Mon manifeste d'amour au peuple 2/3
 




أطيب الله صباحكم، وشكرا على زيارتكم اللطيفة
Mon manifeste d'amour au peuple 3/3


I-SLAM : ISLAM POSTMODERNE








Accès direct à l'ensemble des articles منفذ مباشر إلى مجموع المقالات
(Voir ci-bas انظر بالأسفل)
Site optimisé pour Chrome

mercredi 29 janvier 2025

Nouveau Monde postmoderne 5

Déconstruction du 

complexe Proche-Orient 

2/3*



En un monde déboussolé, la voix de la raison se fait moins entendre dans le conformisme ambiant. Ce qui aggrave une confusion axiologique, cause et effet de la crise mondiale, génératrice de menaces pour l'humanité. Déjà, l'ordre international, pourtant injuste, n’est plus appliqué, les puissances du jour préférant des règles supposées s'y basant, servant leurs intérêts1. D'où une Absurdie où les turpitudes banalisées sont justifiées ; ce qui mande le rappel aux réquisits de la conscience afin de n'y sombrer. La fin inéluctable du monde antique arrivé à saturation n'est que faim de nouvelle réalité de solidarité effective ; le conflit de Palestine l'illustre.


Nœud gordien palestinien

Voilà près du millénaire que dure cette matrice d'injustice illustrant des manquements répétés aux devoirs de justice et d'éthique de la part des belligérants, de leurs soutiens. Ses origines factuelles éclairent ses prolongements, aujourd'hui inhumains et diaboliques à Gaza.

Suite au dépeçage de l'empire ottoman après la Seconde Guerre mondiale, le mandat britannique de Palestine a été le seul à amener l'intervention de l'organisme succédant à la Société des Nations (SDN). Aussi, l'Assemblée générale des Nations Unies a-t-elle adopté une résolution2 du partage en deux États pour arrêter une guerre larvée avec menées terroristes des deux côtés au service d'ambitions politiciennes et idéologiques, notamment juives sionistes3.

Ce fut aussi le cas des États arabes issus du démantèlement de l’occupant turc et qui s'improvisaient titulaires des droits des Palestiniens sur leur terre. Ainsi, malgré la position lucide visionnaire du président tunisien, Habib Bourguiba, exhortant ses pairs à accepter le plan de partage4, ils le refusèrent, déclarant la guerre à l'État juif naissant sur la partie lui ayant été attribuée5. Ce fut officiellement pour la sauvegarde de l'intégrité de la Palestine mais les arrière-pensées nationalistes prédominaient.

Hypocrisie initiale, elle allait durer ôtant sa légitimité au prétendu support arabe à une cause pourtant juste, la décrédibilisant au détriment des intérêts et des attentes des Palestiniens, fondés mais trahis. Aspirant à ses droits en démocratie authentique, ce peuple gêne forcément les dictatures arabes ne se souciant de son sort réduit à une condition pérenne de réfugiés oubliés, cantonnant sa cause dans l'impasse, tout en l'instrumentalisant, pour ne pas menacer leurs intérêts privatifs.


Vicieux jeu arabe

Tel vicieux jeu, doublé d'un autre, cynique, de l'Occident venant à la rescousse d'une idéologie sioniste suprémaciste6, n'a cessé de complexifier la question palestinienne atteignant le paroxysme de l'horreur par l'inertie coupable et la mauvaise foi généralisée face à l’horreur à Gaza.

Le jeu arabe arrangeait bien les intérêts des Israéliens, présentés en ennemis alors que les rapports occultes n'ont jamais manqué depuis le début. C'est désormais au grand jour qu'ils sont entretenus, dépassant le stade puéril de la diabolisation rhétorique pour une normalisation somme toute bienvenue, prétendue au service d'une paix juste selon la légalité internationale. Au vrai, elle s'en soucie moins que des intérêts nationaux de chaque État idéologiquement et géopolitiquement opposé à un État palestinien démocratique et souverain.

Il est faux, d'ailleurs, de croire les peuples arabes nation unie ; tout indique le contraire, non seulement pour les divisions actuelles. Il s'agit d'un artefact, transmutation structurelle survenue au cours du temps aux causes et effets enchevêtrés, tant artificiels qu'accidentels. Excepté la propension à une liberté ontologique, les Arabes n'ont rien de commun malgré le leurre de la religion. Certes, l'islam y est majoritaire, mais pas déclinaison en unique, sa langue même n'étant pas partagée, remplacée par les dialectes avec des conditions politiques et économiques différentes sinon opposées. De fait, l'islam a unifié les Arabes durant la révélation pour les désunir aussitôt le prophète décédé. Et malgré la prétention du sunnisme majoritaire à unifier les fidèles, il n'y réussit qu'en apparence étant imposé par les pouvoirs en place, tous autoritaires, dictatoriaux pour la plupart8.


