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dimanche 3 juillet 2022

Infothique contre infotainment 3


Projet de nouvelle Constitution :

contre la souveraineté du peuple !

  

Bien que son auteur n'arrête ad nauseam d'évoquer la souveraineté populaire dont il n'a qu'une conception juste d'affichage se réduisant au slogan creux et trompeur, le projet de nouvelle Constitution (qui est avéré maintenant être bien l'œuvre exclusive du président de la République) est bel et bien une initiative contre cette souveraineté du peuple, la niant encore plus concrètement qu'elle n'arrête d'en faire étalage en termes vides de sens et de pure forme, sans nulle assise concrète et réelle.

Et d'abord en commettant son péché originel mortel que n'est plus seulement d'adouber les lois scélérates, illégales et illégitimes de la dictature et du protectorat toujours en vigueur, mais aussi et surtout en y érigeant pour principe divin la toute-puissance de la loi, même illégale et illégitime donc, à nier la moindre liberté et le plus basique des droits citoyens au prétexte qu'une telle loi l'estime au service de notions vagues, sinon obsolètes, comme la défense et la sûreté du pays, la santé nationale, la protection de la moralité publique (article 55 du projet).

De la sorte, par conséquent, est au-dessus de la souveraineté du peuple le moindre texte du premier dictateur venu, érigé en loi, au prétexte qu'il protège des mœurs liberticides. Ce qui est bien le cas aujourd'hui et explique le refus du tout-puissant président Saïed d'abolir les lois de la dictature, ce legs aggravé du protectorat (le Code pénal en a été la création diabolique) bien qu'il se prétend être le garant de la volonté populaire et de sa dignité. Ce qui relève des purs voeux pieux, sinon des mensonges éhontés !  Surtout, que nulle vertu ne vient tempérer cela de la part des élites défendant ce texte et appelant à ce qu'il soit approuvé le 25 juillet.

Le pis est que si de telles élites semblent dénuées de vertu, ce n'est plus à surprendre puisqu'il fait le drame actuel de la Tunisie, et qui n'est ni la misère de son peuple ni la crise actuelle de ses institutions, car ni l'une ni l'autre ne sont exclusives de port de dignité, à savoir l'aptitude à garder intact sa vertu. Or, les élites actuelles du pays, qu'elles soient au pouvoir, en sont proches ou en lutte contre ceux qui l'exercent, en sont dénuées, hélas !

Bien évidemment, il s'agit ici de cette vertu faisant toute la dignité et qui est d'oser la parole sincère et l'acte de vérité envers et contre tous, y compris et surtout soi-même. Comme de ne point mentir en termes de souveraineté du peuple, de parler vrai en prétendant le servir. Ce qui suppose en premier et impose même l'abolition des lois de cette dictature qu'on prétend honnir, en rejeter l'ordre, alors qu'on ne fait rien pour défaire ses lois asservissant au quotidien le peuple. Car c'est bien le maintien en vigueur des lois illégales, illégitimes et scélérates de la dictature qui martyrisent un peuple qu'on prétend souverain et non l'ancienne Constitution qu'on veut remplacer et à la hâte par une nouvelle qui ne fait qu'aggraver sa situation. En effet, elle ne fera que consacrer la souveraineté de minorités qui le gouvernent si mal et d'autres qui s'y opposent, mais qui le défendent encore plus mal.

Aussi, il ne suffit pas de se limiter à disserter sur ce projet de nouvelle Constitution, et même à dire sa vérité qui est de n'être qu'une négation de la souveraineté populaire ; il importe plutôt d'appeler à l'abolition de l'ordre juridique actuel dans une réforme radicale emportant tous les textes liberticides en contradiction avec le principe de souveraineté du peuple. Car celle-ci ne peut avoir de sens qu'en étant faite de libertés et de droits privatifs en toutes matières de la vie quotidienne des citoyennes et des citoyens en Tunisie.

Que les opposants au projet de Constitution y appellent donc et proposent des assises nationales pour préparer les textes légaux et légitimes devant prendre sans délai la place des actuels textes du Code pénal du protectorat et de la colonisation  afin d'éviter que dure la hantise des juristes formalistes qu'est le vide  juridique ! Qu'ils osent aussi proclamer que la souveraineté du peuple, la vraie, est bien supérieure à un tel souci, car un esprit démocratiquement sain ne saurait accepter le maintien des lois injustes au prétexte qu'elles évitent de se retrouver en pleine vacuité juridique. En bonne logique, une souveraineté populaire réelle suppose la prééminence de l'intérêt du peuple et sa libération des lois injsutes, même au risque d'encourir le fameux risque du vide juridique. 

Ce n'est qu'après, si l'on est sincère, que viendra le moment de se soucier de tout le reste, bien moins important que la condition réelle du peuple souverain devant en définir les aspects en étant d'abord libre et libéré de ses chaînes actuelles. Le bon sens populaire ne recommande-t-il pas déjà de ne pas mettre la charrue devant les bœufs ?