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I-SLAM : ISLAM POSTMODERNE








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dimanche 8 juin 2025

Spiritualité soffie 9


Aïd du Sacrifice : Dits et non-dits sur la fête et les valeurs d’islam


    L'Aïd-el-Idha condense de nos jours des pratiques obsolètes, de nature à vicier la foi d’islam, en faisant une religion rétrograde, mise à l'index. Aussi, continuer à s’y attacher se résout en une complicité objective avec tous les détracteurs de cette foi venue pourtant magnifier, entre autres, les valeurs de l’esprit rationnel et le sacerdoce du souci de l’avoir sans discontinuer. En cela l’islam est plus qu’une religion, un dogme, étant bien davantage une culture, philosophie de vie. Or, continuer dans l'aberration actuelle au nom de la fidélité à la tradition prophétique ou du respect d'une société supposée conformiste, c’est se tromper sur l’une et l’autre, la tradition du prophète ayant été altérée par une mauvaise interprétation et la société ne l’étant que forcée du fait de l’emprise de lois liberticides et de la doxa dogmatique des élites au pouvoir imposant, politiquement et/ou moralement, le réflexe d’imitation et la stratégie de l'hypocrisie ou la ruse de la dissimulation.

    Aussi l'islam est-il, plus que jamais, caricaturé au Levant comme en Occident par ses ennemis, mais violé aussi par ses adeptes avec les menées explicites et occultes de ceux qui en font politique et arme de destruction massive au lieu d'en faire le missionnaire pour la paix conformément à sa vocation. S’y ajoutent mensonges et aberrations qu’une histoire trouble n’a pas manqué de léguer à des générations de musulmans qui, si elles magnifient avec raison leur fidélité à une foi au credo humaniste et de paix, ne sont pas moins ignorantes et de son essence et de ses implications hic et nunc, ici et maintenant. 

    Pour contrer les dits et non-dits faisant canon de nos jours, une fausseté érigée en vérité, voici un rappel des faits véridiques d’une foi en train de sombrer dans l’étrangeté contre laquelle son messager a mis en garde assez tôt déjà. Nous le faisons tant au nom de la pratique des anciens philosophes grecs de la parrêisa que de la parole de vérité i-slamique au cœur de son injonction suprême du rappel, la conscience humaine étant prompte à l'assoupissement, comme c'est le cas aujourd'hui, imposant donc humanisme intégral grâce à une poléthique

    D’abord, que le jour du sacrifice, pilier du pèlerinage s’il en est, est lié à ce dernier qui - tout comme le jeûne du ramadan - n’est pas une obligation absolue ; aussi, celui qui ne peut se rendre à La Mecque n'est pas, en pur islam, tenu de sacrifier. On ne peut donc distinguer la fête du sacrifice du pèlerinage, le sacrifice en dehors du pèlerinage n'ayant aucune signification, sauf d'imiter le prophète. Pourtant, sa tradition l'a été du fait que le jour du sacrifice - grand pèlerinage ainsi qu'on l'appelait – est partie intégrante des rites du pèlerinage. 

    De plus, le sens du geste prophétique est d’honorer la geste sacrificatrice d'Abraham, fondateur d’un rite sur le site mecquois. Or, malgré la croyance répandue aujourd'hui, le geste abrahamique concernait Isaac et non Ismaël, fils aîné certes, mais né d'une esclave, et donc sans légitimité pour le droit d'aînesse selon les lois de la société sémite de l’époque. C'est ce qu'admettaient nombre d’illustres Compagnons du prophète, dont Omar et Ali, ainsi que les exégètes les plus proches de l'époque de la révélation, dont Tabari, le plus éminent d'entre eux.

    Ensuite, le sacrifice est un hommage à Dieu par les adeptes de l'islam en tant que sceau de la prophétie. Et c’est bien en cela que s’incarne en islam le droit de célébrer la tradition d'Abraham avec le sacrifice d'Isaac. Ce qui s’ajoute au fait que l'aïd-el-Idha, en fête religieuse, est l’hommage à Dieu rendu par ses fidèles honorant ses obligations sur le site qu’il a sanctifié. Aussi, outre de s’y rendre - pour qui en a les moyens - en pèlerinage ou sainte visite non récurrente, elles consistent impérativement à se soucier de ses frères et sœurs dans le besoin, en donnant notamment à manger aux pauvres. D’où le sens profond du sacrifice, premier et final de la fête y accolée, devenue de nos jours une occasion de festoyer ou commercer bien plus que de se recueillir et d’honorer le devoir de solidarité en un univers appelé à devenir, pour le moins en terre d’islam, monde d’humanité, une mondianité.

    Enfin, il est bien temps de revenir à la foi islamique authentique, cette religion imposant d'être toujours véridique, en un temps où son exégèse s’est altérée, versant dans la caricature, quand ce n’est pas l’injustice, sinon le crime. Or, la révélation d’origine, ce que je nomme foi première  الذكر الأوّل est une foi de paix, de tolérance et d'amour. Et c’est aussi qu’elle est perçue par la majorité des musulmans, ainsi incrustée au plus profond de l’inconscient collectif et l’imaginaire populaire ; même si le comportement social peut ne pas s’y conformer du fait des injonctions de l’esprit du temps dogmatique et des impératifs de se protéger de l’environnement juridique et moral officiel par trop contraignant en termes d’intégrisme politicien et de religiosité.

    C'est à l'épiphanie de cet esprit qu’il urge d’agir pour des retrouvailles avec l'ordre amoureux et de paix, un nouvel esprit i-slamique selon moi (Noesi-s) reniant ce qui est devenu obsolète d’une jurisprudence religieuse qui était brillante, pertinente et avant-gardiste en son temps, mais qui a subi les avanies du temps. Pourtant, on refuse de la questionner, en faire l’inventaire au nom même du devoir religieux de l’effort d’interpréation incessant et de ne jamais user d’imitation, cette rumination honnie par une foi de raison et d’effort de cogitation à son origine. 

    Osons, comme on prétend le faire, mais bien concrètement donc, honorer cet amour au cœur d’un islam de paix et de fraternité, dont la spiritualité soufie a donné la plus inégalable expression, notamment par l’insigne exemple de ses plus éminents représentants du soufisme de Vérité, ou mieux encore soffisme selon mon néologisme rattachant l’origine du vocable aux gens de la Soffa, le préau de la mosquée du prophète où cette déclinaison de la foi authentique d’islam a vu le jour en foi de lumière universelle.