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dimanche 5 mars 2023

Espace francophone de démocratie 8

Migrants clandestins : 

Ce même combat en Tunisie et en Europe !



En Tunisie, les autorités officielles n'arrêtent pas ces derniers temps de dénoncer, et de plus en plus, la présence de migrants subsahariens irréguliers sur son territoire, allant jusqu'à exciper ce qui serait une entreprise malicieuse tenant à la transformation à terme de la structure sociologique et ethnique de la société tunisienne. Ce qui rappelle la théorie farfelue de Grand Remplacement du Français Renaud Camus, ayant cours auprès des milieux racistes d'extrême droite en Europe. Aussi, à voir l'intensification du harcèlement par les forces de l'ordre de ces clandestins et les difficultés désormais rencontrées par eux auprès des diverses administrations du pays, on ne peut que se désolidariser de pareille attitude officielle heurtant tant les traditions du pays que les valeurs humanistes de son peuple. 

De fait, la situation en Tunisie de ces victimes de la tragédie migratoire de nos temps de haine et d'exclusion ne peut que rappeler ce qu'endurent nos compatriotes en situation irrégulière en Europe. Il s'agit d'un même phénomène, celui de la misère humaine entretenue par l'égoïsme des États, et l'absence de la solidarité devant primer les prétextes – autant de subterfuges ! – évoqués pour justifier l'injustifiable.

Car dans les deux cas, les mêmes causes produisent les mêmes effets ; et elles sont, pour l'essentiel, l'absence du droit humain primordial à circuler librement du fait de l'érection de frontières nationales et l'exigence de visa. Or, ce dernier - qui ne saurait, au demeurant, empêcher l'entrée d'étrangers sur le sol d'un pays qu'on veut cadenasser en le fermant aux humains tout en l'ouvrant aux marchandises - ne fait que transformer ceux qui réussissent à y entrer nolens volens en clandestins puisqu'ils n'en veulent plus sortir. Par conséquent, c'est bel et bien le visa qui crée ce qu'on appelle improprement immigration clandestine. 

En effet, en son absence, il n'y avait nul séjour irrégulier, et il n'y en aurait point si l'on décidait enfin à honorer la  parole donnée au moment de l'établissement de ce visa, qu'on disait provisoire, en y mettant fin ! De fait, il n'y aurait que cette saine circulation aujourd'hui contrariée, au point de créer le clandestin avec le cortège de drames quasi quotidiens en Méditerranée et les filières du crime organisé des passeurs professionnel. D'où mon appel à remplacer le visa actuel par un visa biométrique de circulation. 

Outil déjà connu et en usage – toutefois bien restreint et restrictif – dans les chancelleries, un tel visa sera déjà la contrepartie du prélèvement des empreintes digitales, cette grosse infraction à la souveraineté des pays du Sud et au droit international. De plus, étant délivré gratuitement pour une durée d'un an, renouvelable par tacite reconduction, il permettra un séjour de trois mois maximum devant alors amener à une sortie du territoire, quitte à y retourner de suite, pour rester valide. Il s'agit donc bien d'une solution parfaitement sécurisée à la situation présente d'entrée de clandestins tout en étant respectueuses des réquisits actuels de sécurité, et dont le principal effet sera, outre de réaliser une libre circulation rationalisée, d'éradiquer le phénomène de la clandestinité. 

Aussi, au lieu de stigmatiser les étrangers africains sur son territoire, la Tunisie devrait oser appeler à l'adoption d'un tel visa. Ce qui résoudrait autant son problème avec les subsahariens que celui de ses nationaux. D'autant plus que ces derniers, ne sont pas prêts à cesser leurs tentatives de quitter clandestinement le sol national malgré les drames récurrents tant en mer que la précarité de leur situation en Europe s'il réussissent à y mettre pied. En effet, ce ne sont plus que les jeunes hommes qui tentent la traversée de la Méditerranée ; nombre de jeunes filles, mais aussi d'enfants, de mères de famille et même des familles entières, et qui sont de plus en plus tentés de quitter clandestinement la Tunisie.  

Tous sont d'avis, hélas ! qu'une telle aventure périlleuse et la condition précaire sur terre étrangère sont préférables à leur situation devenue indigne chez eux. C'est qu'en Europe, ils peuvent compter sur les lois républicaines encore en vigueur, encore bien moins injustes que ce qu'on concocte actuellement sous la pression xénophobe de plus en plus grande. Ce qui n'est pas le cas dans leur pays d'origine toujours soumis aux lois de la dictature, bien injustes, scélérates même, et qu'on tarde à abolir. 

Or, si l'on a parfois su fermer les yeux sur certains aspects les plus répressifs de cette législation obsolète, il semble que la consigne actuelle est de ne plus se le permettre. Aussi se révèle-t-on objectivement complice des xénophobes et racistes d'Europe et d'ailleurs, et ce en flagrante contradiction avec nos valeurs d'humanité et d'aide aux nécessiteux parmi les désespérés au même titre que parmi nos congénères. Et les migrants clandestins subsahariens le sont !   Ces derniers développent, au reste, le même raisonnement que nos compatriotes qui les amène à quitter leur pays pour rallier la Tunisie non point pour s'y installer, mais comme un point de départ plus commode vers l'aventure tendant à entrer en Europe. Leur drame, tout comme leur combat pour la dignité, celle de circuler librement, est donc le même que celui que celui de tous lesdits migrants clandestins. C'est un même combat en Tunisie et en Europe pour le droit à une expatriation qui ne soit plus contrariée.