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dimanche 4 août 2024

L'ère des foules et l'âge des justes 4

  


De la Daimoncratie 


Nous avons déjà évoqué le mois dernier la réalité de la Daimoncratie (ou démoncratie en néologisme à la française) devant s'imposer en lieu et place du concept éculé de démocratie qui, à force d'abus et surtout d'irréalisme, est devenu caduc, étant l'antithèse même de ce qu'il entendait incarner, ce pouvoir du peuple supposé lui revenir, mais jamais exercé par lui, plutôt par des représentants en théorie choisis et qui ne le sont pas vraiment au vu des divers mécanismes de choix retenus.     

Nous revenons ici à la thématique pour quelques précisions utiles. Et d'abord que l'usage du terme daimon (démon en grec) est neutre dans mon néologisme ne reproduisant en aucun cas, et du moins d'office, la conception du mot qui s'est imposée, ou la connotation qui lui est consubstantielle, du fait d'un esprit par trop marqué par les religions issues de la tradition judéo-christo-musulmane, à savoir esprit du mal ; ce qui est le cas dans la terminologie issue du latin chrétien de daemon. 

Le daimon en daimoncratie est bien le démon, mais en son sens grec initial qui est bien plus riche que le vocable qui s'est imposé et qui n'en a été qu'une réduction considérablement appauvrie du sens que reouvre le vocable grec. Sans avoir ici à en rendre compte, il nous suffira de faire référence au plus célèbre daimon resté vivant dans le domaine de la philosophie, à savoir le démon de Socrate.

De fait, le daimon grec (daïmôn) renvoie à une entité spirituelle et/ou divine, intermédiaire généralemet entre les dieux et les hommes. Dotés de pouvoirs extra-humains, ces êtres supranaturels n'étaient nullement mauvais par définition, étant en quelque sorte à l'image des humains dont ils étaient  censés influencer, en bien ou en mal, le destin selon leurs œuvres.

Certes, dans la mythologie grecque, on peut avoir affaire à des daïmons malveillants, mais ils le sont plutôt d’après la nature et les intentions humaines, pouvant être également, sinon souvent, bienveillants et l'étant quand on les invoque pour une protection, un conseil ou une inspiration dans tous domaines.

Ainsi, c'est bien la notion de arabe et musulmane de djinn que nous retrouvons, le djinn ne se réduisant pas à Satan et sa cohorte de diables, mais étant à la base des créations angéliques du Seigneur. D'ailleurs, Satan n'est-il pas un ange déchu, sinon un archange selon la Bible judéo-chrétienne ?

On voit bien que le daimon politique s'il est démon n'est pas nécessairement un dément, sauf s'il est déchu, pouvant donc être un ange agissant pour le bien de tous les humains. C'est en ce sens qu'il nous faut prendre mon néologisme de daimoncratie, un terme janusien en quelque sorte dont les deux faces représentent des réalités opposées, la politique selon ses lettres de noblesse, ce que je nomme poléthqiue, une politique éthique, et la politique politicienne, diabolique et machiavélique où l'on n'agit pas en ange mais en diable.  

Cette conception arabe islamique nous la retrouvons dans ma déclinaison du néologisme en arabe en ديمومقراطية  soit littéralement Désertcratie, le désert en arabe الديموم  étant réputé pulluler de démons. Ce qui rejoint bien la conception gramscienne des montres qui se multiplient entre deux époques, la succession des époques pouvant être prise en parabole du passage de la cité au désert et inversement.  

Un tel renouvellement de la conception obsolète de la démocratie permettrait de mieux saisir sa réalité de système guère plus différent de la dictature quand les élus supposés représenter le peuple et agir pour son bien, par exemple en faisant de la démocratie le régime des droits et des libertés populaires, ne sont qu'au service d'un système de privilèges et d'immunités des gouvernants au nom d'une illusoire souveraineté populaire réduite en une souveraineté ne se voulant que prestige de l'État soit de ses représentants agissant pour leurs propres intérêts ou, au mieux, ceux du peuple mais selon leur propre conception et non les attentes de ses masses. Or, en un temps qui est réputé être désormais l'ère des foules, pouvant même muer bientôt en cet âge des justes fort attendy la dérive du monde ayant atteint son comble, il n'y est de meilleure introduction.