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mardi 7 décembre 2021

Coup et contrecoup du peuple 9

17 décembre 2021 : 

Compte à rebours 

pour les droits et les libertés 

en Tunisie

 

 

Le 17 décembre prochain offre une nouvelle occasion à saisir pour concrétiser le coup du peuple tunisien en vue de recouvrer pleinement sa dignité, soit ses droits et libertés fondamentaux dont il est toujours privé. Ce qui veut dire, forcément, l'abolition des textes scélérats le brimant, comme cela se faisait du temps de la dictature et aussi de la colonisation. Car la plupart de ces lois datent de cette époque, à l'exemple de  nombre de textes répressifs du Code pénal datant de 1913. 

Impératif catégorique

Il s'agit bel et bien d'un impératif catégorique qu'imposent aussi  bien la logique juridique que la morale et les propos même de l'homme fort du pays aujourd'hui, afin de les confirmer en termes de souveraineté du peuple. C'est aussi la conscience vive qui le commande 135 jours après le 25 juillet qu'on a voulu voir en contrecoup du peuple et non en coup de force. Sinon, il sera bien légitime de désespérer de la bonne foi de son auteur et des visées de son action. 

Près de cinq mois sont déjà passés, en effet, depuis ce que tout le peuple a estimé une seconde chance de salut pour le pays, annonciatrice de sa libération enfin des lois scélérates de l'ordre déchu de la dictature et du temps honni de la colonisation, toujours en vigueur bien qu'annulées depuis l'adoption de la Constitution de 2014.

Or, les chapitres de cette Constitution, portant sur les acquis en matière de droits et de libertés, ont bel et bien été confirmés par le nouveau pouvoir. Comment alors tolérer que des lois illégales, nulles et non avenues, continuent à avoir cours en ce pays ? De quel État de droit parle-t-on ?

De plus, le président de la République ayant fait acte de sa volonté de débaptiser la prétendue révolution tunisienne du 14 janvier en coup du peuple du 17 décembre pour mieux manifester la souveraineté populaire, il se doit logiquement, tant moralement et politiquement que juridiquement, de faire en sorte que ce 17 décembre en soit une tangible manifestation. Ce qui tombe sous le sens si sa vocation affichée de servir le peuple est sincère, ne relevant pas de la langue de bois habituelle dans le milieu politicien, mais bel et bien d'une politique enfin éthique, une poléthique.


Par conséquent, en lançant le compte à rebours pour la consécration effective des droits et des libertés du peuple en Tunisie le 17 décembre prochain, nous formulons l'espoir que le coup du peuple de 2011, hélas détourné de sa vocation originelle, trouve enfin sa correction fatale par l'abolition des textes scélérats dictatoriaux et coloniaux privant le peuple à ce jour de ses droits fondamentaux et libertés les plus évidentes.

Sinon, il sera légitime de désespérer de la bonne foi de l'auteur de ce qui ne serait alors que le coup de force du 25 juillet. Pis ! à défaut de contenu réel concret et utile pour le peuple, il n'est même pas seulement un coup de force, mais un second coup d'État, déguisé au nom du peuple pour vainement se légitimer ! 

 Que faire ?

Ce compte à rebours impératif étant lancé pour le salut d'une Tunisie qui est bien une exception, quoiqu'en puissance encore, que faire donc durant cette dizaine de jours à l'orée de ce qui serait le jour nouveau d'une nouvelle République, chose de tous pour de bon ? Par quoi commencer, toutes affaires cessantes, afin que la nouvelle date des festivités officielles soit, pour de bon cette fois-ci, celle d'une révolution tunisienne effective, guère plus détournée de son objectif ?  Forcément, par ce dont on parle et qui fait la dignité du citoyen dans un état de droit : ses droits et libertés. Ce qui mande la disparition de la législation scélérate en vigueur quand bien même elle est illégale et scélérate.

Si le président s'y décide malgré les réticences de son entourage et de ses soutiens garants de l'ordre dans le pays, ce sera effectivement le véritable premier jalon d'une révolution réelle, non plus virtuelle, et qu'on ne peut espérer fonder en se limitant à des réformettes  s'arrêtant à la surface des choses sans aller en leur creux. C'est ce que fait toute dictature par le recours vicieux au fallacieux vernis qui ne trompe plus.

Concrètement, les textes de lois applicables journellement et brimant les citoyens dans les choses de leur vie privée et/ou relevant de leurs droits publics fondamentaux sont à abolir, sinon geler pour le moins, sans plus tarder, dans l'attente de les remplacer par des textes plus justes, conformes aux acquis constitutionnels en matière de droits et de libertés.

Le ministère de la Justice a bien des textes de remplacement à proposer dans ses projets de réformes en cours d'examen des principaux codes régissant la vie des Tunisiennes et des Tunisiens. Qu'il propose au président, à officialiser par décret, les textes les plus symboliques au moins en matière de droits, venant mettre fin aux lois répressives actuellement en vigueur. À titre d'illustration symbolique, citons juste la honteuse loi 52 portant sur le cannabis, symbolique des turpitudes de la dictature, qui ruine la destinée de notre jeunesse eu égard à la prégnance chez eux de ce qui est devenu une pratique de fumer un joint, sans nécessairement en être dépendant. D'autant que la preuve a été apportée que cette drogue douce, ne devant plus figurer dans la liste des stupéfiants interdits, est bien moins nocive que les dégâts avérés occasionnés par la drogue licite qu'est le tabac.

En parallèle, et par anticipation, que le président exige de ses ministres de l'Intérieur et de la Justice de cesser de harceler les citoyens pour ce qui relève de leurs libertés privées, le premier en ne verbalisant plus ni n'arrêtant abusivement les gens pour de telles supposées infractions, et la seconde de donner instruction au parquet pour ne plus donner suite à d'éventuelles poursuites en la matière, désormais injustifiées.      

Espérons donc que le président de la République, détenteur actuel de tous les pouvoirs, ose se convaincre de l'absolue urgence de ce dont l'on ne cesse de l'y inviter au nom de l'éthique, et pour cause de son fort symbolisme surtout et ses inévitables retombées bénéfiques sur l'imaginaire populaire et l'inconscient collectif.

Qu'il se persuade que si la réforme des institutions à laquelle il tient tant est essentielle aussi, elle ne saurait ni précéder ni remplacer la réforme salutaire dont on parle, car sinon la première ne serait qu'un simple cautère sur jambe de bois ou une sorte de raccommodage d'un habit déjà usé jusqu'à la corde, juste bon pour servir de serpillière.

Ce faisant, on saluera bien et à juste titre la souveraineté populaire enfin retrouvée en ce 17 décembre qui se profile, érigé par le seul décideur aujourd'hui dans le pays en fête nationale. Sinon, ce serait une nouvelle occasion de perdue pour le malheur d'un peuple qui mérite mieux. Or, il est toujours dans l'attente non pas de la venue d'un sauveur, qui ne sera qu'un faux messie, mais du retour de l'esprit de celui qui fut son seul véritable patriote sincère à ce jour, Farhat Hached, pour qui ne comptait que le peuple digne et souverain, étant doté de tous ses droits effectifs et de ses libertés avérées.