Maintenir la suspension du hajj !
Assurément, rien ne sera plus comme avant la maladie du coronavirus 2019 ; cela concerne aussi ce que je qualifie de maladie d’islam. Il est des transformations se faisant en douce, une mise en cause d’habitudes incrustées que la pandémie a chahutées. On l’a vu avec le ramadan de cette année et on le vérifie encore avec le pèlerinage dont la suspension augure de bien d’autres futures comme suite à une meilleure prise de conscience de l’état actuel de ce rite qui bien que n’étant que le dernier pilier de la foi d’islam en est devenu quasiment et bien à tort le plus important. Ce qui en fait l'opération mercantile qu'il est, violant l'éthique d'islam.
Or — et on l’a vu ! —, suspendre le pèlerinage à La Mecque est parfaitement possible ; si cela a eu lieu pour cause covid-19 cette année, demain il doit se reproduire pour cause d'une maladie autrement plus périlleuse, celle de l’islam lui-même. Aussi, dans le sillage de ce qui s’est passé cette année, il importe de songer à suspendre la pratique du pèlerinage tel qu’il s’est organisé jusqu’ici en violation à une saine compréhension de l’islam. Ce serait aussi une précieuse occasion de mieux informer sur cette religion mal connue par ses adeptes au point de la transformer en crimes chez ces terroristes se présentant en jihadistes alors que seul le jihad majeur, sur soi, est licite aujourd'hui en cette religion synonyme de paix.
Il nous faut bien cesser de nous mentir tout en cherchant à tromper les masses. Car tout le monde sait les accointances que possèdent les terroristes avec de larges secteurs de notre société et certains de nos cercles politiques et idéologiques. Aussi, lutter véritablement contre leur fausse compréhension de l’islam, respecter les innocentes victimes tombées et honorer leurs âmes, impose de rectifier au plus vite la fausse compréhension de la religion et par des actions assez spectaculaires pour être salutaires. Désormais, la mesure qui s’impose, qui peut et doit être mise en œuvre sans hésitation au nom du salut de l'islam, en notre pays pour le moins, consiste à oser suspendre également le pèlerinage l'année prochaine en appelant, par piété vraie et patriotisme, à investir l’argent devant financer ce qui est devenu un pur commerce dans des œuvres de piété et d'intérêt national pour l'intérêt le plus large.
Au vu du péril encouru par notre pays et les atteintes faites à sa religion, nos autorités ne doivent pas hésiter un seul instant à décider le maintien de la suspension de la manifestation annuelle du hajj qui s’est par trop éloignée de l’esprit originel de l’islam au point, d’ailleurs, d'être dénoncée par certains imams soucieux du salut de leur foi. D'aucuns fustigeant l’argent des pèlerins devenu une manne pour le régime qui abrite les lieux saints, s’en servant à des ouvres impies, en sont même arrivés à solliciter du mufti, en Tunisie, un avis juridique appelant à se détourner cette année de la Mecque pour l'économie nationale et des oeuvres caritatives en Tunisie. Voilà un sage appel qui n'a pas été suivi d'effet à tort.
Au mufti donc de conseiller la réorientation ses fonds des pèlerins tunisiens vers une réelle piété, d’autant mieux impérative qu’elle se ferait au nom du salut de la patrie et d'une foi caricaturée et défigurée. Assurément, les futurs candidats pèlerins appelés à sacrifier leur intérêt personnel pour celui de leur patrie ne s’y refuseraient pas tout en corrigeant leur compréhension de leur religion. Et à la place des préparatifs habituels sur le territoire du pays, les réunions de sensibilisation du ministère des Affaires religieuses ne devront plus concerner le déroulement du hajj en terre sainte, mais sa signification réelle avec l'incitation des pieux à investir leurs fonds dans des œuvres de charité destinées pour leurs compatriotes.
Suspendre le pèlerinage au nom de la santé de la religion et de la patrie aidera sûrement à mieux lutter contre l'hydre terroriste. Et salutaire sera une telle décision légitime des autorités, informant sur le vrai sens de l’islam au travers du hajj et sur la piété authentique nécessairement solidaire, point égoïste. Ainsi le maintien de la suspension du pèlerinage servira le salut de l'islam défiguré sinon violé par des retrouvailles avec sa saine lecture.