L'encre bleue qu'on a déjà utilisée lors de la dernière élection sera au rendez-vous lors des prochaines élections. On la présente comme une parade efficace contre la fraude; or, il n'en est rien.
Un commerce juteux
C'est plutôt un juteux commerce pour la société qui la commercialise. On l'a vue dans toutes les élections organisées dans les pays sous-développés. D'aucuns assurent même que c'est une obligation faite par les Occidentaux pour tirer le profit maximal des opérations électorales dans les pays du Sud ne sont à leurs yeux que des opérations commerciales, une occasion de faire des affaires.
En effet, l'encre sympathique est un commerce juteux et rien d'autre; surtout pas la supposée garantie supplémentaire de transparence des élections
D'abord, car .elle est loin d'être indélébile et est même souvent assez blême, à peine visible. Mais surtout, quand on a choisi de tenir des listes électorales, comme c'est le cas en Tunisie, cette encre devient absolument inutile.
En effet, la meilleure parade à la fraude électorale est dans les listes et leur émargement à chaque vote, et non point dans ce doigt qu'on trempe dans un encrier et qui n'est qu'un service rendu à l'officine commercialisant cette encre.
Stigmate de sous-développé
Il est inutile aussi de noter le stigmate qui accompagne l'usage de l'encre, stigmate de sous-développés, incapables de tenir des élections selon les règles de l'art. Ainsi, j'en connais qui ont refusé de voter la dernière fois à cause de cette encre et qui boycotteront aussi cette année les élections à venir. si cette protection notoirement inutile est maintenue pour les beaux yeux de ceux qui la commercent.
Alors, que l'ISIE s'explique sur cette affaire qui entache déjà sa crédibilité : organise-t-elle des élections honnêtes avec des listes fiables qui rendent l'encre inutile ou a-t-elle pour charge l'organisation d'une pure opération commerciale où compte moins l'élection en elle-même que les intérêts qui sont derrière l'usage de cette encre.
M. Sarsar pourra-t-il nous dire aussi le montant du contrat de cette encre, un montant élevé dont les deniers de l'État auraient mieux fait l'économie?
Il est important de s'expliquer clairement sur ce commerce juteux de l'encre électorale, car elle ternit déjà tout le travail de l'ISIE réduit à n'être qu'une simple opération commerciale.
Publié sur Nawaat