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vendredi 14 juillet 2023

Libre penser, essence du libéralisme 6

 Ons Tunisie,
l'exception en puissance !



Un nouveau rendez-vous avec l'histoire s'offre à celle que j'ai qualifiée d'excellence Tunisie contrariée (1), car Ons Jabeur n'est pas pour rien qualifiée de ministre du Bonheur d'un gouvernement informel tunisien.  Elle incarne cette exception Tunisie en puissance dont je parle.

Et elle l'est avec ses forces et ses faiblesses, ses certitudes et ses doutes, mais surtout ses contradictions mal gérées encore chez elle comme dans le pays.

C'est ce que je n'ai pas cessé de lui dire depuis que j'ai publié mon premier article demandant pourquoi, avec tous ses atouts faisant son talent et le charme de son tennis, elle n'arrivait pas encore à être elle-même : une femme libre et libérée, tout comme son pays qui peine à concrétiser l'élan de son peuple à être digne en étant doté de ses droits basiques et de ses libertés légitimes, puisqu'il est encore asservi par les lois scélérates de la dictature et de la colonisation.      

C'était surtout après la première grosse désillusion de Wimbledon de l'année dernière et le ratage qui a suivi à Flushing Meadows mettant l'accent sur un développement personnel inachevé. En effet, Ons était désormais consciente du mal, ce qui devait suffire pour y trouver remède. 

On m'a critiqué pour avoir tenu à notre championne la parole de vérité, refusant de faire ce qu'on n'a cessé de lui seriner, l'invitant ainsi indirectement de se suffire du peu qu'elle avait, même s'il était loin d'être négligeable. (2)

Roland Garros, 2011
Mais je sais qu'elle m'a écouté et n'a cessé de se questionner sur ce qui la  freinait, car c'était culturel pour l'essentiel, la même rouille rongeant la santé de son cher pays.

Et elle le dit : "Je travaille sur moi comme une folle... les blessures m'ont appris à être patiente". Elle savait qu'étant, à l'instar de son peuple, affective, passionnelle et sentimentale, sensible et passionnée aussi, tout comme toute Tunisienne et tout Tunisien - même s'ils ne le montrent pas par pudeur ou fausse pudeur -, son pire ennemi était son émotivité. N'est-ce pas cela qui donne du peuple tunisien l'impression d'être une pâte molle à la merci de tout dictateur, en vrai ou en puissance, tablant sur cette supposée apathie pour le traiter en mineur alors qu'elle est, à la vérité, une force en sommeil ?    

Aussi Ons n'a-elle cessé de se battre avec elle-même, et même contre soi, prenant conscience enfin être souvent battue à plate couture de sa propre raquette. Ainsi que le montrent les images qu'on a d'elle, n'est-elle pas quasiment la seule championne à ne pas défier la chaleur des courts, se refusant à dénuder ses épaules, même par temps caniculaire, par pudeur déplacée ou conformisme culturel issu d'une fausse interprétation de la décence musulmane ? Pourtant, elle osait le faire quand elle était jeune, comme sur la photo de son premier sacre à un tournoi de grand chelem, celui de Roland Garros, en 2011.

Hé oui ! c'était bien un titre de grand chelem de gagné déjà, mais en juniors, et cela devait être confirmé aux tournois séniors. L'heure est peut-être arrivée cette année et de nouveau à Wimbledon... Car elle sait désormais, comme elle le dit  elle-même, que "celle qui gérera le mieux ses émotions, qui sera la plus prête, gagnera certainement".

Comme Ons a été déjà, dès 2011, l'année de la supposée révolution de la dignité de ses compatriotes, la première joueuse arabe et musulmane à gagner un tournoi du Grand Chelem, elle est en mesure, en fin femme accomplie, de refaire son exploit en gagnant le tournoi qui lui a échappé l'année dernière alors qu'elle en était la favorite. 

Ce sera aussi le cas ce samedi 15 juillet, puisqu'elle surclasse objectivement son adversaire, même si elle a été battue par elle lors de leurs dernières rencontres. Or, elle ne sera championne de Wimbledon qu'en prouvant à soi, comme à ses adversaires et ses fans, qu'elle a retrouvé ce qui faisait tant le charme que la force de ses jeunes années, l'adolescente libre et libérée de 16 ans qui, après une défaite dans la finale de 2010, triomphait l'année suivante au fameux tournoi parisien. 

Ainsi, Ons Tunisie, tout comme son pays, démontrera qu'elle incarne bien l'exception en puissance dont elle est, comme les Tunisiennes et les Tunisiens, une manifestation vivante et méritant le meilleur. Mais ce ne sera qu'à force de conviction en sa capacité à être insoumise aux carcans empêchant l'être de s'épanouir, notamment les fausses croyances et les traditions faussement morales ou pudiques, n'étant que castratrices de l'élan vital qui n'est que la veine de ce peuple vaillant, faisant ontologiquement sa dignité. 

Ce qui implique forcément l'épiphanie de son aptitude naturelle à être libre, en pensée et agir notamment, sans restriction ni limitation d'un libéralisme pur, libertaire même, du moment qu'il relève de l'essence populaire. 

Alors le ministère du bonheur voulu pour elle par ses fans se transformera inéluctablement en gouvernement du bonheur, et en gouvernance tout autant pour le pays qu'elle incarne et ce avec toutes ses tendances confondues, bien qu'on agit à ce qu'elles soient aujourd'hui ennemies.

   

Notes

(1)

Ons Jabeur, une excellence Tunisie contrariée

(2)

Ce qui empêche Ons Jabeur de briller encore plus !

https://tunisienouvellerepublique.blogspot.com/2021/10/un-martyrologe-tunisien-7_5.html#more