Farid Béji, Cassandre de la Tunisie
Cheikh Farid Béji n'a rien d'un hurluberlu comme ses ennemis cherchent à le présenter. Il suffit de relever que ces derniers se recrutent surtout dans les rangs de l'islam intégriste pour comprendre leur animosité à ce visage rayonnant de l'islam.
Or, outre son appartenance à l'esprit soufi, incarnation authentique de notre religion, cheikh Béji est un fin connaisseur des mouvances de l'islam dévoyé au service du banditisme international qu'on qualifie de terrorisme islamique.
Aussi ne faut-il pas prendre à la légère son dernier cri d'alarme. Que dit cheikh Béji? Qu'il faut réactiver l'état d'urgence la Tunisie courant le plus grave danger et interdire les partis radicaux.
D'après lui, un plan à grande échelle existe bel et bien, que les autorités n'ignorent d'ailleurs pas. Il impliquerait des nationalités différentes actuellement concentrées en Libye et ciblerait une multitude d'objectifs en un jour donné pour déstabiliser l'État et profiter de la situation pour une attaque massive simultanément à partir des frontières libyennes et algériennes de la Tunisie. Ces mercenaires seraient épaulés par les réseaux dormants dans le pays et qui bénéficient de complicités avérées dans les structures partisanes du pays.
Parmi celles-ci, cheikh Béji, qui est par ailleurs membre d'un centre tunisien d'études de la sécurité globale, pointe des partis qui sont reconnus et agissent le plus légalement du monde, comme le parti Tahrir, appelant à leur interdiction sans plus tarder.
Ces propos alarmistes ne sont pas exagérés, car jamais la menace terroriste n'a été aussi grave; elle est même imminente à la veille d'élections contribuant à diviser le pays, montrant que sa sécurité est loin d'être le premier souci du personnel politique.
Sans parler des partis dénoncés par M. Béji et dont on ne comprend que peu leur reconnaissance légale, les partis islamistes supposés modérés ne manquent pas de sympathisants d'une vision manichéenne de la vie politique qui est pour le moins une négation de l'état civil consacré en Tunisie.
Qu'attendent les autorités pour anticiper ces périls que nous cachent les jours prochains ? Que ne décrètent-ils, ne serait-ce qu'au nom du principe de précaution, l'état d'urgence qui a été en vigueur en des temps bien moins gros d'aussi lourdes menaces ?
Est-ce l'opération électorale à l'aboutissement de laquelle certains partis tiennent coûte que coûte même au péril du salut de la Tunisie, qu'il serait illogique d'envisager sous état d'urgence ? Est-ce plutôt le président de la République qui y serait opposé, donnant ainsi indirectement raison aux voix de certains lui reprochant une sympathie avec les extrémistes islamistes ?
En n'écoutant pas Farid Béji, nouvelle Cassandre tunisienne, on ne ferait que confirmer la tragique destinée de la princesse troyenne qui bien que prédisant des périls avérés ne fut point écoutée. On risque alors de voir la réalité d'aujourd'hui rejoindre non seulement la légende, mais aussi la réalité d'hier, notre Carthage moderne risquant de craindre le sort de l'antique. Carthago delenda est !
Assurément, c'est le voeu avoué de tout intégriste musulman et de ses supporters déclarés et occultes. Car Carthage aujourd'hui est la Tunisie de l'État civil que nombre de nos islamistes, même supposés modérés, osent toujours refuser et nier. Et comme il y a si peu de temps, ils communuaient dans la violence, sauraient-ils résister assez au retour terrible du refoulé ?
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