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dimanche 6 décembre 2020

Fondamentale politique adogmatique 3

 
Poléthique 2 :

Pour une politique « adogmatique »

 

On ne le sait que trop : la politique s'écrit chez nous avec un « b » initial, ou encore la particule « bou »; ainsi est-elle « boulitique », une boulimie de langue de bois. Or, cela ne peut plus servir aujourd’hui, à supposer qu'il ait eu une quelconque véritable utilité un jour. Aussi, dans le cadre de l'inéluctabilité de la « poléthique », une action politique renouvelée, une fois démystifiée, se doit désormais de veiller à être « adogmatique ». Cela veut dire que l'on doit déférer à la nécessité d'admettre qu'il n'existe plus de vérité une et unique, religieuse ou profane, qu'il n'y a que des formes de la vérité, variables à l'infini. La vérité est fondamentalement multiple; c'est ce qui fait son unité, une sorte de Sainte Trinité ou ce kaléidoscope qu'est l'humain qui déjà, pour le moins, duel avec ses éléments étroitement imbriqués du physique et du spirituel, sans lesquels il n'est nulle vie.

La vérité comme dévoilement. Chez les Grecs, la vérité a un nom : aléthéia, qui veut dire « dévoilement ». Étymologiquement, elle est « modalités altéthéiologiques », autrement dit relativisme. Celui-ci, ainsi que le célèbre sociologie allemand Georg Simmel l'a défini, n'est que la relativisation d’une vérité ne devant plus être unique, ramenée à l'unicité comtienne de la reductio ad unum, mais plurielle, une unité multiple, unitas multiplex. Cela implique la mise en relation de toutes les vérités singulières et interstitielles qui sont dans le quotidien et dont use la sagesse populaire. Elle permet ainsi de survivre aux plus démunis de notre peuple zwali (pauvre), chez qui le nombre de ceux qui sont au-dessous du zéro économique vital augmente sans cesse de manière exponentielle. C'est à une telle déconstruction efficace de l'essentialisme politique que l’on doit s’atteler urgemment, un tel essentialisme marquant la pratique politique en vigueur au pays. Or, c’est un dogmatisme d'autant plus pernicieux qu'il se pare de morale, cette monstrueuse « moraline », ainsi que la nomme Nietzsche, qui se veut civile tout en n'étant même pas religieuse, étant simplement incivile, outre d'être immorale.

Pareil substantialisme ne peut plus constituer le fondement de notre manière de voir la situation en notre chère Tunisie, nous amenant à penser incorrectement l'ordre des choses. Comme notre socialogie (mon néologisme pour sociologie à partir de socialité) est fondé sur l'actuel et le quotidien de la vie de tous les jours, et pour illustrer un tel travers à bannir au plus vite, voici deux exemples précis de notre réalité présente en matière de tolérance et d'intolérance.

Une tolérance injustifiée du trouble à l'ordre. D'abord, cette tolérance injustifiée à l'égard d’activistes minoritaires, ne représentant qu'une infime proportion de la majorité populaire, et qui s'agitent contre l'État de droit aussi bien dans nos mosquées que sur nos ondes que dans la rue. Ce qui amène un mimétisme fâcheux allant en se diffractant dans les couches miséreuses de la société, y trouvant le meilleur moyen de se faire entendre des autoriéts autistes tout en légitimant leurs justes revendiactions, même si elles ne se font pas dans le cadre légal. Or, ce cadre est-il encore légal, n'est-il pas illégal aux termes d'une constitution, légalité suprême du pays, qu'on viole, ignorant ses acquis et ce qu'ils imposent ? Je me limiterais ici à citrer, entre autres exemples, deux flagrants de symbolisme, ayant été à la racine de la naissance des mouvements contestataires du sud du pays, autrement plus sérieux ou ce qu'on voit au parlement de terrifiant, ces propos criminels tenus au vu et su de tout le monde. Je dirai que ce qui est banal est à l'origine de l'horreur désormais banalisée : le cas de ces excités qui occupent illégalement la voie publique devant une enseigne commerciale dans une cité populaire, portant à la fois atteinte à l'ordre public avec un slogan qu'on ne peut tolérer étant contraire aux libertés, qu’à l'État de droit et au caractère civil de cet État. En effet, on a vu et on le voit régulièrement, une poignée de gens manipulés entendant contrarier une liberté essentielle, consacrée tant par la loi que par la foi, comme de commercer en toute liberté, ce qui implique l'alcool dont la dernière manifestation en date voulait interdire la vente. Or, ce dernier n'est illicite en islam que par l'abus qu'on en fait, sinon il fait bien partie des bienfaits voulus par Dieu à ses créatures. Ou cet appel criminel à lyncher les gays qu'on a pu entendre et qu'on entend toujours dans la bouche de supposées personnes dignes, comme des avocats ou des imams, lors de prêche qui plus est ! À violer ainsi l'esprit et les visées de la religion, on se permet de bafouer aussi la légalité constitutionnelle, puisque celui qui peut le plus peut le moins.   

Une intolérance injustifiée aux droits de l'Homme. L'intolérance est celle qui se fait jour à l'égard des valeurs humanitaires et des droits de l'Homme, fondement même de l'État de droit. En effet, au prétexte de la lutte contre le terrorisme, on prétend se libérer du devoir qui s'impose d'un tel respect, et ce quelles que soient les circonstances. Car c'est tout simplement faire le jeu des terroristes qui nient justement les droits de l'Homme que de se comporter comme eux. Quelle différence y a-t-il donc entre le sauvage et le civilisé si ce dernier se laisse aller à s'abaisser à la bestialité du premier en se comportant comme lui quand c'est contre sa sauvagerie même que sa supposée humanité doit être prouvée et expérimentée ? Ce sont deux exemples parmi tant d'autres, qui sont suffisamment éloquents pour illustrer à quel point nous versons dans la confusion des valeurs, sciant la branche de l'État de droit sur laquelle on croit et on prétend vouloir se tenir. C’est une politique dogmatique, chez religieux et laïques, qui le permet ; il n'est que temps de la rendre « adogmatique »!