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dimanche 20 décembre 2020

Fondamentale politique adogmatique 6

Poléthique 4 : 

Sus aux tabous de la diplomatie tunisienne !

 

 

Les péripéties de la dernière visite en France du chef du gouvernement et ses retombées dans le pays confirme que la Tunisie est loin encore de diriger au mieux sa politique étrangère. C'est d'autant plus grave que les errements des dernières années lui ont fait bien des torts, mettant la diplomatie au plus bas avec le besoin impératif de sortir de sa léthargie. Or, outre le talent, il faudra à tout responsable du département le nécessaire courage d'aller à l'encontre du dogmatisme mortifère dans lequel baigne la politique non seulement en Tunisie, mais aussi dans le monde. Ce dont l'actuel ministre, diplomate chevronné et de carrière, ne manque pas assurément. Passons en revue ce qu'il aura à affronter en termes de bienpensance afin de faire de la politique étrangère tunisienne une diplomatie innovante, quasiment enchanteresse, renouant avec son passé prestigieux. Il s'agit des tabous qui défigurent la diplomatie tunisienne. Ce ne sont que des linéaments d'une nouvelle future politique étrangère pour la Tunisie, une diplomatie du troisième millénaire, que le talent propre aux diplomates tunisiens saura enrichir d'une adresse avérée afin de renouer avec l'âge d'or de la diplomatie nationale en mesure d'aider celle d'Occident à se débarrasser de son dogmatisme intégriste actuel, notamment en Europe où les Huns sont revenus.

Normalisation des relations avec Israël : Le premier de ces tabous est bien évidemment celui qui rappelle ce boulet qu'on veut faire traîner à notre diplomatie et au pays tout entier, la question de la normalisation avec Israël. Sur cette question, le président de la République se veut pourtant intransigeant, encourageant sans le vouloir probablement nos politiques a jouer à l'autruche, éludant la question primordiale de la normalisation des rapports de la Tunisie avec Israël qu'est le droit palestinien. Jusqu'à quand va-t-on donc continuer à ignorer cet État qui tire force de notre méconnaissance de sa réalité pour ignorer les doits légitimes des Palestiniens à un État, jumeau monozygote de l'État d'Israël ? C'est bien en reconnaissant Israël sur la base de la légalité internationale, celle du retour au partage de 1947, qu'on l'amènera à reconnaître son double, car son acte de sa naissance est dans le même temps celui de l'État de Palestine. C'est donc en refusant d'établir des rapports normaux avec Israël qu'on dessert les droits légitimes des Palestiniens, et non le contraire; car ne pas reconnaître Israël lui donne l'argument massue pour ne pas reconnaître l'État de Palestine. Doit-on continuer à faire commerce de la cause de Palestine pour de basses raisons de politique intérieure dont l'intérêt n'est pas si évident, la majorité des Tunisiens ne voyant pas d'inconvénient à la normalisation ? N'est-il pas temps de mettre en application la vision juste de Bourguiba en cette affaire en vue d'aider à une paix qui soit juste, car réactivant la légalité internationale ?

Tabou de la libre circulation des Tunisiens : Le second tabou auquel la diplomatie tunisienne aura à s'attaquer est celui du droit des Tunisiens à la libre circulation comme manifestation concrète de leur maturité politique et acquis majeur de leur révolution. Le monde a changé et il n'est plus sérieux de continuer à accepter l'ineptie des frontières comme parade à l'immigration clandestine; car c'est leur fermeture qui la crée, justement. Sans parler des drames qu'elle occasionne, ayant fait de notre mer commune un charnier. Il n'est plus possible pour la diplomatie tunisienne d'accepter d'être complice de ce que la maire de Lampedusa a qualifié d'holocauste moderne. La politique criminogène de l'Union européenne doit être revue en étant axée sur l'outil sûr et respectueux des réquisits sécuritaires qu'est le visa biométrique de circulation. 

Tabou de l'adhésion à l'Union européenne : Un projet de mémorandum à adresser à l'Union européenne a déjà été proposé à nos diplomates pour une   nouvelle donne en Méditerranée; que MM. Saïed et Jerandi invitent leurs services à en tenir compte ! Il appelle au recours au visa biométrique de circulation contre les drames de la politique migratoire afin d'initier un espace méditerranéen de démocratie dont la Tunisie sera le premier jalon. Cet espace devrait ouvrir la voie à l'adhésion de la Tunisie, et du Maroc pour le moins, à l'Union européenne qui est déjà présente au Maghreb, non seulement du fait de la structure des rapports économiques et financiers euro-maghrébins, mais aussi par les présides de Ceuta et Melilla, partie intégrante de l'Europe, faisant ipso facto du Maroc, et forcément de la Tunisie également, une partie de l'Europe ainsi que l'a relevé Hegel au demeurant. Une telle option doit entrer dans le cadre d'une action pour une aire de civilisation en Méditerranée relevant du package impliquant, en première manifestation, la libre circulation et la reconnaissance de l'État d'Israël.  C'est une fatalité et il sera de l'honneur de notre diplomatie de le rappeler et d'y agir en renouant avec le génie de son fondateur, Habib Bourguiba !

Tabou de l'effacement de la dette de l'ancien régime : De telles perspectives bénéfiques pour la paix en Méditerranée et dans le monde sont fonction   du degré du courage politique chez à la fois nos diplomates et ceux d'Occident. Ces derniers ont de plus le devoir de veiller sérieusement à la réussite du long processus de démocratisation dans le pays qui ne pourrait advenir que si la Tunisie bénéficie d'une sorte de New deal de leur part consistant en l’effacement de la dette scélérate de l'ancien régime et de celles contractées après la révolution afin d'assurer son décollage. N'est-ce pas par le plan Marshall que l'Europe, au sortir de la seconde hécatombe mondiale, a retrouvé la santé ? La Tunisie ne pourra retrouver la sienne que par un engagement honnête de la part de l'Occident en faveur de son entrée dans le concert des nations évoluées. Or, assurément, ne manifestera cela que l'effacement de la dette de l'ancien régime, pour le moins!