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dimanche 5 septembre 2021

Coup et contrecoup du peuple 5

Adresse au Président de la République :

À quand le gel des lois scélérates de la dictature?

 

Monsieur le Président de la République,

Vous n'arrêtez, avec raison, perspicacité et lucidité, de rappeler ne rien faire d'autre que vous conformer à la lettre et à l'esprit de la Constitution, texte juridique supérieur du pays.

Or, ce texte, bien malmené par les responsables irresponsables depuis son adoption, est aussi resté lettre morte pour nombre de ses dispositions pertinentes et salutaires en termes des attentes populaires, à savoir les droits et libertés qui y ont été consacrés.

Certes, les anciens responsables en premier du pays, n'ayant eu en vue que leurs intérêts propres, ont tout fait pour refuser l'abolition des lois contraires au texte constitutionnel, et donc devenues nulles de nullité absolue, car le système juridique de la dictature leur permettait de mieux se servir sur le dos du peuple au lieu de le servir.

Aussi a-t-on continué à voir la magistrature appliquer à la lettre de tels textes illégaux, y compris la quintessence des turpitudes de la dictature, comme la honteuse loi  dite 52 sur le cannabis, ignorant superbement qu'elles n'avaient plus de validité légale, outre qu'elles martyrisent comme avant les Tunisiennes et les Tunisiens qui s'attendaient à leur abolition en réussissant avec ce que j'ai nommé son coup du peuple la chute de la dictature. Or, ces magistrats prononcent leurs jugements au nom d'un peuple qui ne reconnaît plus ces lois illégitimes, nulles de nullité absolue, et attend encore et toujours leur mise à la poubelle de l'histoire de la Tunisie martyre, poubelle bien pourvue de textes scélérats.

Or, vous voilà enfin en charge de l'immense tâche, herculéenne même, de rendre son âme à ce pays, renouer avec l'éthique ayant perdu ses lettres de noblesse, devenue par trop politicienne, la trop fameuse "Bolitique" populaire, au lieu d'être la poléthique à laquelle je n'arrête d'appeler !

Pourtant, 42 jours sont déjà passés depuis ce que j'ai nommé contrecoup du peuple et ces lois, aussi bien illégitimes qu'illégales, tout aussi nulles que scélérates, sont toujours officiellement des lois de la République ! Quelle différence peut donc avoir votre acte du 25 juillet par rapport non seulement aux gouvernants du pays depuis l'adoption de la nouvelle constitution, mais aussi de la dictature, s'il préserve les lois qui permettaient à cette dernière de brimer le peuple et de l'exploiter à l'extrême ? N'est-ce pas le système juridique en place qui lui donnait sa réalité et lui permettait de gouverner et de mal gouverner ?

Vous êtes bien placé et bien expert en droit pour savoir que le système juridique d'un pays est ce qui lui donne son âme ou la lui ôte, transformant aussi bien ses gouvernants que ses gouvernés en démons, des êtres écervelés, s'adonnant à tout, soit pour se servir, s'agissant des premiers, soit à les imiter ou se défendre, pour les seconds, et ce quitte pour les deux à aller à leur perte entraînant celle des leurs et des innocentes victimes les entourant.

Vous savez pertinemment aussi que c'est le système juridique regorgeant de turpitudes criantes qui sont la cause du martyre d'un pays dont le peuple n'aspire qu'à la joie de vivre et qui le qualifie par cette épithète populaire d'être "ayyach". Telle est la tunisianité, une jouissance de la vie, à la base paisible, mais qui ne traduit pas moins un désir farouche de vivre libre et digne par tous moyens, les moins légaux ou honnêtes si l'on y est obligé. Ce qui devrait vous empêcher de négliger l'urgence de la réforme des lois régissant le quotidien du peuple pour ne vous concentrer que sur celle du système politique. Bien que nécessaire et essentielle pour la stabilité souhaitée des institutions, la réforme du système politique demeure secondaire, n'étant pas le premier souci populaire et n'ayant de vrai intérêt que pour les politiciens, surtout ces démons de la politique qui ont réussi à transformer la démocratie, normalement pouvoir du peuple, en daimoncratie (ou démoncratie) soit le pouvoir des démons de la politique.

Aussi, Monsieur Kaïs Saïed, de grâce, ne décevez pas le peuple qui attend encore ses droits basiques et ses libertés privatives ! Osez sans plus tarder l'abolition, sinon le gel des lois de la dictature, qui sont par trop souvent celles du protectorat — et pour le moins, les textes les plus scélérats, dont la nullité et l'illégitimité sont par trop criantes pour figurer encore en bonne place du droit positif d'un État de droit qui se respecte et qui n'est au mieux, en Tunisie, que l'État du similidroit, sinon du non-droit. Ainsi agiriez-vous et pour l'État et pour la société de droits en notre partie.

Décidez donc, dans les meilleurs délais à votre convenance, un moratoire à l'application des textes les plus turpitudes actuellement en vigueur en termes de droits citoyens et de libertés privées ! Faites en sorte que votre planning de réformes institutionnelles mette en exergue l'abolition de ces textes honteux et leur remplacement par des lois tenant compte de la dignité de la Tunisienne et du Tunisien, honorant enfin cette Tunisie qui, grâce à son peuple, est bel et bien une exception. C'est ainsi que vous mettrez enfin la première pierre à l'édifice d'une postdémocratie en Tunisie qui serait une démoarchie, puissance sociétale d'une Tunisie postmoderne, une Tunisie Nouvelle République !

Dont acte.