Faim de mondianité* :
Daimoncratie** séraphique et
poléthique*** pour un monde d'humanité !
La dérive axiologique actuelle, avec force confusion des valeurs et son cortège de drames, semble être le dernier soubresaut du monde ancien en fin de vie ; un monde nouveau se profile avec un autre ordre forcément moins injuste et plus humain que celui qui a prévalu au sortir de la Deuxième Guerre mondiale. Or, déjà, il se voulait plus juste que l'ancien, alors qu'il n'en a été qu'une version ripolinée à la sauce des slogans creux de l'universalisme formel et de l'égalitarisme bidon. Certes, comme tout ordre qui s'écroule, Il n'est de nouvel ordre que dans la douleur, une faim terrible et des drames à l'infini, tout chaos étant générateur de monde nouveau forcément. Faut-il y travailler pour contrer le faux prétexte du principe de réalité et cette tendance au réalisme quitte à être goujat, ainsi que sait bien l'être le président du supposé leader du monde, maître incontesté de l'Occident en terrible crise avec ses propres principes cardinaux.
Cela permettre pour le moins de mettre les points sur les i en sortant des illusions ayant fait faillite comme celle de ce concept éculé de démocratie qui n'a jamais été que le pouvoir des professionnels de la politique sans ses lettres de noblesse de gouvernance lucide et juste, sans éthique surtout, une daimoncratie selon mon néologisme. Outre de n'être plus que pur formalisme de textes supposés garantir les droits et les libertés et qui sont soit troués d'illégalité soit que la légalité elle-même est contournée par les supposés seigneurs du moment pour convenir à leurs intérêts privatifs voulus supérieurs. Or, il y en a toujours de ces coteries de copains coquins détournant les lois ne leur convenant pas ou s'en émancipant par tous les subterfuges que permettent les officines dédiées à pareille cuisine. N'a-t-on pas parlé de syndicats du crime ? N'a-t-on pas mis au rebut le droit international, pourtant imparfait, pour s'en libérer avec les fallacieuses et taillées sur mesure règles basées sur le droit international ?
De fait, si la dictature est ce qu'on a caricaturé par le mot d'ordre "la ferme", la démocratie finie est, au mieux, le régime du slogan "parle toujours tu m'intéresses !" Et elle n'est que le pouvoir des spécialistes de la politique, qui n'est que politicaillerie si ces démons sont sataniques, engeance du diable, ou gouvernance politique selon ses règles de noblesse s'il advient qu'ils soient si rarement des démons angéliques. Car le terme démon n'a pas à l'origine sa connotation actuelle, il est d'abord l'être surnaturel, pouvant même être déité ; en effet, étymologiquement, le vocable dérive du grec ancien daimon signifiant "divinité" et c'est seulement le latin chrétien qui en a fait "esprit du mal" daemon. Aussi, à l'orée d'un nouveau monde en gestation que nous voulons être un monde d'humanité, et si le dernier avatar de la démocratie obsolète avec la fin de l'ancien monde qu'est la daimoncratie est aujourd'hui démoniaque, elle peut bien être angélique, séraphique même, pour peu que la politique mue aussi en politique éthique, ce que j'ai qualifié de poléthique.
C'est à cet horizon de vérité (que j'orthographie vers-ité) que tous ceux qui se veulent démocrates, et qu'il serait plus pertinent d'appeler justes si toutefois ils ne se trompent pas sur le vrai sens de ce à quoi ils aspirent, soit des droits et des libertés pour toutes et tous et non pour juste un régime formellement de droit et qui n'est que pouvoir de démons sataniques, comme on l'a vécu en Tunisie lors de la supposée révolution du jasmin qui ne fut qu'un coup d'État déguisé en ce que j'ai qualifié depuis le début de coup du peuple finalement trahi. Or, c'est bien dans ces contrées que se fait pressante l'aspiration à une citoyenneté de droits véritables et de libertés sans concession que l'assomption de la poléthique noyau pour l'épiphanie d'une mondianité, car d'une part l'action en nos jours se doit d'être au local pour transformer l'international et démocratie sauvage et non son devnir actuel en Occident ci-après évoqué. Ensuite, le changement du local ne saurait plus venir en premier des anciennes démocraties et supposées toujours des États de droit, s'étant transformées en daimoncartie et, au mieux, en démocratie d'élevage. Seules donc une démocratie sauvage ou daimoncratie angélique ou même séraphique (le séraphin étant ange supérieur) où le citoyen n'est plus élevé en une réserve de réflexes conditionnés par le grand capital des manitous de la finance, les démons de la vie publique dans une société vénale dominée par la matérialité où tout se doit de se vendre et s'acheter, où l'honneur n'a plus nulle valeur puisqu'elle est juste morale, vraie valeur, mais n'a plus droit de cité en capitalisme sauvage tel celui en notre monde sans foi ni loi.
Vivement la mondianité ! Que les justes y travaillent en archanges agiacteurs et provoacteurs grâce à la poléthique seul antidote à la dérive actuelle du monde et des daimoncarties sataniques poussant partout comme des champignons.