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vendredi 8 mai 2015

Enfance de Nouveau monde 7

Aider la Tunisie, c'est effacer toute sa dette maintenant !


En visite dans notre pays, le ministre belge des Affaires étrangères a réaffirmé la détermination de son pays à soutenir la Tunisie. Comment ? À travers davantage d’investissements et en examinant l’éventualité de transformer une partie des dettes tunisiennes en investissements.
C'est encore une fois une belle langue de bois de la part de ce diplomate d'une Europe autiste et aveugle ! Or, comme une monnaie antique, n'ayant de valeur que pour les collectionneurs, un tel discours n'a plus cours aujourd'hui.
Un dogmatisme économique terroriste
En effet, le premier venu sait pertinemment que ce sont bien les dettes scélérates de la Tunisie qui l'empêchent d'envisager sereinement l'avenir et construire sur des bases solides son développement. Alors le veut-on vraiment ? Ne serait-il pas préjudiciable aux intérêts acquis et aux privilèges indus qui font la richesse d'une minorité aux dépens de la majorité ?
Si l'on convient de la gravité de la situation, si l'on s'accorde volontiers sur le fait que la réussite de la transition démocratique de notre pays aura les retombées les plus réjouissantes pour toute la région, on ne se défait pas moins des réflexes conditionnés d'une pensée unique.
Celle-ci est un dogmatisme capitaliste aussi néfaste que le dogmatisme intégriste; on ne lâche rien de ce qui est considéré comme une essence : le profit pour un capitaliste, l'identité religieuse pour un islamiste        
Or, si la prémisse d'un tel raisonnement est valide, tout le syllogisme est faux, car on fait majeure de la mineure, inversant ainsi le raisonnement, le rendant quasiment terroriste, s'imposant par la brute force.
En effet, la dette est le résultat d'un échange fructueux; or, une dette lourde, scélérate qui plus est, rend l'échange infructueux pour la partie qui est la source principale de l'échange, celle qui l'alimente grâce à l'effort qu'elle fait pour se développer.
Et il est clair que plus on se développe, plus on emprunte et plus la dette est énorme et donc le profit conséquent pour les deux parties. Ce qui suppose que, pour encourager le profit, on doit veiller à soutenir le développement quitte à accepter de renoncer à un profit mineur immédiat pour un profit plus important, certes futur, mais durable. 
Car plus la dette est importante sans développement, plus elle le grève; aussi moins elle est profitable devenant néfaste et criminogène.
Si cela est immédiat à voir pour la partie qui emprunte, il l'est moins pour le prêteur sans ignorer toutefois qu'il perd assurément sur le long terme. Faut-il qu'on le lui rappelle et qu’on l'amène à l'admettre ! Car nombre de gourous de la finance internationale sont des va-t’en guerre, des terroristes mentaux,  croyant volontiers relever d’un temps que la Tunisie a bien connu où l'on pouvait se prévaloir d'une dette non honorée pour coloniser un pays.
Cela n'est plus possible en postmodernité sans graves dommages planétaires. Aussi, si jamais la Tunisie devait revivre les tristes moments qu'elle a connus de déliquescence morale et financière, cela ne fera que le lit d'un terrorisme latent qui sera encore plus aveugle.
C'est parce qu'il est illuminé par des prétentions à une morale bafouée, celle de l'indépendance du pays et de sa dignité. Et au marché des principes dévergondés, notre époque étant à leur confusion totale, de telles prétentions ont bien une valeur égale sinon supérieure à la pure valeur vénale des principes vidés de sens. Qu’on y réfléchisse !
Cette dette qui empêche le développement
On voit bien à quel point les supposés partenaires et amis occidentaux jouent avec leurs propres intérêts en se jouant de ceux de la Tunisie et de son juste droit à se développer.
Ils savent pertinemment que dans un monde globalisé, devenu un immeuble planétaire, aucun développement n'est possible en Tunisie sans aide massive de la part de ses plus proches partenaires, notamment ceux qui font de notre pays, de fait comme de droit, une chasse gardée de leurs intérêts les plus égoïstes.
