Soffisme : Néosoufisme, stoïcisme i-slamique 3

Soffisme : Néosoufisme 

Néostoïcisme d'i-slam fair-pray 

   

   Si la dénomination soufisme s'est imposée pour cette lecture la plus correcte de la foi d'islam en tant qu'humanisme œcuménique, les écarts constatés au cours de l'histoire au sein même du soufisme par rapport à son essence imposent de distinguer cette dernière de ses dérives soufies actuelles. Ce qui m'amène à proposer des retrouvailles avec l'origine la plus probable de dénomination et qui serait celle de Soffisme. Renvoyant aux gens de la Soffa, le soffisme traduit mieux la philosophie des soufis en tant qu'adeptes d'une foi apaisée et paisible, de droits et de libertés, celle que traduit l'épithète Sérénité الصفاء auquel étaient davantage attachés les premiers soufis que celui de la laine. D'ailleurs, les tenues de laines si elles étaient le propre des pauvres en islam, ce qu'étaient les premiers soufis, elle était loin de faire soufi n'importe quel porteur de laine. Comme l'adage bien connu que l'habit ne fait pas le moine, la laine ne fait point soufi, adepte de cette des Lumières que je qualifie fair-pray. 

   Par conséquent, quelle meilleure revitalisation de cette foi d'islam malade du fait de l'exégèse sclérosée qui s'en est imposée que d'appeler à un retour aux sources du fair-pray, foi humaniste, de droits et de libertés du fidèle et de tout croyant monothéiste nonobstant son obédience, l'islam n'étant que le degré inférieur de la foi ? Car le meilleur de l'islam des origines le plus correctement interprété fut sans conteste, la philosophie de la pensée soufie. Et je dis bien philosophie pour distinguer cette riche pensée islamique d'avec la pratique de ses ordres institués qui s'ils gardent trace de l'inspiration première des soufis, celle des Gens de la Soffa, n'en ayant pas préservé l'essence. Or, la substantifique moelle du soufisme demeure sa fibre humaniste et sa visée œcuménique. 

   Néosoufisme n'est donc que le retour aux fondamentaux en même temps que des retrouvailles avec la Révélation Première de l'Islam tel que traduit par le Coran mecquois, une manifestation aussi de l'I-slam auquel j'appelle pour mieux saisir cette religion en sa dimension de foi son temps, donc postmoderne, débarrassée de tout anachronisme dans le legs jurisprudentiel des anciens et qui ne fut qu'un effort louable pour son temps, guère adapté ni aux réquisits de temps présent ni ne traduisant l'esprit révolutionnaire de la religion première ni ne tenant compte des visées de sa foi. Au reste, pareil retour au meilleur de la source originelle est en parfaite harmonie avec l'esprit du temps, la postmodernité, qui est une synergie du technologique le plus sophistiqué et de l'archaïque en son sens étymologique. Or, le vocable est issu du bas latin archaicus, emprunté au grec ancien arkhaĩos signifiant « du début, ancien, vieux » et arkhế donnant le sens de « début, commencement ». 

   Qu'est-ce au final le Soffisme, ou Néosoufisme, incarnation de la foi postmoderne de l'islam que j'orthographie i-slam pour le distinguer du legs actuel de cette foi ? C'est une sorte de néostoïcisme i-slamique, l'histoire répétant en terre d'islam le passage du platonisme au néoplatonisme ; et l'on sait l'influence qu'a eu eue ce courant de pensée sur le courant spirituel en général et la spiritualité en islam plus particulièrement. Or, le Soffisme en tant que stoïcisme nouveau en postmodernité de l'islam, ce néostoïcisme i-slamique, ne renoue pas moins avec son esprit d'origine, la Révélation Première telle que traduite par le soufisme pur, celui des vérités, non la caricature qu'en ont donnée certaines pratiques. Aussi, le Nouveau Soufisme est l'i-slam fai-pray, la foi en la révélation humaniste et spirituelle, telle que consignée dans le Coran mecquois et confirmée par les logions prophétiques authentiques, la sunna (logia) confirmant et n'infirmant point les visées de la foi d'islam tant dans la lettre du corpus fondateur coranique que dans son esprit, les visées de sa foi.