effet, si elle est arabe par excellence, leur religion est loin d'être exclusive aux Arabes, consacrant l'égalité absolue de tous dans la foi.

Aujourd'hui, plus que jamais, le Maghreb doit reconnaître sa spécificité mozarabe afin de lever les derniers freins conscients et inconscients qui le font refuser cette nécessaire altérité. 

En l'occurrence, la dimension berbère ou amazighe doit pouvoir l'y aider non point comme facteur de division et d'émiettement comme on le croit à tort — le monde arabe ne l'ayant jamais été plus qu'aujourd'hui —, mais comme moteur d'unité, d'enrichissement et de créativité.

Toutefois, cette unité ne doit pas être une unicité absolue, exclusive de toute diversité; elle est d'abord et avant tout une unité variée, multiple, ce que les anciens appelaient unitax multiplex.

Il est sûr que l'islam est appelé à ce niveau à jouer un rôle majeur, assumant sa nature d'agrégateur, redevenant le ciment des peuples arabes, comme il l'a été des peuples étrangers ayant fait sa civilisation et sa culture universelles. Différents dans leur originalité, ceux-ci étaient et sont unis dans leur diversité dans une pensée complexe, une logique contradictorielle. C'est cela l'i-slam ou islam postmoderne.

Que vive donc le grand Maghreb, un Maghreb new mozarabe où l'arabe et l'amazigh réinventent l'islam pluriel, rationaliste et universaliste en cette postmodernité de toutes les innovations enfin organiques, conformes à la nature humaine. 

Ce n'est, rien moins, en somme, qu'une une nouvelle Andalousie au sud de la Méditerranée qu'on verra resplendir cette fois-ci  au moment où les feux de l'Orient s'éteignent. Le soleil se lèvera alors à l'Occident arabe ou mozarabe, cet Occident qui serait l'Orient éternel.