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I-SLAM : ISLAM POSTMODERNE








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dimanche 4 septembre 2022

Virtuel islam 9

 

Pour une gouvernance poléthique : 

la philosophie soufie en mathématiques de la foi 

 

L'adoption de la nouvelle Constitution malgré les controverses l'ayant accompagnée, ou à cause d'elles, impose qu'on rouvre en Tunisie les portes de l'ijtihad, cette nécessaire exégèse de la foi d'islam sclérosée depuis la fermeture de tout effort en ce sens. Par une telle enclosure dogmatique, on a fait de cette religion une foi obscurantiste, y compris dans sa lecture officielle supposée modérée, et non seulement chez les intégristes et les fous d'Allah versant dans le terrorisme, comme d'autres avant eux dans leur supposée guerre sainte.

Car il n'est de jihad en islam correctement lu que le jihad majeur, soit l'ijtihad ; et il est temps de s'y adonner en Tunisie moyennant la reprise, en la rénovant, de cette théologie dite dogmatique, et qui n'était que théorique, qu'est la science du Kalam. Car cela a été véritablement une sorte de mathématiques de la foi musulmane, et qui serait la pierre de touche d'une nouvelle philosophie de l'islam en tant que foi de culture et non de simple culte. Ce qui rejoint la vocation initiale de cette foi se voulant sceau des Écritures saintes et une rénovation de la révélation  monothéiste abrahamique telle qu'esquissée d'abord par le judaïsme et ensuite par le christianisme. C'est bien d'un Ultime Testament qu'il s'agirait, rien de moins.

Même si une telle particularité est évidente chez les musulmans, particulièrement auprès des intégristes, elle est soit tue ou occultée soit interprétée en termes belliqueux, voulant de l'islam cultuel sa seule manifestation alors qu'il s'agit plutôt de ses visées dans le cadre de sa vraie essence en tant que culture pour tout temps et espace. Car il ne s'agit pas, parlant d'Ultime Testament, de coucher les fois judaïque et chrétienne dans le moule rituel musulman, mais bien d'y étendre les spécificités de l'islam en tan que foi sans intermédiaire entre Dieu et ses créatures, et donc sans église ni clergé, où la foi l'emporte sur ses déclinaisons musulmane, chrétienne ou hébraïque, toutes valides nonobstant le culte spécifique à chaque religion.

Or, c'est bien la spécificité de la foi arabe que de placer la croyance rituelle en dessous de la vraie fi en un Dieu qui est loin d'être le tyran de l'Ancien Testament, plus proche de celui du Nouveau Testament, mais bien moins prisonnier des lois cultuelles inventées par l'Église chrétienne. C'est en cela que l'islam s'impose comme étant la foi de ce temps postmoderne, une foi rationaliste et universaliste, n'appartenant à aucun prétendu peuple ou communauté élu.e, mais étant la foi postmoderne de tous les humains, croyants ou non, pour peu qu'ils aient la foi en la Providence érigée en Dieu unique responsable de la destinée humaine. C'est ce qui serait l'i-slam, un islam postmoderne retrouvant son vrai esprit d'origine ainsi que traduit par la révélation des sourates mecquoises.

C'est à quoi la Tunisie dans le cadre de sa rénovation politique et culturelle d'envergure pourrait s'atteler à la faveur de l'application de sa nouvelle Constitution du 25 juillet 2022 dont l'article 5 stipule expressément que «La Tunisie fait partie de la communauté musulmane et l'État doit agir seul, dans le cadre d'un ordre démocratique, à réaliser les visées de la foi authentique d'islam dans la préservation de la vie, de l'honneur, des biens, de la religion et de la liberté».      

Sauf à renouer avec les égarements de l'islam politicien ayant amené et Tunisie au 25 juillet 2021 ou agir pour un obscurcissement encore plus grave de la foi musulmane, une telle issue d'impose. Et c'est d'autant plus impératif que cette foi des Lumières à l'origine s'est retrouvée ravalée à n'être qu'un terreau pour des dévots exaltés ne répugnant pas au crime ou pour des désaxés s'en servant en couverture pour leurs crimes. Alors osera-t-on saisir cette occasion afin de nouer avec ce qui est cette essence négligée de la religion musulmane qu'est l'effort d'interprétation, une science de l'exégèse ne devant jamais s'arrêter pour rénover la théologie sclérosée de l'islam?

Ce ne serait, au reste, que revenir aux sources de cette foi, renouant avec l'esprit de contradiction qui l'a animée à ses débuts donnant la plus belle philosophie théosophique qui soit, une sorte de mathématiques de la foi que fut le soufisme. Osons en hommage à la politique avec ses lettres de noblesse et à l'islam des origines, la vraie foi aujourd'hui dénaturée, la gouvernance poléthique soufie !