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I-SLAM : ISLAM POSTMODERNE








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dimanche 7 novembre 2021

Un i-slam de Nouvelles Lumières 4

Tunisie du similidroit
culture de l'irresponsabilité

 

On a beau parler de démocratie en Tunisie, on n'a fait que l'entrevoir, rebroussant bien vite vers ce qui est plus rassurant pour nos élites poltronnes, bien plus soucieuses de leurs intérêts, de l'image obsolète d'un État en tant qu'icône, que de ceux d'un peuple pourtant anarchiste dans l'âme, mais au sens nombre du terme où il se veut libre d'agir à sa guise, ne se souciant de rien d'autre, quitte à le faire en catimini, par-devers soi. Ce qui favorise une culture de l'irresponsabilité généralisée, instituée ou tolérée à la faveur d'un État de similidroit où tout le monde simule et dissimule en un sport national, ce jeu du je que résume ma parabole du moucharabieh référant à un trait culturel arabe.  

Jeu du je : La Tunisie est rompue à ce jeu faisant partie de ses traits culturels, mais qu'elle porte au rang de l'art du fait de sa nature spécifique rappelant le personnage cinématographique de Woody Allen, Zelig. Cela lui vient de la plasticité de la personnalité populaire qui cultive l'adaptation à toutes les situations en art, sinon en ruse de vivre. Ce jeu relève de la parabole du moucharabieh, lui venant de sa culture arabe où il sied de tout contrôler et observer sans être vu afin de se mettre à son meilleur, l'image qu'on donne important plus que ce dont on fait. Ce qui conforte cette impression d'hypocrisie généralisée en Tunisie, et partant dans tout le monde arabe, alors qu'il ne s'agit, à la base, qu'une forme de tact, une sorte d'effort de bienséance muant en convenances artificielles quand s'y ajoutent les contraintes du milieu social et politique, qu'elles soient morales et religieuses ou juridiques. Car le pays est loin d'être un État de droit ; au mieux ne peut-il être, dans l'immédiat avec sa législation obsolète et illégale, qu'un État de similidroit et ce tant qu'on n'aura pas mis fin à l'hypocrisie sociale ravageuse de ce jeu d'un je auquel le citoyen n'a que le choix de s'y adonner du fait qu'il ne jouit ni de ses droits basiques ni de ses libertés privatives, sans parler des libertés publiques consacrées.

État de similidroit : C'est le mieux qu'on peut encore avoir aujourd'hui à cause de ce qui précède et du refus des élites, qu'elles soient au pouvoir ou non, à oser courir le risque d'avoir affaire à un citoyen doté de ses droits et jouissant de ses libertés. Nombre de têtes, bien pensantes pourtant, et imbues des valeurs démocratiques, pensent que ce serait verser irrémédiablement dans un esprit libertaire qui ne serait qu'anarchie en Tunisie où la tradition de la contrainte a encore ses émules et ses laudateurs. Il est vrai que la tunisianité, cet esprit propre aux Tunisiennes et Tunisiens, est fait d'un attachement ontologique à la liberté en une volonté de la volupté d'un vouloir être qui mue bien souvent en devoir être du fait des vicissitudes de leur existence. D'où le simili-être en tout, à commencer par les manifestations publiques et juridiques, comme si le fait de se proclamer légaliste suffit à se donner l'aura vertueuse du respect du droit, nonobstant sa consistance, illégale et liberticide pourtant. C'est le similidroit, une illusion d'État de droit sans société de droits et de libertés ; ce qui fait le chaos dans le pays qui n'est qu'à l'image de ce qui est propre déjà au monde, étant assez diffracté dans les têtes, y compris bien faites. Et c'est l'irresponsabilité généralisée, culture intensive mondialisée!

