Mon manifeste d'amour au peuple 2/3
 




Mon manifeste d'amour au peuple 3/3


I-SLAM : ISLAM POSTMODERNE








Accès direct à l'ensemble des articles منفذ مباشر إلى مجموع المقالات
(Voir ci-bas انظر بالأسفل)
Site optimisé pour Chrome

dimanche 2 mai 2021

Un i-slam de Nouvelles Lumières 1

Pour I'i-slam en Tunisie !

 

 

On n’arrête de s’étriper autour de l’islam à coup de slogans, comme l’a fait récemment le président de la République, à la veille du ramadan, opérant un distinguo pas très scientifique entre musulmans et islamistes. Pas très scientifique, car le terme islamisme est devenu à tort le synonyme d’intégrisme musulman et/ou d’instrumentalisation politique, surtout politicienne. Or, contrairement aux noms parfaitement équivalents que sont le judaïsme et le christianisme, il est le seul à être employé comme signifiant un mouvement politique et religieux prônant l’expansion et le respect de l’islam et visant l’islamisation complète et totale du droit, des institutions, du gouvernement.

Pourtant, d’une part, l’islam pur est bel et bien une politique en son essence, au sens noble de la politique, bien évidemment. Contrairement au christianisme qui est une foi pour la cité de Dieu, et au judaïsme où le distinguo est clair entre la vie religieuse et la vie profane, l’islam est un tout, ayant une conception holiste de la vie, la cité de Dieu étant une cité des humains qui sont imparfaits par définition et devant se parfaire. En cela, ils sont musulmans ou islamistes, agissant à la fois pour leur salut dans l’au-delà, mais aussi leur intérêt terrestre immédiat, chacun l’interprétant à sa manière au vu de sa compréhension de sa foi, dont le contrôle de validité n’échoit qu’à Dieu, son créateur.

C’est pour cela qu’il n’y a ni église ni synagogue en islam vrai (à l’exclusion du chiisme, qui n’est qu’une exception confirmant la règle), et encore moins un clergé malgré la prolifération des imams et des autorités autoproclamées, maos sans nulle véritable légitimité, puisqu'elles se prétendent habilitées à dire la religion en lieu et place de Dieu en parlant en son nom, s’adjugeant une vérité qui n’appartient qu’à lui et qui reste impénétrable pour le cerveau humain.

Car toute interprétation en islam est humaine et donc forcément imparfaite ; et si elle est l’oeuvre d’un éminent jurisconsulte, sain et éthique d’esprit et de comportement, cela ne saurait qu’être un effort scientifique. Ce qui suppose qu'il soit méthodologiquement correct et ne valant comme vérité que tant qu’un fait polémique n’intervient fait venant contester ce qui est réputé vérité, en apportant une nouvelle. Voilà la vérité scientifique ! Et l’islam se veut science avec des rappels pléthoriques dans le Coran à la nécessité du recours à la raison et au raisonnement rationnel et pas seulement intuitif.                   

Aussi avons-nous proposé notre quasi-néologisme i-slam,  proposé pour la première fois dans une tribune sur un média électronique, Nawaat, au lendemain de ce que je qualifie de coup du peuple, le 27  février 2013 : Dites bonjour à l'i-slam en Tunisie ! Depuis, j’y ai consacré nombre de tribunes et un essai en arabe paru à Tunis chez L'Or du Temps : الفتوحات التونسية. ما بعد الحداثة الإسلامية.  

Ce terme, tout en étant en parfaite syntonie avec la lettre et l’esprit de l’islam,  permet de requalifier la définition de soumission qu’on donne à islam, et qui n’est soumission, tout d’abord, qu’à Dieu, et ensuite au sens kantien et comtien, à savoir que c’est une libre soumission de la volonté humaine à une volonté supérieure, exclusivement divine. Et elle est un ajustement nécessaire à l’ordre des choses en une sorte d’empirisme spirituel dans le but est de se perfectionner.

Un tel perfectionnement se pratique par-devers les volontés humaines pour lesquelles il n’est nulle soumission, car l'accomplissement de la loi morale, impératif catégorique, est forcément liberté. Ce qui fait se résoudre l’acte de se soumettre en l’attitude de l’humilité, rappelant ce qu’en disait Montaigne dans ses Essais. Une telle qualité, que je propose de nommer humilitude, est essentielle pour l’homme. Par conséquent, elle est davantage déférence et renvoie à la notion juridique de la soumission : déclaration écrite d'engagement au respect de cahier des charges lors d'une adjudication.

Or, la soumission en islam pur n’est due qu’à Dieu et elle exclut toute autre soumission à des autorités qui s’en réclameraient, car il n’y est nulle église ou clergé, la relation entre le créateur se ses créatures étant directes. Ce qui rejoint la conception arabe de la liberté sans limites et qui est, telle la soumission en son sens requalifié, la base du sacré en tant que perfectionnement absolu, ainsi que nous l'avons démontré par ailleurs.

Il est temps donc, pour qui se prétend défendre véritablement l’islam, d’oser le sortir de l’idéologie qu’il est devenu afin retrouver ses traits utopiques au sens utilisé par Paul Ricoeur et que nous avons développé dans le deuxième tome de notre trilogie l’Exception Tunisie, parue à Tunisie chez Arabesques. C’est bien le temps de l’i-slam en Tunisie et ailleurs, une foi de paix et de sérénité, une spiritualité haut de gamme étant, à la base, une ambitieuse culture oecuménique, scientifique et universelle, non un simple culte obscurantiste qui ne saurait s’élever au statut de sceau des Éctitures célestes,  un Ultime Testament !