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I-SLAM : ISLAM POSTMODERNE








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dimanche 3 avril 2022

Un i-slam de Nouvelles Lumières 7

Ramadan 2022 : 

Que l’on ne soit plus honteux de son islam !

 

« Et moi, honteux de mon islam,
je me cachai dans mon coin »

C’est ainsi que parle Sayyed Ahmad Hâtef Isfahâni dans l’une de ses « Cinq odes sur l’unité divine ». Et en cette honte réside le drame actuel de l’islam défiguré par les siens. Outre une interprétation caricaturale des jurisconsultes, les responsables politiques n'osent abolir des lois scélérates dont la plupart sont un héritage de la colonisation et ce au prétexte qu'elles sont d'inspiration musulmane. Or, elles sont contraires à l'esprit de la foi d'islam et violent ses valeurs et ses textes de façon éhontée pour qui sait en faire la correcte exégèse. Laquelle se doit d'être conforme à la vocation de cette foi honorant les droits et les libertés des créatures de Dieu créées libres et dignes pour ne se soumettre qu'à Lui. 

C’est parce que le musulman est honteux de cette manière conformiste et faussement légaliste de concevoir sa religion qu’il se révolte, car l’islam est d’abord liberté. Pourtant, les ennemis de l’islam ont vite rendu malsaine la saine révolte de certains. Aussi, les croyants véritables, soit honnêtes et éthiques, ne sauraient tolérer que l’on continue à défigurer leur belle religion qui magnifie la liberté humaine, élevée au rang de responsabilité éminente de chacun de n’avoir à rendre de comptes de son comportement sur terre qu’à son Dieu. C’est pour cela qu’ici-bas est synonyme d’épreuves que l’on doit d’autant mieux réussir que le Créateur garantit le pardon jusqu’à l’extrême limite de la vie humaine.

Comment alors oser contrarier la volonté divine sauf à s’ériger en déité humaine, jugeant avant Lui les comportements et condamnant à la mécréance à Sa place, Lui, le Clément, le Miséricordieux ? Que les fidèles sincères osent enfin remettre de l’ordre dans leur communauté ! Qu’ils agissent, chacun à son niveau, afin que l’on s’éveille enfin à l’islam vrai dont les ennemis cherchent vainement à éteindre les belles lumières. Et ces lumières sont d’abord libertés en cette religion venue en foi libératrice : liberté de croire ou de ne pas croire déjà ; liberté de jeûner ou de ne pas jeûner et même de fauter ou de ne pas fauter. Seul Dieu est juge des actes humains, car ses créatures sont garanties de Sa justice qui inclut le pardon, et donc le droit à la faute, jusqu’à l’extrême limite. Aucune justice n’est supérieure à cette justice divine. Qu’on la mérite enfin pour ne plus être honteux de son islam !

Et pourquoi ne pas le faire à l'occasion du ramadan de cette année ? On a vu l'année dernière que la pandémie du Covid-19 a  autorisé nombre de libertés vis-à-vis de la conception sclérosée de l'islam, sa propre maladie, cette maladie d'une foi à essence culturelle réduite au culte. En ce début d'un nouveau mois du jeûne, que cela soit pour l'abstinence à violer, au nom de l'islam, les droits et libertés basiques des citoyens qu'il garantit pourtant. Que ce ramadan permette de mettre les jalons pour faire de l'islamisme politicard actuel une foi authentique en Tunisie autorisant de rompre enfin avec le ramadan immoral habituel. Par conséquent, voici, à l'intention des gouvernants, quelques mots d'une parole de vérité, ce qu'il faut pour les maux du pays : une invite à la cheffe du gouvernement pour un ramadan en modèle du genre.