Chaos du monde : Ce qui se passe en Tunisie n’est ni nouveau ni étonnant du moment que le désordre règne en maître dans le monde. Ce n’est qu’une manifestation de la caractéristique majeure de notre immeuble planétaire où d’aucuns valorisent le chaos pour mieux servir leurs intérêts ; ne disent-ils pas qu’il est créateur que tout nouveau monde en est issu ? Mais l’on ne se soucie point des victimes innocentes que cela commande ! Et bien qu’on fait mine de raisonner en termes logiques et scientifiques, on ne cherche point à agir sur la cause dont c’est l’effet, à savoir le désordre régnant dans ce monde de plus en plus poussé aux extrêmes. En un mot, cette cause est le manque de vraie solidarité entre les différents États, notamment la minorité concentrant richesses et moyens d’action et la majorité sans moyens, même si elle ne manque pas de ressources pour les avoir. Or, des dernières sont entre les mains  de minorités au service des puissants minoritaires qui entendent perpétuer le désordre issu de la Seconde Guerre mondiale, refusant surtout la moindre manifestation de solidarité, telle la libre circulation humaine en vue d'un monde d'humanité, une mondianité. Les récents désordres en Afghanistan l'illustrent bien dans ce qui nous occupe ici, le rapport au pouvoir.  

Chaos de l’islam : Les événements d'Afghanistan sont d'autant plus terribles qu'ils se font au nom d'une alors qu'il ne s'agit, non seulement que d'une interprétation rigoriste de l'islam, mais d'une lecture fausse qui érige en dogme ce qu'on appelle charia qui n'est que l'effort imparfait et même obsolète de jurisconsultes - certains des plus obscurantistes même - et non de tous ! Et c'est encore plus terrible du fait du silence complice des élites éclairées et des pays se disant musulmans, continuant à caricaturer une foi humaniste en dogme obscurantiste. Le pire est que certains islamistes intégristes vont jusqu’à trouver dans les événements d’Afghanistan la preuve de la justesse de leur vue de privilégier la lutte armée pour le pouvoir que l’option de certains parmi eux pour l’arme politique que leur donne la démocratie. Et ils ne manquent pas de citer en ultime illustration la chute de l’islam politique en Tunisie. Or, si chute il y a de l'islam en Tunisie, elle le fut par un autre islam, certes moins intégriste, mais tout aussi traditionaliste et surtout dogmatique. La preuve en est que les lois de la dictature dont se sont servis les islamistes d'hier sont toujours en vigueur, l'homme fort actuellement, un islamiste qui ne renie pas sa lecture traditionaliste de sa foi, refusant de les abolir. Cela reviendrait pour lui à reconnaître au peuple, supposé pourtant souverain, des droits et des libertés que n'admettrait pas l'islam. Ce qui est archifaux !     

Heure de vérité : Car il a été démontré par une lecture objective de l'islam à partir de sa seule référence faisant foi, le Coran et accessoirement la Tradition authentique du prophète, que cette religion est celle des droits et des libertés. Il n'y est nul anathème à propos de toutes les libertés érigées par les intégristes en tabous, ceux qui le prétendent n'appliquant pas le Coran mais la Bible ! En de telles matières, les intégristes suivent une stricte application de l'effort de jurisconsultes dogmatiques s'inspirant moins de l'islam que de la tradition judéo-chrétienne. Et c'est à tort qu'on érige cet effort humain imparfait et dépassé en loi et dogme d'islam, d'autant plus que tel effort, même s'il cadrait avec l'esprit de son temps, ne cadre plus ni avec l'esprit de notre temps ni avec l'essence originelle de l'islam. Or, aujourd'hui en Tunisie, c'est bien l'heure de vérité pour en finir avec de tels tabous (condition inférieure de la femme, homosexualité, statut de l'alcool, etc.) en osant enfin tenir le langage de la vérité sur un islam violé par ses propres supposés adeptes ! C'est du coup ce qui permettra de sortir du similidroit et de la culture de l'irresponsabilité que cela génère. Car les dogmatiques, à la vérité, sont une minorité dans le pays, même si elle semble majoritaire du fait de la démission de l'opinion publique majoritaire, à commencer par les élites délitées. Que le président de la République abolisse donc les lois scélérates de la dictature et il verra bien si cela ne constituera pas son heure de gloire tout en étant celle de la Tunisie accédant finalement à la démocratie où l'islam renoue avec sa veine humaniste et ses lettres de noblesse en tant que religion oecuménique, sceau de la révélation divine !