Cynique jeu occidental

Le passé saisit le présent en politique ; cela manifeste, pour l'Occident, dans ses rapports avec les pays arabes, son passé colonial, ses lois ou leurs prolongements nationaux y étant toujours en vigueur. Et il garde l'aura de modèle de développement dont il joue quoique vidé des valeurs le sous-tendant‎, flagrant depuis la guerre à Gaza.

Elle a mis à nu une pléthore de mécanismes cyniques faisant du jeu un système de mensonge quant au crime majeur du vingtième siècle. Issu du génocide des juifs dont l’Occident était responsable, ce dernier a su s'en dédouaner se proclamant débiteur d'un soutien indéfectible des victimes d'hier, même s'ils deviennent bourreaux d'un peuple innocent, spolié de sa terre, agissant à lui faire subir ce qu'ils avaient enduré d'une partie dévoyée de l'Occident d'antan, les nazis chrétiens.

Cynique, l'Occident européen ne se retient pas de machiavélisme, rééditant une tragédie allègrement oubliée, œuvre de son leader incontesté, l'occupation par des colons venus d'Europe du territoire américain pris à ses habitants indiens. Désormais occultée, sinon niée, c'est à peine si l'on ose parler aussi du drame subséquent consistant à faire venir de l'étranger des esclaves enlevés en Afrique pour faire prospérer ledit pays continent puis l'Europe dévastée après les guerres mondiales9.

Un tel jeu atteint à l'innommable, allié à celui des Arabes ayant des relations avec Israël ou disposant de l'arme énergétique inutilisée. Particulièrement par l’inertie et le fait, pour les descendants des auteurs nazis du génocide juif, de donner aux victimes d'hier un quasi-droit non à la vengeance mais à l'agression génocidaire d'un peuple innocent de leur martyre.


NOTES

1 Il s'agit de ce qu'on a appelé, à la suite de John Dugard, professeur de droit international aux Pays-Bas, Ordre fondé sur des règles (Rules-Based International Order ou RBIO), dans l'éditorial de février 2023 du Leiden Journal Of International Law, intitulé « Le choix qui nous attend : le droit international ou un "ordre international fondé sur des règles" » ? C'est « un ordre utilisé par l’Occident, [...] en particulier les États-Unis, pour assurer sa domination [avec] des règles [qui] sont des accords tacites entre une poignée d’États occidentaux », mais en totale opposition avec le droit international. En effet, « les États-Unis poussent si fort leur "ordre international fondé sur des règles" [RBIO] précisément parce qu'ils veulent éviter d'approuver et d'obéir sans réserve à une idée plus ancienne, plus simple et plus claire : celle du droit international. [... ] C'est pourquoi l'administration Biden préfère le RBIO au droit international... Le RBIO ne définit pas réellement de règles comme le feraient des avocats. Il n'a pas de tribunaux ni de procédures de règlement des différends... l'ordre international fondé sur des règles est suffisamment malléable pour faire allusion à l'existence de normes tout en permettant aux États-Unis d'affirmer leurs propres intérêts nationaux. » Ce qui aggrave l'opposition entre le droit international et « l'ordre fondé sur des règles » amenant le second à miner le premier. 

2 La résolution 181 adoptée par l'Assemblée générale le 29 novembre 1947, recommandant le partage de la Palestine entre un État juif et un État arabe en proposant pour les Lieux saints un « corpus separatum ». Pour l'État juif : 14 000 kilomètres carrés, avec 558 000 Juifs et 405.000 Arabes ; pour l'État arabe : 11.500 kilomètres carrés, avec 804.000 Arabes et 10 000 Juifs ; pour la zone internationale qui aurait compris les Lieux saints, Jérusalem et Bethléem : 106 000 Arabes et 100 000 Juifs. De plus, une union économique, monétaire et douanière était prévue entre les deux États. Adoptée par 33 voix (dont les États-Unis et l'URSS) contre 13 et 10 abstentions, la résolution n’a jamais été appliquée.

