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dimanche 14 mai 2023

Libre penser, essence du libéralisme 2

Une jeunesse à vau-l'eau 

Pauvre jeunesse tunisienne de ces temps troubles ! Même quand elle est scolarisée, son quotidien se vit au fil de l'eau en se détériorant chaque jour davantage. Ainsi se trouve-t-elle aujourd'hui otage de querelles partisanes, ses protagonistes censés être son encadrement pédagogique n'hésitant pas à faire d'elle leur première victime. 
Son avenir tant immédiat que médiat importe peu aux yeux de qui se devait pourtant de donner l'exemple insigne d'oublier ses propres intérêts pour celui du futur du pays désormais aux abois. Même l'État s'en soucie si peu, plus apte à contrarier son élan vital le plus basique qu'à le cultiver, en faire terreau d'un avenir forcément meilleur pour le bonheur de toute la société. 
Aussi pourquoi s'étonner de voir cette jeunesse brimée déserter écoles et lycées devenus, au mieux, des centres d'alphabétisation, à peine sommaire ? Et à quoi bon verser des larmes de crocodile sur ceux qui périssent au fond de la Méditerranée préférant la mort immédiate avec une chance, même minime, de changer de vie que leur condition de mort lente sans nul espoir de se sortir d'une misère quotidienne s'amplifiant ? 
Car cette jeunesse n'arrive même plus à faire ce que son âge impose : jeter sa gourme. Les lois répressives héritées de temps reculés, les réflexes éculés d'un ordre public excessivement autoritaire et un moralisme vicieux et vicié, n'étant que tartufferie, font banqueroute de la moindre envie de sa part de vivre, être libre. Or, la liberté d'initiative, l'acte libre sont au coeur de la moindre innovation dont ce pays à tant besoin, et qui ne manque point de génie pour ruser à survivre. 
Pourtant, il n'est ni impossible ni sorcier de stopper la dérive actuelle en mettant le holà aux excès des syndicats de l'Éducation nationale sacrifiant toute une jeunesse sur l'autel de leurs intérêts. Car même s'il sont légitimes, ils ne sauraient autoriser de verser dans le crime qu'ils se permettent tant à l'égard de nos enfants que de l'avenir du pays. C'est qu'il n'en héritera que d'un avenir écervelé faute d'avoir assuré aux élèves d'aujourd'hui la base minimale d'éducation correcte pour être les adultes de demain responsables du pays, en charge des intérêts de sa société où les mentalités sclérosées sont déjà légion.
Certes, ce syndicalisme dévoyé n'est pas le seul à assumer la responsabilité d'un tel futur sombre ; n'agit-il pas au diapason d'autres autorités démissionnaires à l'égard des réquisits éthiques de leur société ? Ne justifie-t-il pas, consciemment ou inconsciemment, ses excès par les leurs ? 
Par exemple, n'est-il pas possible à la diplomatie de ce pays de prendre enfin la mesure de l'immensité des drames humains en Méditerranée, transformée en charnier humain, pour agir à mettre fin à ce qui est devenu un holocauste du 21e siècle ? Que n'osent-ils y mettre fin en conditionnant la participation active de nos autorités à la lutte contre l'émigration clandestine par la mise en place de ce qui est de nature à y mettre fin : une circulation régulière sous visa biométrique de circulation ? C'est une arme tueuse imparablement de la clandestinité et qui a le mérite de ne déroger en rien aux mesures sécuritaires en vigueur du visa actuel tout en assurant une circulation libre et rationalisée. 
En effet, si la levée des empreintes digitales, violation caractérisée du droit international et de la souveraineté étatique, continue bien à être assurée, elle ne se fera qu'en contrepartie d'une délivrance gratuite du visa pour un séjour maximum de trois mois dans le cadre d'un droit à circuler d'un an à trois ans, qui sera renouvelable par tacite reconduction sauf si le titulaire ne respecte pas la condition maximale de séjour de trois mois à chaque entrée. 
Assurément, un tel outil – parfaitement connu des chancelleries et y étant utilisé, mais parcimonieusement - éradiquera la clandestinité et mettra fin aux drames récurrents qui endeuillent nos côtes. Sans parler de la cessation nécessaire des brimades rencontrées périodiquement par nos jeunes régulièrement contrôlés pour cause de soupçons de désirer émigrer, en finir avec leur triste sort chez eux.
Qu'est-ce qui empêche donc nos autorités, dont le plus haut responsable n'a comme devise que la souveraineté du peuple, de prendre acte de pareil impératif catégorique ? Ignorent-elles que si ce peuple veut, c'est bien de vivre dignement ? Ce qui n'est pas seulement d'avoir du travail, mais aussi et surtout son droit intangible de circuler librement tant en son pays qu'en dehors de ses frontières. La preuve n'est-elle pas administrée sans cesse puisqu'on voit désormais des familles entières tenter de quitter leur pays au risque de se retrouver au fond de la Méditerranée ? 
De grâce, soyons éthiques et responsables : arrêtons ces différents drames se multipliant au fil de l'eau de la condition des Tunisiens en nos tristes temps !

Tribune publiée sur le magazine Réalités 
n° 1949 du 2 au 8 juin 2023, p. 24.