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samedi 21 mars 2015

Nouvelles Lumières 8

Terrorisme : la responsabilité d’Ennahdah pour déclarer seul licite le jihad akbar



  
L’acte terroriste qui a endeuillé la Tunisie a été perpétré par des jeunes dont on a lavé le cerveau par le discours haineux et belliciste de guerre sainte. Or, il n’est pas de guerre sainte en islam ! Cette notion dérive de la tradition judéo-chrétienne infiltrée en islam.
Dans notre religion, il n’y avait que le Fath, une guerre destinée à assurer les fondements du nouvel État islamique qui d’ailleurs n’a pas été que d’agression, privilégiant toujours l’accord et l’exemple.
C’est le jihad mineur qui a forcément pris fin avec l’instauration de l’islam qui a gagné par sa tolérance les cœurs où il est solidement installé. Continuer ce jihad, c’est oublier le jihad akbar, le seul qui doit être déclaré licite aujourd’hui.

Comme la hijra, le Jihad mineur est terminé

         C’est la responsabilité du principal parti de Tunisie de le déclarer et d’en faire la promotion auprès de ses adhérents, à commencer par les personnes en vue.
         En effet, le défi que représente Daech est tellement grave qu'il impose une parade d'envergure. La seule susceptible d'avoir un effet quelconque sur le fonds de commerce de ces suppôts de Satan consiste bien à déclarer le plus solennellement que le jihad mineur est légalement clos en islam.
         Tous les ulémas de l'islam modéré — en Tunisie pour le moins — doivent affirmer et démontrer que, depuis longtemps, le prosélytisme armé et la guerre ont pris fin en islam qui ne reconnaît plus que le jihad maximal, c'est-à-dire l'effort sur soi et la guerre à livrer à nos propres turpitudes humaines.
         En cela, le jihad n'est pas différent de la hijra; il lui était même intrinsèquement lié. Or, la hijra a pris fin dès l'entrée de l'islam triomphant à la Mecque et personne ne le conteste en notre religion. Pareillement, le Jihad a aussi pris fin dès la réussite de l'expansion de la civilisation arabe islamique à travers le monde et son installation durable dans les coeurs.
         Aujourd'hui, il n'est plus permis de mêler notre foi aux querelles politiques ni même aux contingences des causes de libération qui ne font que la défigurer. Les conflits terrestres doivent se régler selon les lois humaines des règles de la guerre et de la politique, l'islam devant garder son rang de message prêchant la paix dans les coeurs et dans le monde.
         Ennahdha étant au pouvoir et ayant une audience auprès d’une large part de la population doit donc soutenir le plus clairement que c'est par l'exemple que le musulman est appelé à défendre sa religion contre ses ennemis qui sont d'abord en lui, dans son comportement et ses rapports avec son prochain.
         Aucun musulman attaché à sa foi, correctement interprétée selon ses visées, ne peut ni ne doit se permettre d'agresser autrui; et s'il l'est, il se doit de réagir en être civilisé, ne se vengeant point sauvagement, recourant à la justice, la laissant suivre son cours ou agissant afin que cela soit le cas.

Rappeler que le jihad mineur est révolu

         Ennahdha est d’autant plus dans une telle obligation que la Tunisie est constitutionnellement devenue un État civil. Aussi, nos responsables religieux doivent le dire haut et fort et le répéter bien clairement au lieu de garder un silence coupable, car complice.
         C’est ainsi qu’Ennahdha se distinguera de ceux qui, au mieux, trouvent des excuses aux terroristes et à aux criminels terroristes faisant non seulement honte à l'islam, mais agissant activement pour en détruire les fondements. C'est ainsi que, renouant avec l'islam tunisien aux belles racines soufies, tolérant et ouvert à l'altérité, le parti de cheikh Ghannouchi écartera ces fauteurs de trouble de l'enceinte de l'islam qui est d'abord une quête de sérénité et un prêche de la paix.
         En notre pays endeuillé et pouvant l’être encore et encore par des esprits simples manipulés devenus les munitions de la haine religieuses, il n'est plus de tergiversation possible ! Tous les responsables — religieux ayant une quelconque écoute auprès de leurs ouailles ou civils occupant d'une manière ou d'une autre la scène politique — doivent assumer leur devoir d'assurer qu'il n'y a désormais de jihad licite en islam que le jihad akbar, celui mené par le croyant contre ses penchants, ses paroles et ses actions.
         C'est en améliorant sans cesse son comportement et ses rapports avec ses frères et sœurs les humains, y compris les plus différents de lui, que le musulman vrai renforcera l'islam qui se portera alors bien mieux qu'il ne l'est actuellement, puisqu’il ne donne plus que l'image d'une religion rétrograde, de haine et de violence quand il est d'abord une foi d'humanité et de spiritualité.
         Or, dans une telle horreur, la responsabilité d’Ennahdha est engagée en sa qualité de principal parti islamiste, mais aussi par simple devoir patriotique ! Le parti apportera alors la preuve de son sérieux dans sa foi en la démocratie. Trêve d’hypocrisie, en effet,  il est temps de déclarer solennellement que le jihad mineur est terminé, seul le jihad majeur reste licite.
         Nous réitérons donc ici un tel appel déjà adressé et à plusieurs reprises aux autorités religieuses, y compris au Mufti de la République dont c'est à la fois le devoir islamique et patriotique.


Publié sur Al Huffington Post
Le site a fermé, le lien fonctionnel était :
http://www.huffpostmaghreb.com/farhat-othman/terrorisme-la-responsabil_b_6913840.html?utm_hp_ref=maghreb