3 Le sionisme, à la fois doctrine et mouvement politique et religieux,, vise l'établissement, la consolidation et la défense d'un État juif en Palestine, près de Jérusalem. Son appellation dérive de la colline de Sion de Jérusalem où fut, dans l'Antiquité, érigée la citadelle de David. À noter que bien que le terme sioniste soit devenu synonyme de juif, le sionisme ne renie pas sa vocation impérialiste la justifiant par la Thora. Ainsi le Premier ministre d'Israël David Ben Gourion soutenait-il en 1937 : « Nous devons chasser les Arabes et prendre leur place » car « La carte actuelle de la Palestine a été dessinée sous le mandat britannique. Le peuple juif possède une autre carte que les jeunes et les adultes doivent s’efforcer de mener à bien : du Nil à l’Euphrate », cf. Shabtal Teveth, Ben-Gurion and the Palestine Arabs. From peace to war, Oxford University Press, 1985. 

4 Ce fut lors de son fameux discours de Jéricho, en Palestine le 3 mars 1965. Cf. ma tribune : Jéricho toujours d’actualité : La paix en Palestine selon Bourguiba… http://kapitalis.com/tunisie/2016/03/03/jericho-toujours-dactualite-la-paix-en-palestine-selon-bourguiba/

5 À la suite de l'échec du plan de partage et la décision des Britanniques de quitter la Palestine sans y organiser un transfert organisé du pouvoir, l'indépendance d'Israël est proclamée le 14 mai 1948 et le lendemain, les États arabes voisins entrent en guerre qui, perdue par les Arabes, aura pour conséquence la conquête par Israël de la moitié du territoire assigné par l'ONU à l'État arabe. Autre conséquence majeure, l'exode massif d'une grande partie de la population arabe, dont Israël tira grand bénéfice. À noter aussi que la Transjordanie s'est emparée alors de la rive occidentale du Jourdain qu'elle décida d'annexer, devenant la Jordanie, tandis que l'Égypte administra jusqu'à la guerre de Six Jours, en 1967, la Bande de Gaza, territoire qu'elle avait conquis. 

6 Voir, par exemple, les citations ci-dessus en note 3 de Ben Gourion qui n'avait pourtant rien d'un extrémiste comme les suprémacistes actuels du gouvernement Netanyahu.  

7 J'en ai fait le récit dans ma fresque historique parue au Maroc en 2015, un temps où il était encore interdit d'évoquer dans une romance, respectant la vérité historique, cet épisode crucial, fondateur des réalités arabes musulmanes de nos jours : Aux origines de l'islam. Succession du prophète, ombres et lumières, Afrique Orient, Casablanca, 2015, 272 pages : https://books.google.tn/books/about/Aux_origines_de_l_Islam.html?id=vafasgEACAAJ&redir_esc=y  

8 Ce qui occulte les divisions et surtout les différences de lecture de la foi d'islam. Or, elle est plurielle par essence, tant par le vocable, puisqu'il en existe au moins six à dix parlers, que par l'herméneutique. Sans parler des conditions de vie fort différentes, exacerbées par les vicissitudes de l'histoire et les évolutions les plus récentes créant un tiers-monde au sein même du monde arabe.

9 Au demeurant, ce ne fut pas différent de ce que fit le continent originaire des colons américains puisque l'Europe s'est redressée après le désastre de la Seconde Guerre mondiale grâce surtout à ses colonies, africaines notamment, dont les richesses, y compris humaines, ont été mises au service de son redressement économique. Or, la flagrance du caractère vicieux de ces faits tragiques pour qui les ont subies est d'autant plus grande que nulle leçon utile n'a accompagné leur ovulation au vu de la condition des descendants de ces Africains aujourd’hui honnis et rejetés malgré la créance de sang acquise par leurs ancêtres sur des terres où ils ne sont plus bienvenus.


* Proposée au site libéral Contrepoints où j'avais l'habitude de publier des textes similaires dans le ton et le courage de vérité, cette trinune a été réfusée comme le furent celles précédentes sur les réalités tues de la guerre de Palestine (voir ma trilogie: Palestine : Par delà bien et mal 1/3 - 2/3 - 3/3). Ce qui illustre, s'il en était besoin, au delà de la crise de crédibilité des médias aoccidentaux, que le libéralisme n'est plus ce qu'il était - et devrait le rester au risque de se discréditer - un  humanosme inétgral ! 


Lire la Première partie, la Troisième partie