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dimanche 4 décembre 2022

Un ménologe tunisien 7

Ces lois scélérates à abolir 

dont personne ne parle !






La classe politique en Tunisie, toutes tendances confondues, a ceci de particulier qui l'unit, à savoir de garder le silence total sur une ignominie politique et morale : le maintien en vigueur des lois de la dictature, dont de large pans datent de la colonisation.

Pourtant, que cela soit le cas des gens au pouvoir ou ceux qui sont censés les contester, on ne cesse de parler de démocratie, de souveraineté et de dignité populaires, ainsi que de se vouloir contempteur du régime de la dictature supposé déchu. Or, ce régime est toujours en place à travers sa législation liberticide, dont le Code pénal, indigne héritage du protectorat qu'on n'ose toucher que pour en aggraver les peines.

Pourquoi un tel silence ? Que de prétextes oiseux allant d'un juridisme stérile, telle la nécessité d'éviter le vide juridique qu'une abolition des textes en vigueur créerait (l'injustice étant ainsi, ô honte! préférée au possible vide juridique), aux considérations morales ou d'ordre public, sans parler d'une conception autoritaire et même dictatoriale de ce que serait le prestige de l'État. Quand donc réalisera-t-on qu'il n'est nul prestige pour un État qui se respecte sans prestige préalable et dignité assurée de son peuple ?

Or, le peuple tunisien, sa jeunesse surtout, est abaissé par les lois en vigueur dans le pays, terreau des abus les plus divers et vivier de réflexes d'injustice de plus en plus vicieux avec garantie d'échappatoire à la moindre tentation d'en rendre compte en vue de réparation, pour le moins, de l'affront au citoyen. Ce qui s'impose bien lorsqu'on ne cesse de parler de la dignité du peuple et de sa souveraineté dans un État présenté de droit.

Nonobstant, on tarde encore à demander la mise hors-la-loi d'une telle législation. Même la Fédération Tunisienne de Défense des droits humains, qui dénonçait récemment, dans son communiqué du 20 octobre 2022, l'usage disproportionné de la violence dans les manifestations pacifiques et contestait

le renvoi des manifestants selon des textes coloniaux (le fameux décret beylical de 1954, en l'occurrence), même elle n'ose franchir le rubicond et demander ce qui tombe sous le sens : l'abolition des lois scélérates du régime de dictature ayant fondé le pouvoir des colons et du dictateur.

Cela n'empêche pas le Tunisien, dont la sens pratique est très développé dans la cadre d'une sagesse ancestrale à l'épreuve de tous les malheurs de sa vie, de faire montre de faculté inouïe d'adaptation, s'ingéniant à trouver les solutions pour échapper à de telles lois et à la dictature de qui les lui impose. Quitte à aller aux extrémités.

Témoin en est la nouvelle vague de traversées illégales de la Méditerranée touchant non seulement les mineurs, mais aussi des familles entières. On a même vu une petite fille de 4 ans se retrouver seule sur une des barques de la mort sillonnant désormais la Méditerranée. Les parents de cette très jeune pousse qui a réussi à rejoindre Lampedusa espéraient-ils trouver de la sorte et en toute légalité le moyen inespéré de quitter vivants le pays pour rejoindre leur fille qui est inexpulsable eu égard à son âge ?

Il est affligeant que cet énième drame de la désespérance n'ait pas réveillé les consciences de part et d'autre de la Méditerranée, notamment chez nous, sur la nécessité d'adopter le visa biométrique de circulation pour mettre fin à de tels drames. Assurément, ils sont appelés à se multiplier tant que n'auront pas été abolies les lois injustes précitées du pays, lois qui y forcent de plus en plus de nos compatriotes, tous âges confondus désormais et pas seulement les jeunes.

Alors le comble de l'absurde sera bien vite atteint ; or, sa cause est archi connue : les lois scélérates en vigueur qu'on tient à imposer à un peuple digne, ne voulant que vivre en liberté. Il est temps de libérer  la Tunisie de ces lois qui en ont fait une Absurdie !