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dimanche 3 septembre 2023

Dictature mentale 2


Ons Jabeur à l'US Open 2023 : du noir qui lui va bien 



En noir, cette année, mais toujours avec un tee-shirt à manches, n’osant pas encore, comme la plupart des autres joueuses, dénuder ses épaules  (par égard aux fausses conceptions religieuses en la matière ?), notre championne tunisienne Ons Jabeur est en huitième de finale à Flushing Meadow. Son parcours jusqu’ici à l'US Open - dont elle a été finaliste malheureuse l’année dernière - n’a point été facile, s’étant toujours qualifiée dans la douleur, tant physique (comme lors du tour précédent) que morale (comme hier). C’est peut-être ce qu’il fallait pour une Ons toujours à la recherche des bons repères pour se libérer mentalement et, du coup, libérer son jeu fait autant de fulgurances talentueuses que de précision de coups géniaux. Car si elle a, sans nul doute, le potentiel de gagner un tournoi de grand chelem pour le moins, et d’être même numéro un, ayant atteint déjà la seconde marche du classement WTA. Hélas ! ce parcours de gloire a souvent été contrarié par des faussetés inconscientes, en termes axiologiques notamment. Notre conviction, en effet, est que c’est cet inconscient chahuté idéologiquement, un imaginaire riche d'images frustrantes de traditions castratrices, qui font Ons, le plus clair du temps, se satisfaire de ce qui a été réalisé. Certes, c'est déjà magistral comme on ne cesse de le lui répéter; mais toujours en deçà de ce que ses immenses capacités permettent de réaliser. Et l'on sait qu’en sport de haut niveau tel le sien, la performance n’a pas de limites, sauf déficience de condition physique. Or, ce n’est généralement pas ce dont manque la star tunisienne qui est, et c’est assez connu dans son milieu, émotionnellement instable. Ce qui a des racines en des traits culturels – faussement, à la vérité - qu’elle tarde ou refuse même de solutionner, s’en délester, afin de libérer en elles toute la virtuosité retenue dont elle est porteuse. Elle est ainsi comme un rossignol dans une cage aux barreaux faits de lignes rouges à ne pas dépasser qui sont – mais  juste en apparence - les traditions culturelles et/ou cultuelles respectées. 

Consciemment ou inconsciemment, Jabeur porte le poids de toute la mentalité de son peuple, sa communauté religieuse, qui est aujourd’hui figée en termes de libertés et droits citoyens. Ce qui est une monstruosité, car il ne s’agit que de fausse lecture des traditions arabes et islamiques, héritée de temps de décadence tant morale que culturelle, politique et économique ayant fait religion rétrograde d’une foi qui honore les droits et les libertés et a émancipé à la femme la dotant de toutes ses libertés, y compris celle d’égaler et de dépasser l’homme en tout. Ainsi l’inconscient d'Ons Jabeur, même sur un court, ne peut s’empêcher de penser à tous les interdits supposés religieux qu’elle enfreint ou paraît enfreindre pour certains; aussi veille-t-elle à ne froisser pour rien les intégristes qui la vouent aux gémonies. Ce qui explique, par exemple, sa tenue, ne s’autorisant pas d'être plus à l’aise même par temps caniculaire. C’est que même avec une vêture sobre, elle n’a pas manqué d’essuyer les critiques des tartufes de l’islam. Et elle sait bien que d’aucuns parmi ses contempteurs souhaitent même ses défaites pour la voir le moins possible en finale et gagner des tournois pourtant à la portée de son immense talent, malgré toute l’attention qu’elle apporte à ne jamais les froisser, comme avec les magnums de vin qu’il lui est arrivé de dédaigner sur un podium en respect affiché de la doxa en la matière, bien qu'elle soit fausse, caricaturant et violant même la vraie position de l’islam quant à la licéité de l’alcool en islam qui ne l'interdit qu’en excès, surtout au moment de la prière.

