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dimanche 13 décembre 2020

Fondamentale politique adogmatique 5

Poléthique 3 :

Une politique fondamentale

 

La gouvernance en Tunisie, comme ailleurs, pose à n'en pas finir le problème du fondement moral de la politique, nécessitant qu'elle soit enfin fondamentale. Ce qui impose de passer de la politique à la poléthique. Mais chez nous, l'urgence d'agir est encore plus absolue.  

Refonder la politique en poléthique : Dans le Savant et le politique, un classique des sciences sociales, Max Weber parle de la vocation du savant et de celle du politique et théorise le concept de la neutralité axiologique, fondement du rapport à l'objet du chercheur en sciences sociales. Dans le sillage de Weber, mais en termes de pratique politique, je parle quant à moi d'impératif axiologique que je résume par le néologisme Poléthique, une politique éthique. Qu'est-ce à dire sinon l'abandon de la culture politique en son dogme même d'alliage réussi de la ruse du renard et la force du lion. Avec la fin de la modernité et l'entrée en cette postmodernité qui est l'âge des foules incontrôlables et incontrôlées, il importe de s'adonner à une sorte de politique fondamentale ainsi qu'on dirait de la recherche. Comme l'épistémologie de la science moderne en Occident, une science qu'on a qualifiée d'empirico-positiviste, marquée par l'importance excessive du matériel, celle de la politique est positiviste à l'excès aussi du moment qu'elle ne tient pas compte des symboles politiques qui sont équivalents aux symboles humains et qui se révèlent être les vrais fondements culturels des décisions politiques et leurs manifestations économiques, financières et idéologiques. Ainsi, la science empirico-positiviste est-elle indifférente aux aspects subjectifs et cognitifs dans les comportements humains, limitant le champ d'investigation de la science aux phénomènes tangibles et quantifiables, se désintéressant de ceux qui sont à leur source et qui relèvent de ce qu'on appelle désormais l'imaginaire. Pareillement, on a fait rétrécir la marge de manoeuvre des politiques nationales par la conception positiviste dictée par le positivisme occidental qui n'a rien de véritablement scientifique, en définitive.    

Politique rationnelle postmoderne : Je parle de recherche fondamentale pour le chercheur scientifique pour dire la nécessité qu'il a de cerner le fond des choses afin d'être en mesure d'identifier les bases latentes ou occultes derrière les aspects manifestes des phénomènes. Ainsi, en sciences, la recherche fondamentale est le moyen de saisir au plus près le sens des manifestations empiriques, des phénomènes étudiés. C'est ce qui permet d'élaborer un cadre théorique base de toute avancée scientifique. De la même manière que la connaissance scientifique, la pratique politique se doit désormais d'avoir une activité et une démarche similaires, muant en politique fondamentale. Une politique, sociale qui plus est, n'est plus crédible si elle ne repose pas sur une fondation théorique que lui fournit la prise en compte des aspects qui sont le champ même de la recherche fondamentale ; c'est la politique fondamentale qu'impose la réalité sociopolitique d'aujourd'hui, une nouvelle épistémologie au diapason de celle qui fait passer la sociologie en socialogie ainsi que je le préconise.

Appeler ici à une politique fondamentale, c'est rappeler l'importance du cadre théorique référentiel pertinent nécessaire pour une interprétation et une compréhension adéquates des comportements des acteurs politiques au sein des dynamiques des sociétés tant nationales qu'internationales et leurs interdépendances. Si, en sociologie contemporaine, l'accent est désormais mis de plus en plus sur la culture et l'importance de la culture, ou encore plus récemment sur les symboles humains, ainsi qu'y exhorte le sociologue tunisien Mahmoud Dhaouadi, c'est la dépendance mentale qui s'y substitue en socialogie et en politique éthique ou poléthique. Cela veut dire que la dépendance mentale, qui est forcément culturelle, est le concept à privilégier désormais par rapport à celui trop galvaudé de sous-développement. On sait, au demeurant, qu'on a pu dire, à raison, qu'il n'y a pas de pays sous-développé, mais juste des pays sous-analysés. Comment donc les pays peuvent-ils être analysés correctement et avec pertinence quand ceux qui les analysent usent de concepts inadaptés, forgés par et pour les sociétés dominantes, perpétuant consciemment ou inconsciemment de la sorte sa damnation. Car tout est dans le mental et l'imaginaire, un système de dépendance culturelle symbolique, que le symbole humain soit langage, religion, idéologie, technologie et finance ou juste de l'information et même une mode. Tout cela formate, agissant selon la technique de Procuste. Ils sont les plus grands marqueurs de la dépendance humaine, notamment du Sud par rapport au Nord. Aussi, aucune politique ne peut plus être indépendante et ne saurait réussir en dehors de la tenue en compte de ces variables qu'impose le système mondialisé en postmodernité. 

Politique de la mondialisation : C'est ce dont permettrait de rendre compte une politique fondamentale. Par exemple, le commerce est une donnée incontournable aujourd'hui pour un pays comme la Tunisie ; ce serait donc faire du donquichottisme que de refuser de s'y plier ; mais appeler à un commerce humain permettrait d'avoir une chance de ne pas devoir passer sous les fourches caudines du néolibéralisme sauvage sans compensation. C'est cela faire la politique fondamentale ! Aujourd'hui, il est inutile de singer les recettes obsolètes de l'Occident, comme de parler d'union nationale qui ne fait pas de sens dans un pays où l'on ne peut même pas savoir faire l'union autour des valeurs de la Constitution. Aussi, ce qu'il y a de plus essentiel et central dans la politique, eu égard à sa réalité mondialisée, c'est de cesser d'user de concepts périmés qui ont épuisé toute pertinence avec la fin du monde ancien. Continuer à se comporter ainsi revient à agir comme si l'on n'avait que le coeur pour régir notre corps, alors qu'il ne saurait se passer du cerveau. Ils sont certes les deux principales forces derrière l'action humaine ; mais s'il faut tenir compte du coeur, l'arbitre orientant et déterminant une telle action demeure le cerveau. Or, comme pour le corps humain, c'est dans le cerveau que s'élaborent les symboles humains et qui n'est évident que par la pratique d'une politique fondamentale permettant de se situer au plus juste à son exacte place du système mondial, juste un abacule dans une mosaïque. En effet, si le coeur est la politique nationale interne, toujours importante, le cerveau est la politique internationale présente dans la politique interne qui implique donc les rapports entretenus par les acteurs de la politique nationale avec les partenaires obligés ou voulus de la scène internationale de laquelle on dépend nolens volens, parmi lesquels il y a de plus en plus des gourous financiers. Au final, il n'est nulle politique crédible aujourd'hui si elle n'accorde pas son importance à l'aspect culturel en tant que symboles humains et ce de manière au moins équivalente sinon plus importante que tout autre critère, dont notamment la politique économique du pays. C'est cela s'adonner à la politique fondamentale !