Pourtant, on ne leur demande pas de ne plus en avoir, juste d'être moins gourmands, moins âpres au gain; disons : un tantinet moraux. Or, ils savent bien qu'un capitalisme sauvage, un libéralisme cynique ne feront que se creuser une belle tombe en Tunisie. Est-ce bien ce qu'ils veulent ? 
Les plus dogmatiques des économistes et des gourous de la finance internationale ne sauraient nier le fait que c'est la dette actuelle de la Tunisie qui ruine les efforts sincères chez certains de ses dirigeants pour un développement amplement mérité et parfaitement possible sur tous les plans.
Le peuple est mûr et, contrairement à ce qu’on dit, les richesses du pays sont amplement suffisantes à son bonheur. Il suffit de ne pas en réserver le profit à une minorité, en assurer une redistribution un peu plus équitable, moins injuste. Qui serait assez irresponsable aujourd’hui pour nier un tel propos de raison ?
Il suffit pour cela qu'on arrête avec leur langue de bois criminelle qui encourage le statu quo hautement criminogène, alimentant le terrorisme tant mental que matériel.
Il est donc temps d'oser rompre avec le dogmatisme de la sacro-sainte règle du service de la dette en osant mettre la dette tunisienne au service de la réussite de la Tunisie.
Pour cela, il faut considérer la Tunisie comme étant en guerre — ce qui est, d'ailleurs, bien le cas — et agir activement pour la paix. On comprendra alors que le temps est à l’annulation de toute la dette tunisienne et non à une partie ni à la gaminerie des discours de circonstance. Il y va de la paix en Méditerranée et dans la monde. Rien de moins !
On se rappelle d'ailleurs comment l'Europe a été aidée à se reconstruire pour devenir ce qu'elle a été. C'était au sortir de la guerre, pourtant ! Comment éviter donc une guerre qui couve en Tunisie sans un nouveau plan Marshall ?
Il est vrai, il est aussi du devoir de la Tunisie d'exiger enfin haut et fort l'annulation purement et simplement de sa dette en tant que vestige de la dictature. Ce qu'elle ne fait pas ! Comment alors reprocher à ses partenaires de se caler sur sa propre attitude de fausse compréhension au nom d'un faux réalisme ?
Que la Tunisie commence par demander un moratoire immédiat de sa dette, préalable à l'examen de son effacement ! Qu'elle apporte, dans le même temps, la preuve du sérieux de ses actuels dirigeants en ayant le courage nécessaire de prendre les décisions stratégiques qu’impose la situation bien évaluée du pays, et ce aussi bien sur le plan national qu'international ! 
J'ai déjà parlé du plan international et de l'action immédiate nécessaire en Méditerranée, comme pour l'appel à un espace de démocratie avec toutes ses implications.
Je me limiterais ici à rappeler l'impératif catégorique pour nos dirigeants d'en finir avec l'ordre juridique injuste de la dictature en abolissant sans plus tarder la partie la plus liberticide de sa législation scélérate par un acte législatif des plus solennels.
L'abrogation d'un ordre injuste interne renforcera forcément la crédibilité de notre classe politique la plaçant en position de force morale. Elle saura alors exiger plus sereinement l'inévitable abolition de l'ordre injuste international qu'on fait subir honteusement à la Tunisie presque avec son assentiment, forcé mais intériorisé. 
C'est d'une politique de courage et d'éthique qu'il s'agit, d'autant plus nécessaire qu'on relève d'un monde qui a changé, l’enfance d'un nouveau monde qui ne relève plus du paradigme fini de la Modernité.
Ce monde sur les concepts saturés duquel on continue de vivre est bel et bien fini avec sa politique et sa diplomatie  axées sur la ruse et le mensonge éhonté. C’est ce qui fait que nombre de figures de notre scène politique qui s'y accrochent apparaissant, sans s'en rendre compte, en autant de figures du théâtre de guignol.

Que les plus sérieux d'entre elles, et j'en connais, sauvent l'honneur de la Tunisie en osant enfin redonner à la politique ses lettres de noblesse, transfigurant sa pratique, la faisant passer de la bambochade actuelle en une politique compréhensive, une « poléthique » !