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I-SLAM : ISLAM POSTMODERNE








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dimanche 11 octobre 2020

L’imagination au pouvoir 7

 

Pour un moratoire à l'application des lois de la dictature !

 

 

En Tunisie, les réflexes autoritaires du passé, demeurent non seulement vivaces, mais en quête permanente de légitimation. Témoin est ce projet de loi controversé sur la protection des sécuritaires ou surtout la gestion de la pandémie de la Covid-19 où l'on privilégie la sanction à la prévention. Ainsi, on ne se suffit pas de rendre obligatoire dans les lieux fermés un masque dont rien ne prouve l'efficacité hors usage optimal qui n'est point le cas, on étend son port aux endroits ouverts et on amende qui ne le porte pas. Tout comme sous la dictature, on fait plus attention aux apparences, ici le port d'un masque — muant en attrape-virus du fait du non-respect du strict protocole de son port — qu'à la distanciation qui est la seule vraie protection avérée contre le SARS-COV 2. Ce qui n'est pas pour étonner, l'environnement juridique de la dictature étant toujours en place grâce à son arsenal de lois scélérates en vigueur. Aussi, rien ne changera au pays tant qu'on n'aura pas rompu avec ce référent en se décidant d'abolir les lois liberticides héritées d'ancien régime. Or, et le refus d'installer la Cour constitutionnelle le démontre bien, la volonté politique manque pour que de tels textes scélérats soient enfin répudiés !

Pourtant, s'il est une urgence en Tunisie, c'est bien celle de l'impérative réforme juridique. C'est elle qui sera la première véritable pierre dans l'édifice de l'État de droit, sinon il restera le creux slogan qu'il est encore. Si le gouvernement actuel est véritablement de compétences indépendantes, son premier devoir — malgré la pandémie — est d'anticiper au plus vite la réforme nécessaire et urgente de l'arsenal répressif de la dictature. Car il ne peut plus régir la vie de la société tunisienne qui a  changé ; sinon ce sera faire courir de plus gros risques au pays, les problèmes s'entassant au point de devoir réagir dans la précipitation, sous le poids d'événements assurément contraignants et dramatiques. C'est d'autant plus impératif qu'il ne s'agira que de mettre en œuvre des acquis de la constitution en droits et libertés arrachés de haute lutte par le peuple.

Afin d'éclairer la lanterne du gouvernement en place, indiquons-lui en une sorte de compendium des réformes d'urgence les quelques-uns des textes normatifs nécessitant en priorité qu'il prenne les devants en commençant par décider un moratoire à leur application avant d'engager leur réforme en profondeur. En effet, celle-ci est inévitable ; aussi, autant la faire en devançant les exigences sociales au lieu de devoir s'y plier dans les moins bonnes conditions. À dessein, nous nous limiterons aux textes en matière de mœurs qui ont le plus de prise sur les mentalités, dont la réforme fera subir aux consciences endormies sur des conditionnements surannés l'éveil nécessaire et salutaire au diapason de l'évolution de notre société.

Outre la législation sur les stupéfiants qui continue à faire des ravages chez les jeunes moins par ce qui n'est qu'une drogue douce que par la répression et la prison qui amènent le consommateur aux drogues dures, il est des textes qui ne peuvent plus être ignorés, devant rapidement faire l'objet d'une rapide radicale remise en cause avec la suspension immédiate de leur application. C'est ainsi qu'on respectera l'esprit de la constitution, s'appliquant à mettre en oeuvre ses dispositions encore lettre morte. Assurément, la réforme des plus symboliques, ici évoqués, agira en profondeur sur les ressorts intimes de l'inconscient collectif avec l'effet d'électrochoc pour certains et s'avérant désormais incontournable afin de les faire évoluer vers le nécessaire vivre-ensemble   démocratique.

Expurger, d'abord, le droit positif de toute limitation directe ou indirecte liée à la foi, comme l'exclusion de l'héritage pour cause d'apostasie. En effet, il faut admettre enfin que la religion, supposée inspirer pareilles pratiques d'exclusion, n'y est pour rien, puisque l'islam n'interdit nullement l'apostasie. Et cela a été suffisamment démontré, textes religieux à l'appui, par nombre de savants de l'islam dignes de foi. Le moratoire consistera à suspendre l'application actuelle de ce texte inégalitaire en parallèle au lancement d'assises nationales pour la fatale réforme égalitaire et qui ne doit pas trop tarder.

Abolir, ensuite, les textes réprimant les rapports homosexuels qui sont aussi à tort supposés inspirés de l'islam alors qu'il n'en est rien, notre religion correctement interprétée et appliquée n'interdisant point l'homosexualité. Les preuves sont suffisantes et éloquentes sur le total libéralisme de notre foi qui était bien en avance sur son temps en admettant normal ce type de sexe.

Reconnaître, après, le droit à la vie privée et à la totale liberté des mœurs par l'annulation de toutes les dispositions attentatoires à la sacralité de la vie privée au nom d'une morale mal comprise. Car si les bonnes mœurs doivent être protégées, c'est dans le cadre de l'enceinte publique, relativement aux actes et paroles se faisant sous le regard et en présence d'autrui afin de protéger sa liberté. La religion est claire à ce sujet : en aucune façon on n'est fondé de défendre la morale en violant l'intimité des gens puisque l'islam a érigé la vie privée en enceinte sacrée inviolable.

Oser, enfin, officialiser la nécessité d'interpréter la loi religieuse inspirant notre droit positif selon ses visées en instaurant enfin une égalité parfaite entre les sexes, y compris en termes de parts successorales à l'issue des assises précitées. Et ce sera bien au nom de l'islam qui a instauré une dynamique de promotion de la femme appelée à une telle juste issue ; aussi, c'est violenter l'esprit de la religion et ses visées que de la limiter aux seuls acquis arrachés en faveur des femmes à la tradition machiste de la société arabe. Respecter l'islam aujourd'hui, c'est être pour l'égalité parfaite entre l'homme et la femme ; c'est pour cela que cette foi insiste sur l'obligation d'user de la raison en religion rationaliste et de justice, à vocation universaliste.