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I-SLAM : ISLAM POSTMODERNE








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dimanche 1 septembre 2024

Spiritualité soffie 1

Spiritualité soffie :

L'unité humaine entre matière et esprit


Comme je l'ai précisé dans mon récent ouvrage en arabe Philosophie politique soufie, je propose la substitution du vocable soffi, plus authentique et en conformité avec le génie du soufisme originel,  aux termes actuels soufisme et soufi galvaudés et désormais dépassés. Dans ce cadre, je proposerai de temps en temps des aspects concrets de la philosophie soffie, non seulement en termes de poléthique, la politique éthique selon mon néologisme, mais aussi et surtout sa riche spiritualité, seul salut immédiat pour un islam hélas en perdition, même chez ses sincères fidèles.     

 On parle volontiers de la réalisation de l'unité de l'homme, soit de l'être humain, comme un objectif majeur de vie, le gage de sa réussite  ; or, l'on s'étend rarement sur la nature de cette unité, en faisant souvent juste l'adéquation entre les buts assignés d'une incarnation et les réalisations effectivement réussies durant la durée, finalement bien courte, de cette vie. Pourtant, en cela, il ne s'agit que de l'unité d'une partie de l'être incarné, sa partie matérielle qui aura été de la sorte vouée à sa destinée terrestre nonobstant ce qui pourrait ne pas en relever qu'en partie et même que de sa destinée globale ou cosmique, soit l'unité de l'ensemble des parties constitutives de l'être humain : la part matérielle qui est le réceptacle de l'âme autour de laquelle s'orchestre sa part spirituelle et cette dernière. 

Aussi, la vraie unité humaine ne peut bien être que celle-ci, une totale harmonie entre l'humain incarné qui aura tout fait pour réussir son existence sur terre, mais non point à ne juste la gagner en perdant dans le même temps sa vie extra-terrestre, celle d'où vient - à la naissance - et où part - à la mort - son âme. C'est ce qui explique que certains humains parmi les plus éveillés à leur condition psycho-ontologique - et qui sont des spiritualistes surtout - n'hésitent pas à faire le choix, fort peu compréhensible pour leurs contemporains, de perdre leur vie terrestre à gagner leur vie spirituelle. En cela, ils privilégient leur part immatérielle, spirituelle donc, sur leur part physique, car celle-ci est contingente, réduite à l'existence terrestre, une partie d'un tout, alors que l'autre est sa partie essentielle, étant même l'essence vitale de cette partie, son moteur. 

C'est ce dont les religions se sont emparées en faisant d'une réalité extra-terrestre idyllique et en paradis mythique, étant physique,  une bien meilleure vocation que de vivre juste pour l'existence terrestre et la réussir. Ce qui a amené l'islam, par exemple, à vouloir trouver une sorte d'équilibre consistant à ne pas négliger les impératifs de l'au-delà sans toutefois ignorer la nécessité de bien vivre sur terre, en harmonie avec les valeurs de l'au-delà. Ce qui n'est ni facile ni surtout évident, car l'unité des deux parties faisant l'humain, sa matière et son esprit, ne peuvent se réduire à l'opposition du vice et de la vertu, la vertu pouvant même induire d'épuiser le vice en soi, soit le matériel et ses implications,  comme de se nourrir ou assumer ses pulsions, pour finalement s'y épiphaniser, bien et le plus parfaitement. D'ou, pour ceux qui y croient, le sens des incarnations multiples en vue de se parfaire en reprenant l'œuvre inachevée dans une précédente vie.        

En somme, tout se passe comme si l'être incarné, tout être et pas seulement l'humain, est un véhicule automobile mais réduit à la carcasse, ce qui n'en fait donc point automobile en l'absence de son moteur ; or, ce dernier, pour ce qui est de l'humain, est non seulement le moteur proprement dit, qu'il soit diesel ou essence, mais aussi celui qui le met en marche : le conducteur. Et ce dernier, conduisant son véhicule existentiel, ne le fait pas juste en tant que simple corps physique, mais plutôt et notamment du fait qu'il est doté d'une âme, un esprit évolué par rapport à celui des autres animaux.

C'est bien cette évolution de l'esprit de l'humain - qui, soit dit en passant, peut laisser à supposer qu'elle peut aussi être le fait d'autres esprits dans le cosmos, plus évolués encore - cette évolution est susceptible de n'être qu'une série d'étapes dans un cycle évolutionniste, celui de se parfaire en âme évoluée, d'où la nécessité de réincarnations récurrentes tant que n'est acquise l'évolution souhaitée, requise. Or, il peut arriver à un incarné de défaire les acquis d'une vie précédente et donc de devoir redoubler en quelque sorte la condition passée dans l'incarnation qui suit. 

De plus, comme il est un principe cardinal spiritualiste voulant que l'âme garde toujours son libre arbitre, mais que cela n'est effectif qu'au moment de l'incarnation, elle peut décider un mauvais programme pour son évolution qu'elle pourrait certes modifier durant l'incarnation en prenant conscience de faire fausse route. Toutefois elle est alors prise dans l'engrenage des causes et effets, un principe scientifique : celles générées depuis la naissance et les péripéties de la vie selon le choix initial, et ceux parmi les effets créant d'autres causes avec, fatalement, leurs propres effets. Aussi faut-il épuiser tous les effets des causes du choix initial à modifier pour initier un nouveau choix, libre donc mais ainsi conditionné. Ce qui peut se faire tardivement eu égard à la durée, somme toute courte, de la vie humaine par rapport à l'éternité de la vie de l'âme dans le plan des énergies cosmiques duquel elle relève.