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dimanche 17 mars 2024

Libre circulation, génie du libéralisme 8

Que le parlement appelle au
visa de circulation !


La Commission de la culture, du tourisme, des services et de l’artisanat au sein du parlement examine actuellement les réalités de la procédure de délivrance des visas aux Tunisiens et des difficultés rencontrées par ces derniers liées aux procédures restrictives liées à l’octroi de visas pour l'Union européenne.


Dignité et souveraineté tunisiennes

L'intention de l’Assemblée des représentants du peuple demeure focalisée actuellement sur les moyens d’améliorer la qualité des services d’octroi des visas avec, pour souci majeur, de : « préserver la dignité du Tunisien » selon le propos aux médias de Yassine Mami, président de ladite Commission.

Or, cette dignité est par souvent bafouée ; et ce ne sont pas les arguments avancés par le directeur général des affaires consulaires du ministère des Affaires étrangères qui permettront de les éviter. N'y suffiront pas, en effet, les nouveaux locaux à Sfax, outre à Tunis, de la société TLS chargée de la réception et de la délivrance de ce sésame pour entrer en Europe, la raison invoquée en motif principal des refus de demandes « dus (...) à des dossiers incomplets ou falsifiés » et même « le taux d’acceptation des demandes de visas pour la France (qui) dépasse les 75% ».

Cela ne limitera déjà pas les difficultés - que l'on évoque volontiers, au demeurant - pour  « les parents des étudiants tunisiens à l’étranger, ainsi que les retraités », les délais d’obtention de rendez-vous « (devant être réduits » ou les problèmes inhérents aux métiers artistiques et au développement de l’industrie cinématographique, la Commission entendant d'ailleurs examiner des propositions de loi en l'objet. C'est dire la gravité de la situation

Ce qu'elle devrait faire aussi et en priorité, c'est d'aller à la cause même de telles difficultés, à savoir le visa même dans sa pratique d'aujourd'hui. Car, par définition, elle est attentatoire non seulement à la dignité des Tunisiens, mais aussi à la souveraineté de la Tunisie. 

Est-il nécessaire de rappeler que le principe même du visa, tel qu'il est délivré actuellement sur le sol tunisien par des autorités étrangères prélevant des empreintes digitales de nos nationaux, est une concession majeure des autorités tunisiennes qui devrait recevoir compensation et qui ne saurait se limiter aux facilités de délivrance. D'autant plus que le visa vient restreindre un principe fondamental des droits humains qu'est la libre circulation !


Une libre circulation sécurisée

Certes, il ne s'agit pas de n'importe quelle libre circulation, celle-ci devant être organisée, rationalisée même au vu surtout des défis sécuritaires du monde actuel. Or, une telle rationalisation existe bel et bien et est de nature tant à garantir la libre circulation humaine - comme elle l'est pour les marchandises, ne l'oublions pas ! - que d'assurer le respect des réquisits sécuritaires. On y arrive avec la transformation du visa actuel, à la base de court séjour, en un visa de circulation. 

C'est une catégorie de visa à laquelle l'on a très peu recours et pour une catégorie privilégiée de ressortissants étrangers. Elle permet de délivrer le visa pour une période minimale d'un an avec la seule obligation de ne pas séjourner trois mois continus et plus contre le droit d'entrées et sorties multiples. 

C'est un tel visa de circulation qui serait véritablement respectueux de la dignité des Tunisiens tout autant que de la souveraineté de son pays. Notre diplomatie devrait le demander tant en compensation à la concession en termes de prise des empreintes digitales de ses ressortissants que des efforts de ses forces sécuritaires contribuant activement à la lutte contre les flux de plus en plus exponentiels de migration clandestine. 

C'est d'ailleurs la seule arme efficace pour la contrer, y mettre fin aussi, cet outil sécurisé prenant la place du visa actuel devenu criminogène. On devrait même appeler à la gratuité de sa délivrance avec tacite renouvellement au bout de son expiration après un an, trois ou cinq ans s'il n'y a pas eu de violation de son principe cardinal de séjour inférieur à trois mois continus. Quant à son financement, il sera assuré par les dépenses faramineuses actuellement consacrées aux organismes supposés lutter contre une migration clandestine qui ne s'arrête pas et qui disparaîtra sans conteste avec un tel outil. 

Voilà ce que l'ARP devrait proposer aux autorités nationales en appelant à ce type de visa par l'adoption, par exemple, d'une loi rappelant le droit du Tunisien à la libre circulation en tant que principe cardinal de souveraineté et de dignité. Assurément, cela révolutionnera les relations internationales en y apportant l'éthique et la sagesse qui manquent en notre monde à la dérive. 

Cela mettra aussi fortement l'accent sur la devise des plus hautes autorités que « le peuple veut ». Or, et on le voit bien avec la multiplication des drames en mer, il ne veut que sa dignité à circuler librement. Ce que le visa de circulation garantit en total respect de tous les principes comptant en diplomatie, dont les réquisits sécuritaires. Parole d'ancien diplomate en rupture avec un métier sans lettres de noblesse. Dont acte.                                  

Tribune publiée sur Réalités