Les plus récents drames humains, cette fois-ci localisés encore et encore en Palestine, montrent une énième fois que l'humain est condamné à être réduit à l'humus de son étymologie s'il s'abstient de la veille constante pour que son humanisme, s'il est revendiqué, soit intégral. Ce qui est un combiné effectif de valeurs universelles, dont celle de l'amour sans restriction muant en véritable science. Et cela commence surtout en politique dont la pratique - toujours plus dégradée par rapport à ses lettres de noblesse - se doit d'être éthique, soit poléthique selon mon néologisme.
En Palestine, l'horreur bestiale le dispute à la folie meurtrière des uns et des autres, notamment des plus forts qui sont donc les plis haineux, les juifs israéliens ; et il est plus que temps que se manifestent plus activement les plus justes des deux campas opposés. Ce sont, bien évidemment, ceux qui ont une saine appréhension des réalités de la géopolitique et des vérités des spiritualités, nomment des Écritures saintes de ce qu'on qualifie Gens du Livre. Car le conflit palestinien qui dure depuis presque un siècle est réduit à n'être plus qu'une illustration des turpitudes de frères ennemis se revendiquant tous d'un même héritage, mais qu'ils défigurent tout autant les uns et les autres.
Aussi, est-ce désormais moins un conflit palestino-israélien que plutôt un face-à-face entre Israël qui se veut une démocratie, même si elle n'en est qu'une caricature et les pays arabes qui ne sont point des démocraties et font de la surenchère sur le dos des Palestiniens pour leurs stricts intérêts nationaux. Comme ceux qui servent la stratégie d'Israël en défendant l'ineptie de la criminalisation des relations avec cet État reconnu par la communauté internationale et même par les premiers concernés, les Palestiniens.
Car agir de la sorte, c'est être au service de l'État d'Israël dont l'acte de naissance impose son frère jumeau l'État de Palestine, ce qui suppose une reconnaissance mutuelle. La refuser, comme le font les États arabes, tiers dans l'affaire, c'est devenir ainsi partie au service de la stratégie de l'occupant israélien qui se sert de ce boycott pour refuser ce que lui impose la légalité internationale. Aussi continue-t-il à vouloir mettre le monde devant le fait accompli de sa réalité et de son implantation de plus en plus renforcée dans des colonies qu'il refuse de démanteler pour la fallacieuse cause de garantir sa sécurité menacée par son rejet par les pays arabes et qui est lui bien réel, hélas !
Aussi est-il utile d'envisager que les États arrêtent d'aller dans le sens de la machiavélique stratégie israélienne en laissant le champ libre aux justes parmi les Palestiniens qui savant que la reconnaissance mutuelle est nécessaire pour aboutir un jour à l'instauration d'une paix des braves en Palestine.
Toutefois, et au vu du degré de rejet mutuel de part et d'autre et de terrible haine réciproque, la solution des deux États, qui a déjà prouvé avoir fait faillite, n'est plus la solution idéale. Elle ne saurait garantir une paix durable sans que le sentiment d'amour et d'amitié ne vienne enfin se substituer aux cruels sentiments nourris de part et d'autre pour les uns et les autres.
C'est que, paradoxalement, lorsqu'on atteint à un tel degré de haine, seuls l'amour et l'action pour le ramener dans les cœurs sont salutaires. Aussi, les saines volontés dans les deux camps voulant véritablement en finir avec la guerre pour une paix juste et durable doivent-ils agir pour que l'on aboutisse un jouir à un État binational Israël-Palestine. C'est la seule option durable pour une paix sincère et sans arrière-pensées.
Certes, cela a l'air d'être une lubie, une utopie qui n'a pas moins été avancée par d'illustres penseurs, y compris juifs, comme Hannah Arendt et qui a le mérite d'évacuer tout soupçon de nationalisme étriqué et de religiosité malsaine, les deux étant à la source des haines actuelles alors que tout devrait réunir musulmans et juifs, bien plus que ce à quoi l'on assiste d'entente entre ces derniers et l'Occident chrétien qui a été responsable de la Shoah et qui, voulant se faire une virginité, se défausse de ses turpitudes passées sur celles des musulmans et fermant les yeux sur le génocide qu'on les fait subir actuellement à Gaza.
Certes, appeler à un État binational en Palestine est une utopie, mais il reste malgré tout préférable à la dystonie que le monde vit tout en sachant que l'histoire nous apprend que ce qui est anomique ou fausseté aujourd'hui, pour peu que l'on y croie et l'on agisse à sa concrétisation est la vérité de demain, devenant même alors canonique.
Que les justes osent donc agir pour l'État binational Palestine-Israël !
