UE - Tunisie :
Voici le texte de l’accord dont les autorités tunisiennes n’ont dit mot au peuple, comme si elles en avaient honte, et dont on n’a appris la signature que sur Twitter par un message laconique d’Ursula von der Leyen qui a fait le forcing pour l’obtenir au final. Ce qui amené Romdhane Ben Amor, responsable au Forum tunisien des droits économiques et sociaux. à le qualifier « d’accord entre une seule personne et l’Union européenne. »
De fait, il s’agirait d’un accord imposé par une Union européenne (et même par sa seule présidente et deux de ses membres, sans la consultation des autres sur son texte final) autiste aux réalités de la mobilité contrariée qu’on continue à nommer migration alors qu’elle n’est même pas expatriation, mais bien plutôt mouvement humain à encourager, car rapprochant les humains, gommant les différences, sources de conflits et de drames, souvent atroces.
Car forte de sa richesse, moyennant de purs slogans creux et des promesses vides de portée, supposés respecter la dignité des Tunisiens, l’UE a cherché à acheter la Tunisie, en profitant de ses difficultés actuelles et surtout de sa malvoyance actuelle de la supposée question migratoire, et qui ne l’est que faute d’adopter le visa biométrique de circulation en lieu et place du visa actuel devenu obsolète et source de problèmes insolubles.
Aussi, au nom même du peuple tunisien et de sa souveraineté dont le président Kaïs Saïed n’arrête de répéter en avoir non seulement la conviction mais agir afin de satisfaire sa volonté, cet accord est à déclarer nul et non avenu.
Car, rappelons-le donc au président Saïed, la volonté des Tunisiens que prouvent les boat people en augmentation exponentielle en Méditerranée, est de circuler librement chez eux comme dans le monde. Ce qu’ils ne peuvent déjà faire aujourd’hui risquant, avec un tel accord, de voir s’aggraver leur assignation à résidence de fait dans des frontières les enfermant dans un pays qui est, comme eux et par nature, fondamentalement ouvert au monde !
Or, continuer à ignorer les réalités et les implications des drames actuels tant en Méditerranée que sur ses rives nord et sud, c'est ne faire qu'aggraver un mal-être généralisé qui ne peut être soigné que par un rapprochement des peuples.
Ce qu'interdit le visa actuel, devenu anachronique et même criminogène, ne faisant qu'éloigner encore plus des peuples qu'unissent tant de liens historiques et sociologiques, culturels aussi. C'est ce qui suscite alors inutilement les drames qui rythment la marche actuelle d'un monde déboussolé, versant dans l'injustice la plus flagrante et l'immoralité la moins éthique.
À noter que j’avais déjà fustigé une pareille thématique dans nombre de mes tribunes, dont la dernière publiée sur mon blog et sur la magazine Réalités :
Migrations : cécité européenne, malvoyance tunisienne
https://tunisienouvellerepublique.blogspot.com/2023/06/libre-circulation-genie-du-liberalisme-2_23.html#more
Tribune publiée sur Réalités Magazine n° 1951 du 16 au 22/6/23, pp. 22-23
https://drive.google.com/file/d/14NT7Ka3RnVhCQ9YhlGEsYh-F8lE-M1Lm/view?usp=sharing
et sur le site Réalités :
https://drive.google.com/file/d/199hKOchDL2UZ-Vm1o6Llb4qn8ROhDrM7/view?usp=sharing