Ce sont de tels viols de la foi d’islam qui, insidieusement, minent l’inconscient de notre championne, faisant son imaginaire déborder de freins multiples transformant sa légitime prétention à gagner un grand chelem en voeu pieux, une baudruche qu’inconsciemment elle s’évertue elle-même à dégonfler. Ce dont elle a dû se rendre compte lors de sa seconde malheureuse tentative de remporter Wimbledon dont elle était l'archifavorite et n’a été battue que par son propre inconscient. Une aussi cruelle déception de rang a certainement contribué à bousculer les invariants de son imaginaire rétif à la victoire finale, lui faisant comprendre que sa fidélité – qui est à saluer - à son clan, son pays et sa culture ne doivent point signifier un attachement à ce qui dessert sa carrière. Non pas telle qu’elle se déroule, quelconque au final, mais dont elle rêve au plus profond d'elle-même, dont elle est bien capable en puissance. Aussi, s’il lui tient à coeur de continuer à avoir le même staff technique autour d’elle, pour des raisons qui ne doivent concerner personne d'autre qu’elle, son choix de vie peut s’honorer malgré tout d’oser ne plus accepter la fausse lecture des traditions des siens de ses habitudes, de sa culture. Car sinon elle ne fait que perpétuer en son for intérieur le grand déphasage actuel entre ses choix de vie, de carrière, de femme libre, championne qui plus est de haut niveau, et la vision généralement faite d’un tel parcours non seulement chez les pires intégristes, les traditionalistes également. Aussi, ses trois derniers matches gagnés au forceps en cette édition 2023 sont-ils de nature à la faire cogiter sur la question. Surtout, en tant que finaliste de la précédente édition, de se convaincre d’être non seulement condamnée à y faire mieux, mais de gagner enfin ce tournoi de grand chelem qui lui manque tant. 

Pour cela, il lui suffit de continuer à rester concentrée sur un tel objectif, aussi concentrée qu’elle l’a été lors des pires moments des trois premiers matches, les plus éclatantes réussites étant faites de cruelles défaites. La couleur de deuil arborée cette année serait ainsi celle d'un travail de deuil réussi de ses anciennes pensées négatives, y compris en termes de traditions frelatées. Ce soir sera plutôt donc couleur d’espoir ainsi qu'il l’est dans les cultures où le blanc symbolise le deuil. Ons Jabeur, libre Tunisienne enfin libérée de ces automatismes réducteurs, aura alors fait le deuil des clichés et stéréotypes sur la femme musulmane injustement privée par une lecture machiste obsolète, de droits et libertés garanties par sa foi.

Avec un prochain match de huitièmes logiquement à sa portée (contre la 23e classée), mais dont elle doit se méfier malgré tout en se forçant à garder la concentration et la motivation démontrées jusqu’ici, Ons Jabeur aura la possibilité par la suite de maximiser sa prétention à faire au moins aussi bien que l’année dernière n puisant dans des souvenirs, soit de revanche de son dernier match perdu contre l’adversaire attendue en quart de finale (la numéro 2 mondiale), soit d’éclatantes victoires passées contre la numéro 3 mondiale attendue en demie. Alors, probablement, elle aura le challenge de réussir enfin à battre la numéro un mondiale si  elle réussit à passer les sérieux écueils sur sa route, dont celui éventuellement d’une ancienne ou d'une future numéro 1 du tennis féminin. C’est dire que le noir en cette édition pourra cadrer si bien avec les ambitions de notre championne. Et ce au moment où elle semble tourner une page dans sa vie, ajoutant à son arc de compétence celui de femme d’affaires investissant dans le sport hors tennis aux États-Unis, temple du capitalisme. Une telle nouvelle aventure, honorant une constante en terre arabe musulmane où les femmes s’adonnaient volontiers aux affaires, lui aura alors donné un peu plus ce goût de la performance qui n'accepte de se voir limitée ou brimée par aucun faux scrupule, particulièrement moral ou culturel, du moment qu’elle sert le meilleur dans l’entreprise humaine : l’excellence de la l‘oeuvre. Or, en degré supérieur de la perfection, l’excellence est forcément sans nul reproche, y compris en termes culturels et religieux, et ce quelle que soit la religion concernée. Bonne chance, Ons ! à vous voir sur le podium de Flushing Meadow ce 10 septembre ! Sinon, le noir l'annonçant, vous devrez vous imposer de faire le deuil de vos habitudes installées en osant la révolution mentale toujours refusée, celle de vous mibérer d'une zone de confort par trop rédhibitoire à l'épiphanie de votre talent.