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I-SLAM : ISLAM POSTMODERNE








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dimanche 15 novembre 2020

NOESI-S : Nouvel Esprit I-slamique 1

Nouvel Esprit I-slamique
(NOESI-S)

 

 

La cogitation est à son comble, partout aujourd'hui, sur quel islam pour demain. Pour notre part, nous appelons à un Nouvel Esprit Islamique ou I-slamique que j'avais déjà esquissé depuis plus de cinq ans, le déclinant en NEI, dans le dernier volet de ma trilogie Ces tabous qui défigurent l'islam, parue chez L'Harmattan en 2015. Depuis, j'ai fait évoluer ce sigle en NOESI-S, manifestant l'articulation à l'héritage grec, si important en islam des origines et chez les premiers philosophes de sa civilisation, en vue de sortir du désordre actuel qui caractérise l'islam. Il est impératif, en effet, d'oser penser cette foi en une multiplicité d'ordres à harmoniser, se focalisant particulièrement sur la question suivante : comment faire ordre et discipline de l’anarchie, l’islam pur étant cette anarkhia grecque qu'est l'absence de chef.

Devenue désordre en un temps de plus grand désordre, généralisé qui plus est, faisant de la mondialisation l’extension par d’autres moyens de l’impérialisme consacré par les intérêts issus de la Seconde Guerre mondiale, la foi d'islam manifeste par sa maladie une dépendance certaine à son environnement dans le cadre d'une interdépendance irrépressible. Ce qui empêche de se réformer à bon escient une religion ayant besoin de se réveiller à ses racines spirituelles oubliées afin de n'être plus ni jeu vicieux ni enjeu biaisé pour les uns et les autres. Or, selon ces racines, l'islam est d'abord spiritualité qui n'est enracinée en son monde qu'en tant qu'une liberté absolue, sans nulle soumission qu'à Dieu, une sorte de théologie de libération, de soi en premier, et d'autrui conséquemment. C'est ce qui permet de dire qu'il ne peut y avoir de réforme utile de l’islam dans les conditions actuelles d'interdépendance mondialisée, assise sur un ordre mondial obsolète, où l'on est appelé à se couler en un seul moule matérialiste, pour le moins, déclassant toute spiritualité.

Cela est au creux de la réflexion organique sur toute réforme, d'autant qu'elle est de plus en plus impérative s'imposant au plus tôt, mais supposant au préalable un passage obligé du cultuel au culturel pour l'épiphanie du Nouvel Esprit I-slamique (NOESI-S) ou i-slam, islam postmoderne que nous annonçons et dont nous esquissons la transfiguration. Ce qui rappelle bien la noèsis grecque, cette faculté chez Platon d'atteindre à la vérité par l'intuition, à la base de la science comme on le sait depuis Bachelard ; or, l'islam se veut science et peut l'être sur de saines bases, comme ce que nous précisons en une sorte de noétique i-slamique postmoderne. Branche de la philosophie métaphysique, la noétique est l'attention portée à la fois à l'intellect et à la pensée, à leur fonctionnement, et surtout aux rapports de l'intellect humain avec l'intellect divin. Présente dans la philosophie grecque chez Anaxagore, Aristote ou Platon, elle s'est retrouvée dans la tradition philosophique occidentale ainsi qu'elle a été préservée et enrichie par la philosophie musulmane arabe avec Al-Kindi, Al-Farabi, Ibn Sina (Avicenne) et Ibn Rochd (Averroès). Notons aussi que la notion de noétique est aussi l'origine de la noèse dans la phénoménologie de Husserl, processus conscient du travail cérébral, acte même de la pensée, le noème en étant le contenu objectal, l'objet intentionnel.

La foi d’i-slam est un idéalisme transcendantal, tout en étant une transcendance immanente en tant que conscience épurée, ses idées directrices ou « Idéens » se retrouvant dans les inédits antérieurs de la foi d’origine. Elle serait par conséquent telle la phénoménologie s'élaborant dans les « Ideen » de la phénoménologie et de la philosophie phénoménologique pures. C'est, au reste, le titre d'un ouvrage de Husserl publié en 1913 : Idées directrices pour une phénoménologie.

Ainsi réhabilitée, la foi d’i-slam réhabilite elle-même l’absoluité monothéiste en « Grand Être », symbolisant l'Humanité, un « être absolu de la conscience », et « conscience donatrice originaire », selon ces expressions que l'on doit au maître du positivisme, Auguste Comte, dans le cadre de sa doctrine du positivisme religieux développée dans la phase dite religieuse de sa pensée durant la seconde partie et part décisive de sa vie. Les concepts positivistes spiritualistes de Compte ne sont alors que des niveaux de la foi épurée, des phases ou stations dans l’ascèse soufie vers la kénose ou fana dans la Vérité, horizon inatteignable, commandant la gyrovaguie, marche infinie du soufi, marcheur (salik) infatigable, et qui est dans le même temps une pensée faisant sens étant en marche.

Tout à la fois religion et politique, mais éthique — et donc ma poléthique —, la foi d'i-slam se distingue aussi du christianisme en se voulant identité et culture, ce qui la rapproche plutôt du judaïsme, même trop chez les intégristes, ainsi que c'est le cas du protestantisme par rapport au catholicisme. En tout cas, elle est une foi enracinée en son siècle, incarnée chez ses fidèles tout en les incarnant.