Mon manifeste d'amour au peuple 2/3
 




Mon manifeste d'amour au peuple 3/3


I-SLAM : ISLAM POSTMODERNE








Accès direct à l'ensemble des articles منفذ مباشر إلى مجموع المقالات
(Voir ci-bas انظر بالأسفل)
Site optimisé pour Chrome

dimanche 7 août 2022

Un ménologe tunisien 3

Chez Kaïs Saïed, gouvernance éthique ou complexe de Sauveur?

 

 

Le président de la République est assurément plein de bonnes intentions; or, comme on le sait, elles pavent l'enfer, bien plus que le paradis qui n'est pavé que d'actions concrètes. Certes, on ne doute pas de sa bonne foi, mais on le sait aussi - comme pour la justice d'ailleurs - son excès verse dans son contraire : sinon la mauvaise foi, du moins assurément le l'injustice par dogmatisme et intégrisme.

Au reste, le signe astrologique du président qu'est les Poissons (mais on connaît pas malheureusement l'heure de naissance afin d'affiner, avec l'ascendant, l'analyse de son thème astral) est caractérisé par ce qui est à la fois une qualité et un défaut, la propension au sacrifier pour autrui du natif. Or, en cas d'exagération, cette caractéristique mue en complexe, celui de se croire, de  se vouloir, Sauveur. Et il est fort à craindre que du président de la République en soit atteint, hélas !   

Son comportement public milite bien en ce sens en ne cadrant pas avec l'habituel effacement et timidité des Poissons, rarement portés sur la chicane, sauf au service d'un idéal qui ne serait qu'une illusion, Neptune oblige, le maître du signe. Alors, il se pense détenteur d'une vérité dont sont exclus les autres, et est forcément imbu de son devoir de la servir, en faire profiter le plus grand nombre dont il serait le sauveur. Et cette vision relève pour lui du sacerdoce, un sacerdoce non d'évangéliste mais de missionnaire propageant sa vision en l'imposant, quitte à ce que cela soit par la force la plus brutale. Ce qui certes heurte la nature même du natif du signe fuyant la violence d'habitude, mais se fait force alors de réussir sa mission au détriment même de sa personne en vertu de son sens du sacrifice lui allant comme pour un évangéliste.

Rappelons ici qu'outre le sens religieux du mot qui est soit le fait d'être l'auteur de l'un des Évangiles chrétiens soit le prédicateur laïc et itinérant dans l'Église réformée, l'évangéliste est l'adepte de l'évangélisme qui est la doctrine du salut de Jésus-Christ mort par la rédemption de l'humanité. Or, à l'exclusion de la magnanimité du prophète chrétien et sa débonnaireté, M. Saïed semble bien être animé par un esprit de rédemption qui serait en l'occurrence moins christique qu'islamique. C'est ici où le bât blesse, car en islam pur; ainsi que j'en parle, la foi ne s'impose pas et l'on ne doit point forcer les gens à entrer au paradis ; surtout, on ne les y emmène pas enchainés. Ce que ne s'autorise pas moins le président de la République dans sa marche effrénée à réformer la gouvernance politique du pays envers et contre tous. Pourtant il dit le faire au nom de l'éthique alors que sa gouvernance est loin d'être la poléthique à laquelle j'appelle, une politique éthique que mérite la peuple de cette Tunisie qui est, nolens volens une exception en puissance en mal d'épiphanie.

Non ! quoi qu'il dise, M. Saïed ne pratique ni gouvernance éthique ni la parole de vérité qu'impose la vraie morale, étant bien volontiers adepte de langue de bois truffées de slogans pompeux bien creux. Telle l'évocation de la souveraineté du peuple et de la suprématie de la loi et la prétention de l'appliquer à tout le monde sans exception. En effet, comment prétendre le peuple souverain quand il est encore enchaîné par les lois scélérates de la dictature que le président  n'a pas osé abolir, ou pour le moins suspendues, agissant par conséquent exactement comme ses prédécesseurs ? Et comment parler de supériorité de la loi quand elle est celle de l'ancien régime avec laquelle il a martyrisé le peuple, lois continuant donc à le faire étant scélérates et datant aussi du protectorat ? Puis, de quelle justice, de dignité parle-t-on lorsque les jeunes et les moins jeunes, hommes et femmes, chômeurs et diplômés, sans situation sociale et en ayant une, ne cessent de risquer la vie à entrer clandestinement en Europe?

Pourquoi la Tunisie n'use pas de son droit à réclamer pour ses nationaux, en compensation du privilège exorbitant octroyé aux pays étrangers de prélever sur son territoire leurs empreintes digitales, le visa biométrique de circulation ? Or, il est, comme je l'ai démontré et démontre sans cesse, parfaitement sécurisé. Où est la souveraineté de la Tunisie en la matière, Monsieur le Président, dont vous parlez continûment ? Pourquoi votre gouvernement accepte de garder le silence sur cette atteinte grave à la dignité tunisienne, continuant à coopérer avec l'Europe dans sa politique de gribouille, devenue criminelle qui plus est, au lieu de la dénoncer ?

Il est vrai, la Tunisie y perdrait les immenses compensations financières que lui parodique l'UE en contrepartie de sa complicité à surveiller ses frontières. Surtout qu'il est encore plus vrai que les jeunes tunisiennes et tunisiens n'ont même pas le droit de circuler librement dans leur pays, le  en tout cas sans le harcèlement incessant des sécuritaires, et ce au nom de la lutte contre le terrorisme et/ou la tentation de l'immigration clandestine. Il suffit de vérifier cette sorte de délit de faciès pratiqué à leur égard en s'informant sur ce qui se passe journellement à la gare maritime des îles Kerkennah, à Sfax. En effet, la garde nationale y refoule journellement les jeunes des deux sexes qu'elle soupçonne sans preuve de vouloir se rendre sur l'île pour tenter la traversée interdite de la Méditerranée.

Ainsi, la garde nationale lutterait-elle contre ce qui n'est qu'une éventualité non prouvée en se permettant de priver tout jeune non résident de Kerkennah  de son droit d'y aller en villégiature; et un tel drame est aggravé du fait que les refoulé.e.s n'ont pas le droit de récupérer le prix du billet acheté, la Sonotrak, la société assurant la traversée leur refusant le moindre remboursement ! Alors M. le Président Saïed, n'êtes-vous pas au courant de ces pratiques qui vont à l'encontre de vos convictions et de vos déclarations. Vous cacherait-on de telles réalités où les accepteriez-vous ? Dans ce cas, comment interpréter votre silence ? Relève-t-il vraiment de votre gouvernance voulue éthique ? Ne seriez-vous pas trop dans l'idéal - devenu complexe - du Sauveur afin d'avoir du temps à accorder la moindre attention à de tels drames quotidiens ? Or, vous en conviendrez, une gouvernance éthique ne tolère aucune injustice !