Rappelons d'abord que le mois sacré n'est pas seulement celui de la bombance et de l'ostentation dans le culte mais, avant tout, l'occasion pour un examen de la conscience afin de vérifier si elle est bien en syntonie avec les valeurs cardinales de notre religion. Quelles sont-elles ? Nombreuses, elles sont à la mesure de la richesse de l'islam culturel. Nous en citerons deux des plus appropriées à ce mois béni. En premier, le respect d'autrui, notamment dans sa liberté, toute sa liberté, y compris de ne pas jeûner. Rappelons ici qu'une bonne et juste interprétation du Coran, contrairement à la conception restrictive que le fiqh a imposée, consacre la liberté du musulman de choisir de ne pas jeûner s'il estime ne pas devoir le faire, s'acquittant des compensations légales prévues à cet effet. Faut-il que je cite pour cela les cas nombreux des Compagnons qui usaient sans vergogne de cette tolérance ? Laisser les bonnes âmes égarées d'un salafisme mal compris harceler leurs compatriotes, exigeant une discipline toute militaire d'un respect dévot de ce principe parmi d'autres de la religion, c'est faire montre d'une conception restrictive de notre religion, caricaturale et, bien plus grave encore, contraire non seulement à son esprit, mais aussi et surtout à sa lettre. Celle-ci se doit d'être enfin libérée du carcan d'une exégèse qui, pour s'être imposée à travers les siècles, n'est pas moins une interprétation parmi d'autres, certainement pas la plus fidèle à notre religion et à sa tolérance proverbiale. N'est-il pas temps, enfin, de prendre conscience de cette vérité souvent oubliée qu'il n'est nulle obligation absolue de jeûner en islam ? 

Ensuite, veillez au respect du droit de tout un chacun de ne pas se cacher dans son acception différente des préceptes de notre religion qui consacre le principe de la non-soumission du croyant à personne d'autre qu'à son créateur. Par conséquent, jeûner ou ne pas jeûner ne doit pas être une affaire de comportement public ou privé, mais une affaire strictement privée entre Dieu et sa créature. Aussi, soyez encore plus vigilante, Mme la cheffe du gouvernement, que dans l'approvisionnement du marché à munir vos adeptes de l'argumentaire nécessaire pour contrer les dérives auxquelles on n'échappera pas dans les rangs les plus dogmatiques de vos partisans. Vous serez bien inspirée de leur rappeler que, bien plus que de discipline partisane, ils se doivent de faire montre de discipline religieuse, en s'inspirant de la spiritualité soufie qui est la seule véritable interprétation de l'esprit et de la lettre de l'islam. Car le soufisme est le vrai salafisme en tant que reviviscence de l'esprit vrai de l'islam, un esprit d'amour et de tolérance, essentiellement. D'ailleurs, les maîtres salafis, tel Ibn Taymiya, vouaient le plus grand respect et une admiration totale au soufisme appelé de la vérité.

En termes de libertés, de tolérance et d'amour, l'islam serait-il moins tolérant que le christianisme et Allah moins clément et miséricordieux pour ses créatures que Jahvé ? Je ne le crois pas, car l'islam est le sceau des prophéties, et il incarne ce qu'il y a de plus sublime dans les autres messages monothéistes qu'il assume et confirme tout en en magnifiant les manifestations. Votre responsabilité est donc grande, immense même. Ne faites pas mine de l'oublier; la politique aujourd'hui doit être poléthique, pratique éthique en une saine gestion de la religion, notre religion étant, dans le même temps, une foi et une politique, et ce dans le sens justement de pacte social basé sur l'amour divin pour ses créatures et la loi des frères entre les membres de sa communauté, une communautarité - étant à l'altérité - cette fraternité musulmane si souvent chantée en slogan, mais se résolvant dans nos pays à une coquille vide. Faites donc revivre l'écho de l'esprit éternel de l'islam, religion d'amour et jamais manifeste de haine ! Permettez à tous les habitants près de nos belles plages, en portant machinalement les coquillages à leurs oreilles durant le prochain ramadan, d'avoir l'heureuse surprise d'entendre, et bien fort, non pas l'écho des vagues, mais celui de l'hymne d'un ordre amoureux islamique, un ordo amoris islamicus !

Madame Bouden, vous vous devez aujourd'hui de veiller sérieusement et scrupuleusement à instaurer pareil ordre amoureux, naguère chanté de la plus belle façon par les spiritualistes musulmans, en notre belle Tunisie Nouvelle République postmoderne se revendiquant d'un islam des Lumières, et ce dans le cadre d'une nouvelle pratique politique que je nomme compréhensive, relevant d'une transfiguration du politique, rompant avec sa conception à l'antique arrivée à saturation, d'un bien triste souvenir chez nous qui plus est. Que ce mois saint soit donc historique, modèle du genre, en étant celui de la ferveur religieuse véritable, enfin libre et libérée des démons obscurantistes ! Amen, Madame la cheffe du gouvernement ?